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Episode 8.01 - Hiatus
Par: Jemima (feedback@jemimap.cjb.net)
Note: Star Trek: Voyager, personnages et autres produits dérivés sont des marques déposées de Paramount Pictures. Aucune infraction aux droits d'auteurs de Paramount voulue. La Saison 8 virtuelle de Voyager (Voyager Virtual Season 8, VS8) est une entreprise à but non lucrative. L'histoire est propriété de son auteur. Pas de reproduction sans sa permission.
15H03.
Les membres d'équipage survivants du plus infortuné vaisseau de l'histoire de la Fédération contemplaient extasiés les visuels à longue portée la planète Terre aux couleurs bleu-vert. Après sept longues années, ils étaient enfin de retour à chez eux. Ou plus exactement la plupart d'entre. Une petite année-lumière restait entre le Voyager et tout ce qu'ils avaient abandonné lorsque le Pourvoyeur les avait transportés à l'autre bout de la galaxie.
Sur ordre du capitaine, Chakotay prit les commandes, ayant comme un mauvais présentiment.
"Calculez une trajectoire pour ... la Terre", dit une dernière fois le capitaine Janeway.
Chakotay entra la trajectoire et le Voyager s'élança vers la Terre en vitesse d'impulsion un. Maintenant, l'écran principal montrait la flotte approchant la Terre de beaucoup plus près.
"Très joli, monsieur Kim, mais un peu prématuré", dit Janeway. L'impatient enseigne avait superposé la vue rapprochée de la flotte sur la vue à longue distance de la Terre.
"C'est une technique standard pour des visuels tactiques", dit Harry pour se défendre.
"Ce n'est pas une retraite Chin'Toa, enseigne", répondit Janeway. "Les Borgs ont été assez gentils pour nous laisser à une année-lumière de chez nous, mais il y a une limitation de vitesse ici dans le quadrant alpha."
Le capitaine se retourna vers Chakotay aux commandes et ajouta : "gardez ça à l'esprit, commandeur."
Harry re-afficha une vue normale des étoiles sur l'écran, le soleil brillait au centre mais encore tout petit. Les étoiles environnantes ne se déplaçaient cependant plus comme en vitesse de distorsion.
Le Voyager avait pris une bonne raclée aussi bien dans les tunnels de trans-distorsion que dans l'explosion de la sphère Borg, aussi ne fut ce pas une surprise lorsque Chakotay annonça : "Puissance de distorsion hors circuit."
"Passerelle à ingénierie", réclama impatiemment Janeway.
"Ingénierie", répondit Nicoletti sur son communicateur. On pouvait entendre derrière lui des bruits d'acclamation et de la musique moderne bajoranne.
"Au rapport, lieutenant."
La musique se tut d'un coup, et on n'entendit plus que des murmures en plus du rapport de Sue. "Désolé, capitaine. L'explosion de la sphère Borg a déconnecté le couplage entre les systèmes d'énergie primaire et secondaire. Il va falloir réaligner les cristaux de dilithium avant de pouvoir repasser en vitesse de distorsion."
L'équipage sur la passerelle pouvait voir le sourire de Janeway, mais le personnel de l'ingénierie entendit juste sa voie terriblement grave lorsqu'elle demanda : " Combien de temps faut-il à votre équipe pour arrêter de danser et réparer les moteurs ?"
"Trente heures, madame", répondit nerveusement Nicoletti. "Ingénierie terminé."
Seven et Harry offrirent immédiatement leurs services pour descendre à l'ingénierie afin d'aider aux réparations.
"Gardez vos forces, Harry", répondit Janeway. Le jeune enseigne était prêt à sortir pour pousser le vaisseau, si cela pouvait les faire arriver sur Terre cinq minutes plus tôt. "J'ai besoin de vous pour réouvrir le canal de communication avec le quartier général de Starfleet."
Harry établit la connexion, et l'amiral Paris réapparut souriant à l'écran aux côtés de Reginald Barclay et pressé par une foule de plus en plus importante.
Janeway lui expliqua leur situation : "J'ai bien peur que nous n'ayons de petits problèmes pour finir notre voyage, amiral. Nous n'avons plus de vitesse de distorsion et les réparations prendront un jour ou deux. Est ce que vous pouvez envoyer un transport pour mon équipage ?"
Owen Paris avait déjà beaucoup de travail avec tous les problèmes de logistique que posait le retour du Voyager. Les comptes-rendus, réunions et promotions et en même temps les courts martiales et charges d'accusation, sans compter la liberté sur parole de son fils, réclamaient déjà toute son attention. Si l'équipage pouvait rester un jour de plus isolé à bord du Voyager, cela lui laisserait autant de temps pour démêler les cas de ces jeunes gens.
L'amiral répondit donc naturellement : "Ce ne sera pas nécessaire, capitaine." Il ajouta à l'intention de Barclay : "En fait, Reg voulait organiser quelque chose pour votre arriver."
"Capitaine Janeway, je pensais que vous pourriez faire atterrir le Voyager dans la cour d'honneur de l'Académie de Starfleet", expliqua Reg d'une voix émue. "J'étais justement en train de m'occuper de dégager votre espace aérien et de préparer le feu d'artifice."
Janeway sourit, encourageant Reg à poursuivre. "Ce sera la fête du siècle !" "Ca semble parfait, lieutenant", répondit Janeway.
"Voulez-vous une équipe pour vous aider à réparer ?", demanda l'amiral, bien qu'il n'ait pas envie de propager encore plus de rumeurs, du moins avant que le capitaine Janeway ne puisse faire son rapport sur le retour mystérieux du Voyager.
Janeway partageait les appréhensions de l'amiral. Elle avait toute confiance dans son équipage, mais il y avait beaucoup trop de technologies inconnues du quadrant alpha à bord. Moins il y aurait de monde au courant avant que Starfleet ne décide quoi en faire, mieux ce serait. De plus, B'Elanna n'apprécierait pas du tout qu'on touche à ses moteurs.
"Ce ne sera pas nécessaire", répliqua Janeway. "Je pense que nous pourrons réparer quelques circuits de couplage énergétique sans avoir à appeler la cavalerie à l'aide."
"Si vous avez besoin de quoi que ce soit, n'hésitez pas à le demander et nous vous l'enverrons", insista l'amiral Paris. "Pathfinder terminé."
16H00.
Miral Paris, le plus jeune membre d'équipage du Voyager, dormait profondément dans les bras de son père. B'Elanna aurait dû en faire autant, mais elle était trop exaspérée après la visite de Seven et Harry. Ses amis s'étaient arrêtés à l'infirmerie en chemin vers l'ingénierie pour voir le bambin des Paris. Malheureusement, la conversation avait dérapé sur l'état des moteurs plus qu'il n'aurait été souhaitable selon l'avis du médecin. Une heure plus tard, Tom essayait encore de calmer son épouse tout juste accouchée. "B'Elanna, Chakotay n'écrasera pas le vaisseau tant qu'il n'y aura pas de vitesse de distorsion."
"Tu ne le connais pas comme je le connais, Tom", ragea t'elle, s'appuyant sur un coude et balayant l'air de son autre bras pour accompagner sa fureur. "Et que faisait Sue à donner une fête dans mon ingénierie ?"
"Recouche toi, B'Elanna, chérie. Tu sais bien que le lieutenant Nicoletti a su s'occuper de l'ingénierie pendant la rotation gamma alors que tout le monde dor;ait plus ou moins. Elle ne peut simplement pas tenir le Maquis comme tu le fais."
Le docteur avait dit que les médicaments provoqueraient une certaine désorientation, mais qu'il valait cependant mieux éviter les sédatifs. Puis l'hologramme s'était lâchement désactivé, laissant Paris jouer les médecins et essayer de convaincre la klingonne hyperactive de prendre enfin un peu de sommeil.
"Je la rétrograderai au simple grade d'homme d'équipage et je lui ferai nettoyer les injecteurs de plasma avec une brosse à dents", grommela B'Elanna.
"Bien sûr que tu le feras, chérie, mais après avoir pris un peu de repos." Pour Tom, ce dernier accès de violence était un bon signe - la dernière fois, elle avait voulu que Nicoletti lèche les injecteurs pour les nettoyer, et la fois d'avant ça avait été le douloureux et bruyant stage spatial de Sue. A cet instant, les paupières de B'Elanna s'étaient fermées pour de bon, la fatigue ayant pris le dessus sur l'adrénaline.
Elle se coucha sur le dos sur le lit médical en soupirant. "OK, pilote, je vais dormir, mais seulement si tu me promets de ne pas laisser Chakotay conduire."
Et elle s'endormit avant même que Tom ne puisse lui répondre.
"Ordinateur, réduis la luminosité à 30 pourcents", dit-il, en reportant son attention vers le bas. "Maintenant, Miral, mon coeur", murmura Tom au bambin dans ses bras, "voici enfin un moment privilégié entre père et fille. D'abord, papa tient à te remercier pour lui avoir fait gagné le concours de bébé. Ce n'est pas la peine de le nier, je n'en parlerai pas à maman. Tu savais que papa avait parié sur 15H00, n'est ce pas ? On va partager les gains ensemble : 60/40, ça te vas ?"
Tom se tut pour écouter la respiration de l'enfant endormi. "Que dis-tu, Miral ? 30/70 ? Tu as fait tout le travail ? Non, non, je crois que c'est maman qui a fait tout le travail. De toute manière, que pourrais bien tu faire de rations de réplicateurs ?" Il écouta à nouveau. "Tu as raison, je ne vais plus en avoir tellement besoin, désormais, mais c'est pour le principe. Nous allons partager 50/50, c'est d'accord ? Bien. La petite fille de papa apprend vite."
Tom chantonna une berceuse dans la pénombre de l'infirmerie.
19H00.
L'homme d'équipage Chell étudiait le mess fièrement. Tables, chaises, cuisine et baies d'observations étaient entièrement à lui. La veille, Chakotay avait approuvé la requête du Bolien pour s'occuper à plein temps du mess. Son tour comme cuisinier à bord ne durerait qu'un seul jour de plus, mais c'était le meilleur moment de sa carrière. Auparavant, à l'ingénierie, Chell passait la plupart de son temps dans des équipes de réparation, parcourant tous les couloirs du Voyager, ressoudant des brèches mineures et réparant des conduites énergétiques non vitales. En dépit du terme 'équipe', il se retrouvait généralement à travailler tout seul, les autres pseudo ingénieurs étaient tous maussades et ne voulaient jamais discuter avec lui pendant le travail. Ses collègues de réparation structurelle réussissaient toujours à disperser l'équipe et se retrouvaient hors de portée de discussion. Le personnel de Starfleet était si asocial, avait pensé Chell.
Ici dans le mess, cependant, tout le monde était disposé à discuter avec le cuisinier. Neelix les avait très bien entraînés, et maintenant Chell avait remplacé le talaxien dans le rôle de source principale de rumeurs à bord. Qu'allait-il arriver aux maquisards quand ils atteindraient la Terre ? Aux membres de l'Equinox ? A l'ex-borg ? Qu'avait dit l'amiral Paris quand il avait contacté le Voyager ? Tous ces curieux venaient aux renseignements auprès du chef Chell pour connaître les dernières rumeurs.
Le Bolien vivait vraiment les meilleurs moments de sa vie. Il bricolait dans la cuisine, jetant les restes d'un plat typique de Proxima du centaure. La foule au dîner avait épuisé les dernières réserves de frites maison, de tripes à la Rotini et de légumes façon vulcaine. Il restait quelques feuilles vertes dans le grand saladier; Chell les finit, une par une, en les mastiquant longuement pour mieux les apprécier. La sauce était parfaite. Quel dommage que sa jeune carrière de cuisinier s'arrête déjà après seulement quelques jours.
Quelques tables étaient encore occupées par des membres d'équipage en train de discuter. Chell ramassa leurs assiettes vides, jeta les derniers restes et s'assit en compagnie de quelques uns de ses anciens amis de l'ingénierie.
"C'est drôle comme une seule année-lumière peut-être si grande quand il n'y a plus de puissance de distorsion", rumina le membre d'équipage Harren. "Il nous faudrait plus d'une année pour rentrer s'il n'y avait pas eu ce vieux Zefram Cochrane." La puissance d'impulsion était appropriée tant qu'on restait en orbite, mais les distances interstellaires étaient incomparablement plus longues et insurmontables à des vitesses sub-luminiques.
"Nous n'aurions jamais été transportés dans le quadrant delta si vous autres de Starfleet ne nous aviez pourchassé", blagua Jarvin. "Et maintenant nous sommes exactement là où vous vouliez vous amener." L'ancien maquisard offrit ses poignets à Harren comme s'il avait des menottes.
Jarvin n'était pas le seul maquisard à devenir amer et sarcastique à la vue de la Terre. Dans le quadrant delta, ils formaient tous un seul équipage, mais ici dans l'espace de la Fédération, les charges d'accusation pour crime spatial n'étaient pas si facilement oubliées. Et ce n'était pas la seule différence entre les deux anciens équipages; hier encore, à trente mille années-lumière de là, le Maquis et Starfleet étaient égaux devant l'isolement, tous loin de leurs amis, de leurs familles et de leurs foyers. Maintenant, si proches, les maquisards ne pouvaient plus ignorer que la plupart de leurs amis et membres de leurs familles étaient morts et que leurs maisons étaient encore en ruines.
Harren était concentré sur les dispositions légales. "Qu'as-tu fait, Jarvin ? Et toi, Chell ?", demanda t'il en repoussant les mains de Jarvin. "Janeway et Chakotay sont ceux qui ont du souci à se faire, pas nous pauvres membres d'équipage. Les juges en auront après lui, et Starfleet va la casser."
La tâche la plus difficile pour Chell en tant que cuisinier était de remonter le courage aux membres d'équipages mécontents, une autre tradition héritée de Neelix. Bien qu'ancien membre du Maquis, il se sentit obligé de dire, "Je suis sûr que Starfleet ne va pas nous blâmer. Ils ne vont pas dépenser autant d'argent dans cette grande fête pour notre retour pour juste après en prison la moitié de ses héros."
"Alors c'est vrai, cette fête ?", demanda Harren. Il se laissait facilement distraire.
"Je le tiens de la plus haute autorité qui soit", répliqua Chell. "Le Voyager atterrira dans la cour d'honneur de l'académie de Starfleet, et tous les amis et familles qui pourront s'y rendre à temps seront là pour souhaiter la bienvenue à la maison."
"Imagine la sécurité", dit Jarvin, essayant de ne pas penser à sa famille ou à son monde natal détruit.
"Je ne suis pas au courant de cet aspect là, mais j'ai entendu quelques rumeurs à propos du menu", dit Chell de sa voie monotone rappelant à ses amis quelle joie c'était d'avoir transféré le bolien de l'ingénierie au mess. Au moins, la distraction était plaisante maintenant.
21H00.
"L'amiral Paris n'est pas disponible pour le moment", répéta Reg pour la centième fois. Dès que Reg Barclay coupa la connexion, un autre appel apparut sur l'écran de son bureau.
"Ah, madame Sharr, c'est tellement agréable de vous avoir à nouveau. Cela faisait presque deux heures depuis votre dernier appel." Il l'écouta à moitié tout en parcourant le menu de la réception des officiers sur une autre console.
"Ecoutez, madame Sharr, si le gentil garçon aux opérations vous dit que votre fille est en train de dormir, c'est très certainement le cas. Personne n'a été assimilé." Pas récemment, ajouta-t'il tristement pour lui-même. Pourquoi cette femme ennuyeuse insistait-elle pour mettre la charrue avant les boeufs ?
"Il n'y a aucune raison pour parler de la sorte du capitaine Janeway. Elle a réussi à ramener l'équipage du Voyager chez lui, n'est ce pas ?" Reg baissa le son au moment où la mère de l'enseigne Renlay Sharr émit une série de protestations.
"Je sais qu'ils ne sont pas encore sur Terre, madame, mais il en sont si proches qu'il n'y a virtuellement plus de différence. Je suis certain que Renlay vous rappellera dès qu'elle se réveillera ce soir pour la rotation gamma."
L'attention de Reg se détournait déjà alors que madame Sharr le remerciait pour son aide. Il ajouta une demande de hors-d'oeuvre holographiques au menu, afin que le hologramme médical d'urgence ne se sente pas en reste à la réception des officiers.
Madame Sharr attendait une réponse. Qu'avait-elle encore demandé ? "A quelle heure ? Oh, je crois que la rotation gamma commence à 23H00. Cela fait deux heures de l'après-midi pour vous. N'hésitez pas à rappeler si vous avez d'autres questions, madame Sharr."
Reg coupa la ligne et se renversa sur sa chaise, se demandant comment il s'était retrouvé à ce poste d'agent de liaison civil avec le Voyager. Paris avait une floppée d'aides, l'un d'antre eux aurait pu être chargé de ce travail non gratifiant. L'amiral Paris s'était précipité vers les chantiers de construction d'Utopia Planita avec l'un de ses aides, afin d'emprunter une navette expérimentale. Reg était resté ici pour notifier aux familles que le Voyager était (presque) rentré sur Terre. Bien sûr, Barclay était le plus compétent, puisqu'il connaissait toutes les familles depuis le temps où il avait délivré leur courrier pendant le projet Pathfinder puis arrangé des liaisons directes de communications lorsque cela était enfin devenu possible. Il aurait juste aimé avoir son propre aide pour s'occuper de ces dizaines de 'madame Sharr'.
Qu'allait-il bien pouvoir faire une fois la célébration du de retour finie ? Le projet Pathfinder allait sans aucun doute être clos, désormais. Barclay n'avait pas de prochain but évident dans sa carrière, qui consistait en une série de quêtes impossibles, de projets de recherches douteux, d'opportunités dans des affaires louches et d'affectations complètement inappropriées comme sa période à bord de l'Entreprise. En parlant de l'Entreprise...
Reg cherchait l'un de ses anciens camarades dans la base de données du personnel de Starfleet lorsque la console sonna. "Ah, Glinn Doten, quel plaisir de vous voir. J'ai ben peur que l'amiral ne soit encore sorti." L'attaché diplomatique cardassien était la dernière personne avec qui l'amiral voulait s'entretenir, de toute manière.
"'Le gouvernement cardassien espère que justice sera faite', oui, soyez sûr que je lui transmettrai le message, Glinn. Barclay terminé."
Reg renvoya tous les appels vers le standard du Pathfinder et prit une pause pour remplir un formulaire de demande de personnel. Puis il le signa du nom de l'amiral.
07H00.
Le lieutenant Paris était rentré dans le hangar à navettes quelque peu préparé aux amabilités de rigueur. Il siffla dans un sifflet de timonier et annonça d'une voix assez forte pour être entendue des deux membres d'équipage installés au loin prè d'une baie d'observation, "amiral sur le pont !" tandis que l'amiral Paris et son aide débarquaient de leur navette.
"Repos", dit Owen Paris.
"C'est un bien petit navire que tu as là, papa", dit Tom en serrant la main de son père.
"C'est un prototype ultra secret, mon fils. Tu ne l'as jamais vu."
"Mes lèvres sont scellées", répondit tout bas le lieutenant Paris. "Je suis désolé, je n'ai pas pu rassembler une plus grande garde d'honneur", s'excusa-t'il, assez fort pour que l'aide puisse entendre ses paroles.
En vérité, personne à bord ne se souvenait plus trop quoi faire pour l'accueil d'un amiral à bord. Cela faisait si longtemps, et la section correspondante dans la base de données de Starfleet avait subie quelques dommages pendant leur aventure, peut-être même avant leur départ. Tom avait eu peur de demander les protocoles exacts à Janeway ou Tuvok. Harry ne se souvenait pas. Seven disait que ces rituels désuets hérités du temps où la navigation se limitait aux océans de la Terre étaient hors de propos, ce qui signifiait qu'elle ne savait pas plus quoi faire. Quant aux maquisards auxquels Tom s'était adressé, ils lui avaient simplement rit au nez ou encore fait quelques suggestions paillardes.
Alors l'homme d'équipage avait improvisé. "Tout le monde est occupé aux réparations", avait-il préparé. Plates excuses, en fait. Cent quarante membres d'équipages affairés à régler les injecteurs à plasma du réacteur de distorsion autour de Nicoletti et Vorik comme autant d'infirmières, cela tenait difficilement la route !
"Pas ta femme, à ce que je sache."
Tom sourit. "B'Elanna et Miral dorment, mais nous pouvons allez leur rendre une petite visite en chemin."
"Quel chemin ?" demanda l'amiral.
"Le capitaine Janeway t'attend dans son bureau. Ton ami veut peut-être prendre un petit-déjeuner au mess en t'attendant", suggéra Tom en regardant l'aide. L'amiral acquiesca.
A l'extérieur de la baie des navette, la grande partie de la flotte s'était déjà dispersée. Sept vaisseaux restaient en arrière afin d'escorter le Voyager pour sa dernière année-lumière.
07H30.
L'amiral Paris trouva le capitaine Janeway derrière son bureau, sirotant une tasse de café tout en lisant une pile de tablettes numériques. Ainsi c'était dans cette pièce, se dit-il, que tant de plans avaient été mis au point, tant d'ordres donnés. Aujourd'hui, cela ne ressemblait plus qu'au bureau classique de n'importe quel vaisseau de classe Intrépide, peut-être un peu moins bien décoré.
Si l'on se referait aux journaux des officiers supérieurs, ou plutôt ce qu'on pouvait lire entre les lignes, Janeway n'était pas quelqu'un avec qui il était facile de travailler. Dans le quadrant alpha, si elle avait ignoré les conseils de ces officiers aussi souvent, elle aurait été considérée comme une renégate. Mais aujourd'hui, c'était une héroine.
Apparemment, elle ne l'avait pas entendu entrer. "Pas de répit pour les fatigués", dit-il.
"Owen !" Janeway se leva pour embrasser son vieil ami. "Vous ne pouvez pas imaginer quelle joie c'est de vous revoir."
Il essaya un instant d'imaginer comment il se sentirait à sa place, et se sentit bouleversé.
Voyant sa gêne, Janeway changea de sujet. "Alors dîtes moi. Quel effet cela fait-il d'être le grand père du premier bébé né en vitesse de trans- distorsion ?" Elle se demanda si les textes sacrés mentionnaient que le messie nouveau-né |