Star Trek Voyager
La saison 8 virtuelle
8.19 A travers le Feu
Dernière mise à jour :07 mai 2002
Retour a la page d'accueil
Retour à la page d'accueil

.. 8.19 couverture 'A TRAVERS LE FEU'
Retour aux autres épisodes de la saison 8
 
8.19 A TRAVERS LE FEU
Episode précédent    Version Texte    Version originale    Episode suivant
.. Episode 8.19 - A TRAVERS LE FEU
Par: MaquisKat (maquiskat@maquisrebel.com)
Version française: Laurent (stvoyager@free.fr)

Note: Star Trek: Voyager, personnages et autres produits dérivés sont des marques déposées de Paramount Pictures. Aucune infraction aux droits d'auteurs de Paramount voulue. La Saison 8 virtuelle de Voyager (Voyager Virtual Season 8, VS8) est une entreprise à but non lucrative. L'histoire est propriété de son auteur. Pas de reproduction sans sa permission.

"Chakotay et Seven doivent traverser le feu allumé par le passé tandis qu'Harry tente de rallumer une ancienne flamme."
 
La brise fraîche venant de la baie agitait les mèches de cheveux de Seven pendant qu'elle et le Docteur descendaient lentement les rues de San Fransisco. Bien que la marche lui ait été suggérée dans le but de la relaxer, l'environnement non familier ne faisait rien pour calmer son malaise, après la récente prise de contrôle de son corps par l'entité Sernaix. Beaucoup ne pouvaient pas le comprendre, mais cette expérience avait été encore plus désagréable que les souvenirs de son existence Borg. Au moins, là-bas, elle avait une voix. Ce n'était qu'une voix parmi un grand nombre, mais c'était quand même une voix. Durant le récent incident, elle n'avait eu aucune voix, aucun contact. Il n'y avait eu aucune interaction entre elle et le monde extérieur et c'était encore plus effrayant pour elle que l'idée de faire partie du Collectif ne pouvait l'être pour les humains. La pensée illogique qu'elle puisse désirer être de retour au Quartier Général de Starfleet, relativement familier pour elle du fait d'y être restée depuis leur retour sur Terre et par sa similitude avec l'intérieur du Voyager lui effleura l'esprit, mais elle la rejeta. Elle savait qu'elle était autant en sécurité ici, au milieu des boutiques bondées du Chinatown historique, que parmi les gradés du Quartier Général. Son esprit continua d'errer dans ce genre de pensées jusqu'à ce que le ton familièrement exaspéré du Docteur ne la tire de cette spirale introspective dans laquelle est s'était plongée.
"Seven." Il s'arrêta et la regarda sérieusement. "Je vous ai amenée ici pour que vous vous relaxiez. A la tête que vous faites, cela ne vous réussit en rien."
"Je suis désolée, Docteur", répondit Seven, se forçant à reprendre une voix normale. "J'ai des difficultés à me relaxer dans cet environnement non familier."
Le docteur acquiesça doucement et posa une main amicale sur son épaule. "Seven, je peux vous assurer qu'il ne reste aucune trace de la personnalité Sernaix. Le Lieutenant Torres et moi-même l'avons complètement retiré de votre esprit."
Seven hocha la tête, acceptant les paroles du Docteur au niveau de sa conscience, mais fut incapable d'ôter le sentiment de malaise qui la rongeait. "Je suis sûre que j'y arriverai, Docteur. Ce que je ressens en ce moment est illogique..."
"Et absolument humain, Seven." Le docteur se retourna pour lui faire face, s'arrêtant sur le trottoir. "Vous avez traversé une expérience traumatisante de plus en un temps très court. Vous n'avez pas l'habitude de gérer la gamme complète des émotions humaines et ces expériences secoueraient même une personne complètement habituée à ressentir n'importe quoi. J'aimerais que vous réfléchissiez à..." Juste au moment où il allait finir, le sifflement de son communicateur l'interrompit. Il pressa dessus promptement. "Ici l'HMU."
La voix non familière de quelque aide zélé emplit l'air, mais Seven ne put saisir les paroles qu'il prononçait, étant à nouveau repartie dans ses propres pensées. Quelques instants plus tard, le Docteur l'attira à la réalité une nouvelle fois. "J'ai bien peur de devoir me téléporter au Quartier Général immédiatement. Il semble qu'un certain amiral court d'esprit à l'esprit bureaucratique requiert ma présence. Si vous le désirez, vous pouvez vous téléporter avec moi."
Seven secoua la tête. "Ca ira, je vais rentrer par mes propres moyens, Docteur. Merci de votre offre." Prenant une profonde inspiration, déterminée à combattre son anxiété sans fondements, elle s'éloigna du Docteur. Il lui fit un signe de tête, et appuya sur son communicateur. "Un à téléporter au département médical de Starfleet."
Le scintillement vacillant du rayon de téléportation engloba progressivement son corps, laissant Seven seule sur le trottoir. Elle se retourna rapidement, économisant ses mouvements et se mit en route pour rejoindre à pied le Quartier Général. Son attention fut attirée par une scène devant elle. Elle essaya de l'utiliser pour oublier les pensées dérangeantes qui minaient son esprit, répertoriant et appréciant les étals et les sons des boutiques autour d'elle. En marchant, elle ne remarqua pas les gens qui la dévisageaient ni l'homme qui lui emboîta le pas, juste derrière elle. Ni le suivant. Ni l'autre derrière. Des émotions non familières et dérangeantes emplissaient son esprit, la distrayant suffisamment pour qu'en s'arrêtant devant un étal de fleurs et en inspectant les divers bouquets fortement colorés en se demandant si elle pouvait souhaiter sa fête au Capitaine Janeway, elle ne rende pas compte des gens qui l'encerclaient.
Pas certaine de ce que le Capitaine apprécierait le plus, elle sélectionna un bouquet au hasard, jugeant que les grandes fleurs jaunes seraient au moins visuellement plaisantes. Elle se retourna pour payer, et se rendit compte que l'échoppe, son propriétaire et elle-même étaient entourés de gens, la foule la dévisageant d'un regard glacial. La fille gardant l'échoppe prit sa carte de paiement et la fit passer rapidement dans la caisse, troublée par l'attention que sa cliente avait attirée, puis s'éloigna dans la rue en se frayant un chemin dans le mur humain pour passer.
Seven se retourna tandis que le mur de chair, des humains de tous types, âges, formes et genre, l'enfermait dans l'anneau formé par leurs corps, sans même dire un mot. Son coeur commença à battre plus fort. Elle avança, espérant s'éloigner d'eux. Au lieu de cela, à sa grande consternation, ils la suivirent, pas pour pas, leurs pieds frappant le pavé en rythme, comme un lent battement régulier qui l'entourait et emplissait ses oreilles. Rapidement, ce ne fut plus le battement de leurs pieds qu'elle entendit dans son esprit, mais le lancinent goutte à goutte de l'eau, le rythme impitoyable du vaisseau Cardassien où elle avait été retenue prisonnière un an plus tôt dans la Bulle. Elle s'arrêta à nouveau, regardant anxieusement autour d'elle, sentant qu'ils l'entouraient et la pressaient. Elle sentait les battements de son coeur la lancer dans ses oreilles. Elle s'extirpa de la foule, se frayant un chemin parmi ses agresseurs passifs, et courut sur le pavé de la route vers la sécurité des installations de Starfleet.
Quelques minutes plus tard, la seule trace du passage de Seven était les tiges brisées et les pétales dispersés des tournesols, par terre, oubliés sur la route.
 
***
 
"Alors comment vont les choses pour vous, Harry ?" Sam le regarda gentiment pendant qu'ils descendaient les marches du bâtiment principal du Commandement de Starfleet.
"Si je te disais que mes sentiments étaient partagés, serais-tu surprise ?" Harry regarda au dehors la ligne d'horizon de San Fransisco et trouva qu'elle n'était pas aussi belle que dans son souvenir.
"Je pense qu'après ce que Starfleet a fait au Capitaine Janeway", répliqua-t-elle, "et vu comment les choses sont en train de tourner pour tous nos camarades, tous ceux du Voyager ont des sentiments partagés, Harry." Elle secoua la tête tristement. Ils jetèrent tous les deux un coup d'oeil au loin aux nuages qui traversaient un ciel devenant de moins en moins amical, toujours quelque peu choqués par la manière dont tout cela avait tourné. Au bout d'un moment, Sam se retourna vers Harry en éprouvant le besoin de changer de sujet pour quelque chose de plus positif. "Tu n'as jamais répondu à ma question, Harry." Sam le regardait à nouveau. Il resta pensif pendant un moment, puis répondit. "Ils sont vraiment bien, Sam. C'est bon d'être de retour chez mes parents."
"Et ta fiancée... Libby ? C'est bien son nom, n'est-ce pas ?" Sam regardait en souriant le visage du Lieutenant s'empourprer petit à petit.
Et bien ce n'est pas comme si nous avions attendu l'un après l'autre, mais il y a des possibilités à explorer." Tout en parlant, Harry voyait Greskrendtregk et Naomi s'approcher et se diriger vers Sam. Harry lui tapota l'épaule et lui montra du doigt qui arrivait. Les yeux de Sam suivirent la direction de son doigt et un large sourire s'afficha rapidement sur son visage.
"Bonne chance avec ces possibilités, Lieutenant", lui lança-t-elle tout en s'élançant dans l'escalier pour aller embrasser sa fille et son mari. Naomi se percha, de façon visiblement précaire, sur les épaules de Greskrendtregk, et ils serrèrent Sam contre eux dans une accolade chaleureuse. Harry sourit encore plus. Il était certain que c'était des scènes de ce genre qui avaient donné autant envie au capitaine Janeway de se battre pour revenir à la maison, et il espérait qu'il y aurait d'autres scènes de ce genre pour tous les membres de l'équipage. Tandis que l'heureuse famille se dirigeait vers la baie de San Fransisco, Harry se força à sortir de ses pensées.
"Voilà ce que c'est de penser que je n'ai pas besoin de chances dans mes possibilités", dit-il à l'attention de l'espace vide autour de lui.
 
***
 
La salle du tribunal était étrangement silencieuse tandis que plusieurs anciens maquisards du Voyager prenaient place dans la pièce. Un sentiment d'inquiétude s'empara de Chakotay et de B'Elanna alors qu'ils regardaient le nombre de leurs compatriotes remplissant un côté de la salle en leur compagnie. Des changements soudains d'emploi du temps avaient été annoncés quelques heures à peine avant qu'ils n'aient été appelés à comparaître en audience. Au lieu d'avoir un procès formel devant des juges, ils se retrouvaient devant un ensemble de trois amiraux, et ils n'étaient plus désormais vus séparément, mais plutôt comme un groupe. Aucun d'entre eux ne pouvait deviner si cela signifiait un tournant positif des événements, ou bien le commencement de la fin.
Ils étaient tous abasourdis. Même Chakotay, qui s'était pourtant préparé avec un avocat depuis son compte-rendu de mission avec Hayes. Son avocat était arrivé tard la nuit précédente pour lui apprendre que Starfleet avait laissé tombé les audiences individuelles et s'était désormais décidé de procéder à une enquête générale sur le groupe pendant laquelle il n'y aurait aucun avocat présent. L'avocat de Chakotay lui avait assuré que, même si Starfleet décidait de repartir encore une fois pour des poursuites plus formelles, il serait à sa disposition pour le défendre. En regardant ses amis et collègues autour de lui dans l'assistance, il suspectait que tous avaient rencontré la même situation.
Une mélodie joua, annonçant l'arrivée de l'amirauté et faisant se lever les anciens maquisards au garde à vous, sans plus de temps pour spéculer sur la situation. Tandis qu'ils découvraient l'identité des trois officiers supérieurs s'installant dans leurs sièges derrière l'estrade, Chakotay regarda B'Elanna, sachant qu'elle pensait à la même chose que lui. Nechayev, Ross et Kunimoto. Les choses se présentaient mal. Il pouvait pratiquement ressentir l'anéantissement de tous les espoirs que les anciens maquisards avaient entretenus après la décision du changement de procédure.
Nechayev frappa la cloche, dont le son résonna à travers la pièce. "Je déclare cette enquête ouverte. Nous sommes ici pour déterminer le sort des maquisards appréhendés par le vaisseau Voyager." Une pointe de dégoût accompagnait ses paroles quand elle ajouta, "Ce tribunal déterminera si des charges officielles seront retenues contre eux, après examen de leurs états de service à bord du Voyager durant le retour du vaisseau et de son équipage sur Terre. Veuillez vous asseoir." Elle regarda Ross puis Kunimoto, puis se radossa dans son fauteuil, un regard froid transperçant les anciens maquisards qui s'asseyaient.
"En égard au fait que vous et Madame Torres ayez été officiers supérieurs à bord du Voyager", commença Kunimoto, s'adressant à Chakotay tout en gardant le regard baissé dans quelque papier posés sur son bureau, "vous serez présents pendant toute la durée de l'enquête. Les autres membres de votre équipage seront autorisés à y assister à tour de rôle quand ils ne seront pas questionnés sur leur propre cas."
"Merci, Monsieur", répondit automatiquement Chakotay tout en regardant B'Elanna. Nechayev était hors d'elle, et le fait que Kunimoto ne le regardât pas en s'adressant à eux n'était pas un bon signe non plus. B'Elanna prit une profonde inspiration et secoua la tête, reflétant les propres réactions de Chakotay. Il avait le pressentiment que tout cela n'allait faire qu'empirer, avant même que cela ne commence.
 
***
 
"Si vous étudiez sérieusement les actions du Commandeur Chakotay et de son équipage au service du Voyager", dit Janeway, se pinçant à nouveau le haut du nez avant de retourner son regard vers l'écran dans lequel apparaissait l'assistant de Kunimoto, l'air franchement désintéressé, "alors il serait raisonnable que vous acceptiez de recevoir le témoignage de leur officier de commandement et du chef de la sécurité du vaisseau."
"Capitaine", commença le Lieutenant d'une voix monotone en la regardant faire les cent pas de l'autre côté de l'écran, "nous avons votre journal de bord ainsi que celui du Commandeur Tuvok. Les amiraux ont jugé que c'était tout à fait suffisant pour cette revue."
Janeway se pencha vers l'écran jusqu'à presque le toucher, les bras appuyés de chaque côté sur son bureau. "Mon journal de bord est limité aux explications générales des événements à bord du Voyager. Ils ne font pas correctement état du service que ces hommes et ces femmes ont accompli afin que nous rentrions à la maison."
"Je suis certain que vous avez noté comme il convient toute contribution extraordinaire de tout membre de votre équipage, Capitaine", rétorqua le Lieutenant. Le ton qu'il employa ensuite fut presque désobligeant eu égard à son rang. "Ceci n'est pas une audience formelle, Capitaine. Aucun témoin ne sera appelé. Je suis certain que si des poursuites plus formelles étaient engagées, vous serez appelée à témoigner. Bonne journée, Capitaine."
"Bonne journée, Lieutenant." Catherine éteignit l'écran, en colère. "Espèce d'insubordonné petit..." Elle laissa sa phrase en plan et se dirigea vers le réplicateur pour se prendre une tasse de café. Elle aurait voulu déposer une plainte officielle contre le Lieutenant, mais pour ce que cela ferait, est-ce que cela en valait vraiment la peine ? Ce n'était plus le Starfleet dont elle se souvenait lorsqu'elle était arrivée avec son père au centre de commandement. Cela ne ressemblait plus non plus au Starfleet dont elle se souvenait quand elle y était entrée.
Soudain, des bruits attirèrent son attention vers la porte. "Seven ?" Elle vit l'ancienne Borg en détresse dans l'encadrement de la porte et la fit entrer.
Elle vit les yeux paniqués de Seven se porter sur elle. "Capitaine... Je..." Janeway se précipita aux côtés de la jeune femme et la fit s'asseoir, gardant sa main sur l'épaule de l'ancienne drone pour la rassurer. Le malaise qu'elle éprouvait avait totalement disparu lorsqu'elle avait vu sa détresse.
"Qu'est-ce qu'il y a, Seven ? Que s'est-il passé ?" demanda Janeway tout en observant Seven en détail. Ce n'était définitivement pas le comportement normal de l'ancienne Borg, mais cela ne semblait pas non plus faire partie de la palette de comportements que le Docteur et B'Elanna avaient eu à gérer auparavant, du moins d'après ce dont lui avait parlé le Docteur.
"Le Docteur et moi-même étions sortis marcher...", commença Seven, la voix inhabituellement tremblante au début, avant de reprendre lentement son ton et sa cadence normale au fur et à mesure qu'elle parlait. "Pour m'aider à me relaxer des événements de ces dernières semaines." Elle stoppa un moment, puis continua son résumé au capitaine pour se calmer. "Il a été rappelé au Département médical de Starfleet, mais j'ai préféré marcher pour revenir plutôt que d'être téléportée avec lui. J'étais assez troublée par les événements de la semaine passée et espérais que marcher pourrait m'aider à clarifier mes idées. Je me suis arrêtée pour vous acheter des fleurs." A ce moment, elle perdit un peu de son assurance et baissa la tête vers ses mains, visiblement surprise de ne pas y voir les fleurs. "J'ai dû les faire tomber."
Surprise de l'intensité de la tension de Seven, Janeway fit s'asseoir la jeune femme et s'accroupit devant elle, lui posant une main sur le genou. "Ce n'est pas grave, Seven." Elle sourit pour rassurer sa protégée. "Dites-moi simplement ce qui est arrivé ensuite."
"Quand j'ai relevé la tête après avoir sélectionné les fleurs, j'étais entourée par... des gens que je ne connaissais pas." Seven s'arrêta, à nouveau dépassée par la terreur qu'elle avait éprouvée. Au moment où le son de l'eau gouttant recommença à résonner dans ses oreilles, la voix de Janeway y coupa net.
"Seven, restez avec moi. Ils devaient être des plus curieux, si vous avez réagi de cette manière."
Seven acquiesça doucement. "Oui", confirma-t-elle. "Ils m'ont suivi quand je suis repartie. Ils ne m'ont pas attaquée, mais ils ne me laissaient pas sortir du cercle qu'ils avaient formé autour de moi. Je..." Elle fit à nouveau une pause pour reprendre son souffle. "Je n'arrivais pas à m'éloigner d'eux, jusqu'à ce que je parvienne à me libérer par la force... Je me suis frayée un chemin à travers eux et j'ai couru."
Choquée par l'événement que lui racontait Seven, Janeway bascula en arrière sur ses talons pendant quelques instants, avant de se relever pour appuyer sur son communicateur. "Capitaine Janeway au Commandeur Tuvok."
La voix de Tuvok résonna dans le petit bureau. "Ici Tuvok, Capitaine. Y a-t-il un problème ?"
"Il y a eu un incident dans la ville avec Seven", commença Janeway, rassemblant ses esprits avec de continuer. "Elle va bien, mais j'ai besoin de vous pour voir ce qui s'est passé. Il s'agit d'une chose dont je préférerais vraiment discuter de vive voix, Tuvok." Les mots 'pas sur un canal de communication ouvert' lui étaient venus inconsciemment à l'esprit.
"Très bien." La voix de Tuvok était calme, posée. Au son de cette voix familière, Seven réussit à se calmer un peu plus. "Je viens à votre bureau tout de suite. Tuvok terminé."
Catherine se tourna pour faire face à Seven une nouvelle fois, soulagée de voir que l'ancienne Borg s'était considérablement calmée. "Vous vous sentez mieux, Seven ?"
"Oui, Capitaine." Elle resta silencieuse un moment, réalisant que le confort d'avoir sa famille avec elle avait dissipé en grande partie la panique qu'elle ressentait jusque-là. "Merci."
Janeway sourit puis ajouta, "je vous en prie, Seven. Je suis heureuse de pouvoir aider quelqu'un." Elle regarda Seven se reposer pendant quelques instants, puis continua. "Peut-être devrions-nous demander au Docteur de vous examiner."
"Ce ne sera pas nécessaire, Capitaine." Seven se leva de sa chaise, pour être aussitôt figé sur place par le regard déterminé de Janeway. Elle se surprit à vouloir sourire, mais se retint et se contenta de hocher la tête. "Très bien, Capitaine. Si vous insistez."
Janeway acquiesça et appuya sur son communicateur. "Capitaine Janeway au HMU."
"Ici le Docteur, Capitaine. Que puis-je faire pour vous ?" fit la voix du HMU, atténuée par la petite broche métallique.
"Il y a eu un incident en ville avec Seven, Docteur. Elle semble aller bien, mais j'aimerais que vous l'examiniez. Elle est ici dans mon bureau." Le ton de Janeway se fit de plus en plus commandant tandis qu'elle parlait. La situation de Seven, bien que pénible, revitalisait en elle l'éventualité d'un défi à relever.
"Bien sûr, Capitaine. J'arrive tout de suite. Docteur terminé."
Janeway retourna son attention vers Seven. "Maintenant, qu'est-ce que c'est que cette histoire de m'acheter des fleurs ?" Elle s'adossa contre son bureau, regardant l'ancienne Borg avec amusement et un sourire tordu. L'atmosphère de la pièce allégeait considérablement la tension, même avec l'inquiétude de l'incident pesant sur eux.
Seven souleva un sourcil et sa bouche forma un léger sourire. "C'est un cadeau approprié pour réchauffer une nouvelle demeure. Bien que je ne sois pas sûre de la manière dont un objet inanimé parvienne à augmenter la température d'une pièce. Je suis désolée de les avoir perdues. Leur couleur était attirante, pourtant, et elle auraient beaucoup augmenté la valeur esthétique de cette pièce."
Elle était sur le point d'expliquer à Seven la signification de cette expression quand elle réalisa que cette dernière était en train de la taquiner sur cette prétendue incompréhension. Refoulant sa surprise au mot d'esprit de Seven, le sourire de Janeway se fit plus large pendant qu'elle inspectait la pièce. "Vous avez raison, Seven. Cet endroit est un peu terne, n'est-ce pas ?" Elle regarda Seven et secoua la tête. "Je n'ai simplement pas eu le coeur à la décorer pour le moment. Pleine d'espoir de sortir de là le plus tôt possible."
"Alors peut-être devriez-vous la décorer, Capitaine", offrit Seven. Janeway la regarda, l'air interrogateur. "Le Lieutenant a observé la chose suivante. Dès que vous avez fini de transformer un endroit exactement comme vous le vouliez, c'est le moment de partir. Je crois qu'il se referait à ses quartiers."
"Peut-être avez-vous raison, Seven." Janeway avait senti le regret monter en elle quand le Voyager avait été mentionné, même d'une manière si indirecte. Comment pourrait-elle regretter d'être rentrée à la maison ? Elle se força à refouler ces sentiments et sourit, appréciant vraiment ces moments avec Seven. "Merci de faire don à votre vieux Capitaine de quelque chose pour éclairer cet endroit morne. Même si elles ne sont pas parvenues jusqu'ici."
"Vous êtes plus que mon Capitaine", dit Seven. "Je vous considère comme une amie."
Elle ressentit un poids dont elle n'avait pas eu conscience, là dans son coeur, en entendant ces mots. La sonnerie de son bureau sonna, attirant son attention et lui évitant de répondre à Seven. "C'est probablement Tuvok", dit Janeway inutilement, avant de répondre, "Entrez."
"Capitaine. Seven", les gratifia Tuvok. "Quelle est la situation ?"
Janeway hocha la tête et passa derrière son bureau. "Seven a été... pas vraiment attaquée, mais agressée dans la ville cet après-midi." Seven raconta rapidement l'incident.
"Effectivement", réfléchit Tuvok quelques instants, "il semblerait que les récents problèmes avec les Borgs et les restes des tensions d'événements comme Wolf 359 ont provoqué cet incident. Si c'est le cas, il serait illogique de penser que cela restera un incident isolé."
Janeway acquiesça et prit un ton rude, sa colère contre Starfleet pour ne pas les avoir prévenus devenant rapidement visible. "Il serait également illogique de penser que la sécurité de Starfleet n'ait été au courant de rien dans cette histoire."
"Effectivement." Tuvok leva un sourcil en hochant la tête en signe d'accord.
Janeway commença à faire les cents pas. La situation sur Terre et avec Starfleet devenait plus intolérable à chaque minute. "Tuvok, vous et moi allons aller au département de Sécurité de Starfleet. Il se peut qu'ils ne veuillent pas nous livrer d'informations, et je n'ai peut-être plus beaucoup d'autorité dans le coin, mais nous pouvons sûrement commencer une enquête entre nous deux à ce propos." Elle finit par fixer la ville du regard à travers la fenêtre.
"Peut-être, Capitaine, serait-il prudent que je raccompagne Seven of Nine jusqu'à ses quartiers." Les paroles de Tuvok lui roulèrent des lèvres et un sentiment de déjà vu lui traversa l'esprit. Janeway se retourna à ce moment vers lui.
"La prudence ne fera aucune différence ici, Tuvok", dit Janeway en secouant la tête. "Tant qu'elle sera confinée dans le Quartier Général, elle sera à l'abri." Janeway reporta son regard dehors sur la ville de San Fransisco. Quand le sentiment de déjà vu fut passé, elle ne fit à nouveau plus attention au reste de la conversation.
"De plus, le Docteur arrivera d'une minute à l'autre pour examiner Seven."
"Intéressant."
Janeway se retourna pour regarder Tuvok, son impatience interrompue par la surprise. Quand elle le regarda, l'expression de Tuvok évoquait la curiosité. "Qu'est ce qui est intéressant, Tuvok ?"
"Il y a quelques instants, j'ai vécu le moment que j'avais vu dans les cavernes des Ayreths." Il leva un sourcil. "C'était une expérience intéressante."
Janeway ouvrit la bouche pour ajouter quelque chose quand la sonnerie de la porte sonna. Il y avait de la frustration dans sa voix quand elle répondit. "Entrez."
"Je suis désolé d'avoir été si long, Capitaine, mais à chaque fois que j'essaye de quitter le complexe médical, il semble qu'un autre amiral veuille m'interroger, me harceler ou me pousser." Il ouvrit son tricordeur et se dirigea vers Seven.
La frustration de Janeway se dissipa et elle sourit. "Maintenant, vous savez ce que je ressens quand je dois vous rendre visite, Docteur."
"Oui, sauf que votre santé nécessite ces passages à l'infirmerie." L'hologramme régla le tricordeur un peu plus finement, puis continua. "Ce n'est rien. Les examens préliminaires montrent que Seven va bien, physiquement, et que tous ses implants fonctionnent dans leur plage nominale. Cependant, j'aimerais faire des examens plus poussés, juste pour être sûre que j'ai raison, considérant les récents événements."
"Bien sûr, Docteur." Janeway acquiesça. "Faites-moi savoir si vous trouvez quoi que ce soit." Elle retourna son attention sur Seven. "Je vous laisse entre les bonnes mains du Docteur." Elle tira sur son uniforme et fit signe à Tuvok de la suivre en sortant de son bureau.
Le Docteur termina les examens et ferma son tricordeur. "Vous allez bien", dit-il. "Comme je le pensais. Toujours aucun signe de la personnalité qui vous a possédée."
"Naturellement", dit Seven en hochant la tête, avant de se diriger vers la fenêtre pour regarder dehors, étudiant la ville d'un regard étrange.
Le Docteur resta immobile un moment. Bien qu'il ait réussi à mettre de côté le malaise qu'il ressentait face à elle depuis qu'il lui avait révélé ses sentiments et qu'elle l'avait repoussé quand sa vie avait été en danger, il trouvait cela à nouveau insurmontable. Il la regarda debout près de la fenêtre en silence. Il savait, ayant été son confident et son mentor pendant un certain temps, qu'elle était encore sous le choc de ce qui s'était passé en ville une fois qu'il l'avait laissée. Pendant un moment, il ne sut pas ce qu'il fallait faire, puis il se décida à aller la rejoindre et regarda par la fenêtre avec elle. "Voulez-vous qu'on en parle ?"
Seven ne répondit pas immédiatement, puis elle commença petit à petit à raconter toute l'histoire. Au fur et à mesure qu'elle expliquait l'incident, elle trouva plus facile de le faire cette fois-ci, bien qu'elle ne parvienne pas à savoir si c'était parce qu'elle l'avait déjà racontée deux fois auparavant, ou bien à cause de la personne qui l'écoutait. Pendant qu'elle finissait, elle sentit la main réconfortante du Docteur sur son épaule. "Ce que je ne comprends pas, Docteur, c'est pourquoi cela m'a dérangé autant. Ils n'étaient pas armés. En fait ils étaient sans danger. Ils ne m'ont pas attaquée ou parlée. Ils m'ont simplement entourée et dévisagée. Ce genre de chose ne m'aurait pas gênée avant."
"Avant, vos émotions étaient inhibées, Seven. La plupart des humains auraient réagi de la même façon que vous." Il se tourna pour lui faire face. "Vous ne pouvez plus vous attendre à réagir de la façon dont vous l'avez toujours fait. Comme je le disais juste avant que cet amiral ne m'appelle, peut-être devriez-vous voir un conseiller pour vous aider à gérer vos émotions, Seven. Elles sont nouvelles pour vous, et depuis que l'inhibiteur a été désactivé, vous avez eu plus qu'assez de contrariétés pour déranger quelqu'un habitué à gérer ses émotions."
Seven acquiesça lentement. "Peut-être", dit-elle en se tournant vers le Docteur, se sentant à nouveau à l'aise dans la manière familière qu'elle avait de se confier à lui, son mentor, "quand ils m'ont dévisagée... Je me suis cru moins qu'humaine. J'ai eu l'impression d'être un monstre."
Le Docteur hocha la tête. "Je ne peux pas dire exactement ce que vous avez ressenti, Seven, mais je ressens quelque chose de similaire à chaque fois qu'un de ces amiraux m'interroge ou me pousse. J'ai l'impression d'être un objet, un outil." Il regarda au loin dans le vague, comme perdu dans ses pensées. "Au début, même moi, je me considérais de cette manière. C'est ce que tout le monde faisait, y compris le Capitaine. Seule Kes me voyait comme quelque chose de plus, et elle m'a fait me voir comme quelque chose de plus, puis elle a transmis cette impression au Capitaine." Il afficha un large sourire quelque peu mélancolique à ce souvenir.
"Je ne vous ai jamais considéré comme un objet, Docteur." La voix de Seven était redevenue calme, désormais. Elle était décidée d'entamer un sujet qui avait été laissé de côté depuis trop longtemps. "Mais quand vous m'avez offert votre aide, d'explorer mes nouvelles émotions... Je vous avais déjà écarté de ma liste de candidats."
Le Docteur sentit son coeur s'arrêter à nouveau. Combien de fois encore s'autoriserait-il à se faire blesser comme ça ? Puis la voix de Seven brisa la souffrance tandis qu'elle continuait à parler. "Pas parce que je n'avais pas de sentiment envers vous. Au contraire, vous êtes... l'un de mes plus proches amis. Si les choses venaient à tourner mal, je voulais pouvoir me tourner vers vous pour avoir vos conseils. Vous êtes trop précieux pour que je risque cela." Le Docteur entendait presque la voix du Capitaine en écoutant ce discours. Dans son application aveugle du protocole, encourageant le Capitaine à s'en tenir à cela, il n'avait jamais considéré que Seven puisse avoir appris de ses exemples. Il s'était lui-même mis dans une situation équivoque. Seven fit une courte pause avant de continuer. "Et en dehors de cela, l'autre facteur de ma décision de ne pas vous inclure comme candidat était mon désir d'explorer cet aspect de mon humanité avec d'autres humains. Pas parce que vous êtes moins réel que moi, mais parce que je ne suis pas moi-même entièrement humaine. J'ai pensé que je pourrais devenir plus humaine en apprenant auprès d'autres."
Avec effort, le Docteur reprit le contrôle de ses propres émotions afin d'offrir le même support à Seven qu'il lui avait toujours fourni. "Et cela vous a-t-il aidé ?" demanda-t-il.
"Pas du tout", répondit simplement Seven.
Le Docteur sentait qu'il devait poser la question, même s'il savait que la réponse ne lui plairait pas. "Et maintenant ?"
"Je ne recherche plus activement à explorer cet aspect de mon humanité. Je crois que je devrais m'adapter à mes émotions en étant assez... exposée, avant d'être capable de m'impliquer dans n'importe quelle relation de ce genre." Seven se tut puis se tourna vers le Docteur. Il voyait bien comme elle recherchait son approbation, son accord.
Avec un certain soupir, comprenant maintenant plus que jamais comment elle le voyait et y trouvant un certain accord pour lui-même, il hocha la tête. "C'est probablement une très bonne idée, Seven." Il fit une pause et continua. "Voulez-vous que je vous raccompagne jusqu'à vos quartiers ?"
"Merci, Docteur. Votre compagnie serait fortement appréciée", répondit Seven.
Le Docteur l'accompagna dans le couloir, et la regarda une fois de plus. Il sentait que ses vieux sentiments d'amitié reprenaient de la force une nouvelle fois. 'Peut-être, Seven, aimeriez-vous vous remettre à chanter avec moi."
 
***
 
"Doucement, Harry". Tom rit et se rassit sur son lit, berçant Miral sur ses genoux. "Laisse-moi résumer clairement. Ton ex-fiancée."
Harry hocha la tête. "Libby."
Tom secoua la tête et sourit. "D'accord, Libby. Elle est passée te voir hier soir et vous avez eu une... quoi..."
"Une conversation de trois heures." Harry ne semblait pas avoir remarqué la remarque moqueuse sous l'apparent sérieux de son ami.
Tom siffla. "Je dirais qu'elle est intéressée, mon ami. Et alors qu'as-tu fait ?"
"Je ne suis pas un idiot, Tom. Je l'ai invitée à dîner." Harry regardait son ami, l'air indigné.
"Et bien c'est déjà un début." Le pilote installa sa fille sur le lit et commença à lui chatouiller le ventre. "Et est-ce que tu sais où tu vas l'emmener ?"
Harry reprit son air paniqué. "Aucune idée."
"Harry, Harry, Harry... Il y a des choses qui ne changeront jamais, n'est-ce pas ?" Harry fixa son regard sur Tom, malgré le bébé qui se tordait de rire sur le lit.
"Je suis venu ici pour autre chose que tes moqueries, Tom." La voix d'Harry montrait sa nervosité. "Je n'ai plus aucune expérience. Je n'ai plus mis les pieds sur Terre depuis sept ans. Je n'ai aucune idée de la musique à la mode, du style de danse, des vêtements..."
"Au cas où tu ne l'aurais pas remarqué, je ne suis plus tellement non plus expérimenté", dit Tom d'un sourire désolé. "Mais j'ai quelques contacts. Laisse-moi passer quelques coups de fils et je te trouverai une invitation dans un endroit sympa. Etre le fils d'un amiral a parfois ses avantages. Garde tes distances pour ce qui est de la danse et de la musique jusqu'au deuxième rendez-vous, quand tu auras eu le temps de te remettre dans le bain." Tom réfléchit un moment. "Encourage-là à parler. Les femmes adorent parler, et ce sera un moyen simple de savoir ce qui s'est passé durant les sept dernières années." Il regarda Harry pour l'évaluer. "Et pour ce qui est des vêtements, et bien.... restes-en à ton uniforme." Les dames aiment les hommes en uniformes." Il fit à nouveau une pause. "Et apporte-lui des fleurs, Harry. Les fleurs sont toujours à la mode."
Harry cligna des yeux une paire de fois, réalisant que son ami avait réussi à répondre à la plupart de ses questions, sans même qu'il ait eu besoin de les poser. "Merci, Tom... Tu n'as jamais perdu la main, n'est-ce pas ?"
"Mais non, j'ai juste mis tout ça de côté, avec tout ce dont je n'ai plus besoin." Tom secoua la tête. "Je suis content que cela te serve à toi, mon ami, et pas à moi. L'époque des rendez-vous ne me manque pas du tout."
Harry regarda Tom, incrédule. "Arrête, Tom. Tu ne peux pas être sérieux. 'L'homme à femmes' du Voyager." Harry sourit et le taquina. "Tu aurais même pu avoir une touche avec le Capitaine si tu l'avais un peu poussée."
"Et me mettre en travers du chemin d'un gros bras ? Est-ce que j'ai l'air d'être candidat au suicide ?" Tom rit, avant de redevenir sérieux. "Non, Harry. Honnêtement. J'avais peut-être l'air d'aimer cela, mais être un 'homme à femmes' n'est plus ce que c'était."
Harry secoua la tête, incapable de réaliser combien son ami avait changé, et cependant était resté le même. "Si B'Elanna avait été là, on aurait pu trouver une baby-sitter et sortir entre couples. Je pense que je me sentirais mieux si je savais que je vous avais tous les deux pour couvrir mes arrières."
"Allons, Harry, c'est juste un rendez-vous. Pas une expédition dans une sphère Borg", dit Tom pour blaguer, mais sans que cela fasse aucun effet.
Harry avait l'impression qu'il allait se frapper lui-même. "Ils vont s'en sortir, Tom. Même Starfleet ne peut complètement ignorer tout ce qu'ils ont fait pour nous ramener à la maison. Au pire, ils considéreront le temps passé à bord du Voyager comme un temps de service."
"Je ne sais pas, Harry." Tom prit Miral à bras et la serra tout contre sa poitrine. "J'espère que tu as raison, mais après ce qu'ils ont fait au Capitaine Janeway... La façon dont mon père s'est levé et les a laissé se défouler sur le Capitaine Janeway..." Il secoua la tête et berça doucement sa fille. "Je ne respire pas tranquillement, Harry."
Ils restèrent assis en silence quelques minutes. Puis Harry reprit la parole, espérant alléger l'humeur et changer de sujet, sachant qu'il ne pourrait rien dire qui ne puisse rassurer ou réconforter son ami. "Alors en dehors de ces règles de bases, comment puis-je faire pour impressionner Libby ?"
"Harry, tu étais fiancé à cette femme... Tu dois certainement savoir quoi faire qui puisse l'impressionner." Tom regarda son ami avec amusement, épaté de sa question.
"Nous sommes tous deux des personnes différentes de cette époque, Tom", dit Harry en haussant les épaules. "Je ne la connais vraiment plus bien."
Tom passa la main dans ses cheveux tout en portant Miral désormais endormie jusqu'à son landau, dans un coin tranquille de la pièce. "Très bien, Harry... Reprenons les bases. Dis-moi ce que tu sais d'elle et peut-être que je pourrais imaginer quelque chose."
Harry hocha la tête et réfléchit pendant un moment. "Et bien, elle est fille unique. Sa mère est biologiste marine, son père est dans Starfleet et il enseigne à l'Académie. Nous nous sommes rencontrés un jour qu'elle apportait quelque chose pendant l'un de ses cours que je suivais. Son oncle préféré était aussi dans Starfleet, mais il était à bord du Crazy Horse, à Wolf 359. Le vaisseau fut perdu corps et âmes..."
"Harry, ralentis... Reprenons au moment où tu l'as rencontrée." Tom s'assit et attendit que son ami lui fournisse des informations qu'il pourrait vraiment utiliser.
 
***
 
Nechayev déplaça la tablette électronique qui se trouvait devant elle quand le Commandeur Darrow du bureau du juge-avocat général finit d'expliquer l'incident durant la 'rébellion Maquisarde' à laquelle le Liberty était supposé avoir pris part. Chakotay savait ce qui allait se passer ensuite. C'était presque comme un plan soigneusement élaboré, excepté que le regard de Nechayev indiquait que ce que faisait l'Amiral Ross ne faisait pas partie du jeu.
"Après avoir retiré quarante caisses de rations standards, deux caisses de relais inducteurs phasiques et deux caisses de puces isolinéaires du Mariposa, le vaisseau Maquis a abandonné le vaisseau cargo dans la région spatiale du traité sous protection de la Fédération", finissait Darrow.
Ross se frotta le front, puis regarda Darrow. "Petit, avez-vous une quelconque preuve que cette action ait été menée par le Liberty ?"
"C'était un vaisseau de cette classe, Monsieur", commenta Darrow, visiblement frustré par la question de l'Amiral. "Selon les informations que nous avons pu rassembler..."
"J'ai ces informations devant moi, n'est-ce pas ?" demanda Ross, la voix se faisant impatiente.
"Oui, Monsieur", répondit Darrow tandis que Ross baissait la tête sur la tablette devant lui, la soulevant pour la lire quelques instants.
S'adossant à nouveau, il continua. "Petit, je ne vois rien dans ces informations qui me fournisse une preuve tangible qu'il s'agisse du Liberty. Ou même qu'il s'agisse seulement du Maquis. Cela aurait pu être des pirates, aux vues des informations que vous nous avez fournies."
Darrow regarda Ross comme s'il était fou. Nechayev secoua la tête et sonna la cloche devant elle. "Une interruption d'une demi-heure est décidée pour le déjeuner." Elle lança un regard furieux vers Ross puis descendit de son estrade.
B'Elanna regarda Chakotay et chuchota pendant qu'ils étaient accompagnés de la chambre du tribunal vers la salle d'attente-salon. "Est-ce que tu te souviens avoir été impliqué dans aucun de ces incidents, Chakotay ?"
"Honnêtement ? Non", répondit Chakotay en secouant la tête. "Ce qu'ils ont montré jusqu'à maintenant n'était que des raids habituels. Je ne pourrais dire honnêtement si un de ces incidents était de notre fait ou non. Il n'est pas étonnant qu'ils déballent ici toutes ces actions du Maquis. Ce qui l'est plus, c'est le fait que Ross se démarque de leur témoignage."
B'Elanna sourit. "Et dire que nous avions l'habitude de le traiter de fou de la même manière que tous les autres. A quoi crois-tu qu'il joue, Chakotay ?"
"Ce n'est pas un jeu, Madame Torres." Ross lui sourit et hocha la tête devant eux en s'approchant. "J'espère que je vous interromp pas, mais j'aimerais parler avec Chakotay." Faisant signe de la tête à B'Elanna, Chakotay suivit Ross dans une petite salle à côté du salon. "Je vous en prie, asseyez-vous, nous serons tranquille ici." Ross s'assit et se pencha en arrière sur sa chaise, regardant posément Chakotay. "Je suis certain que vous vous posez des questions sur tout ce qui se passe ici, et je pense que vous méritez de connaître les réponses."
Chakotay acquiesça prudemment. "Oui, Monsieur."
Redressant la tête, Ross regarda Chakotay droit dans les yeux. "Je comprends. Je ne vous ai donné aucune raison de me faire confiance, et la manière dont Starfleet vous a traités ainsi que le Capitaine Janeway depuis que vous avez ramené le Voyager... Si j'étais vous, je me demanderais pourquoi je serais même revenu."
"Je dois admettre que cette pensée m'a traversé l'esprit, mais ce n'était pas à moi de prendre cette décision, mais au Capitaine Janeway", admit Chakotay, désabusé.
"Et vous l'avez épaulé à cent pourcents." Ross se leva et fit les cents pas. "J'aurais aimé vous dire que Starfleet soutiendrait l'équipage du Voyager à cent pourcents, mais ce n'est pas le cas. Vous devez d'abord comprendre... Le changement de procédure est une manoeuvre de relations publiques et j'ai été affecté au tableau pour lui donner une apparence de justice. Depuis le procès de votre Capitaine et celui de l'équipage de l'Equinox, et bien très franchement, le public est fatigué de n'entendre que des mauvaises nouvelles. Le retour du Voyager aurait dû être une célébration, et il a été détourné en un procès général. Ils se fatiguent de cette chasse aux sorcières. Alors Starfleet a voulu que le public soit totalement convaincu que vos gens méritaient ce qu'ils auraient. La guerre du Dominion est encore fraîche dans les mémoires et vous êtes les premiers maquisards dont ils entendent parler depuis que votre mouvement a été dissout. Très franchement, beaucoup de gens pensent que vous devriez être traités en héros et non comme des criminels."
Chakotay regardait Ross faire son discours, évaluant l'homme et son caractère. "Que pensez-vous qu'on devrait faire de nous, Amiral ?"
Ross se retourna pour lui faire face. "Je n'approuve pas ce que vous avez fait dans le Maquis. Surtout d'avoir démissionné de Starfleet pour prendre les armes comme cela." Il fit une pause, l'air pensif. "Mais je peux le comprendre dans une certaine mesure, et vous avez servi loyalement à bord du Voyager pendant sept ans. La guerre a prélevé un lourd tribut sur la Fédération. J'étais là-bas au plus fort du conflit, Commandeur. Maintenant, nous devons nous concentrer pour soigner nos blessures. Refaire surgir le Maquis rouvrirait d'anciennes plaies." Il se rassit à nouveau. "Je dirais qu'il faut laisser dormir les chiens. Il est temps de laisser tout cela derrière nous."
"C'est ce que vous essayez de faire là-dedans", fit Chakotay en montrant du doigt la salle de tribunal.
Ross hocha la tête. "Mais ce n'est pas facile, et ce n'était pas prévu dans le plan initial. Je suis sûr que vous vous en êtes rendu compte à la tête de Nechayev. Je ne sais pas ce qu'en pense Kunimoto. Il est aussi muet qu'une carpe d'Aldebaran. Mais je connais Nechayev. Si cela ne tenait qu'à elle, vous vous balanceriez au bout de la première corde qu'elle aurait pu trouver. Elle n'aime pas le Maquis et elle s'acharne particulièrement sur tous ceux qui ont quitté Starfleet pour le rejoindre."
Conscient du mauvais engagement de la situation, Chakotay s'attendait à pire, mais quelque part, l'Amiral Ross lui rendait l'espoir que quelques-uns de ceux de Starfleet dans lesquels Catherine croyait répondaient encore présent. "Merci, Monsieur."
"Ne me remerciez pas avant que je ai sorti de ce pétrin." Ross se pencha sur la table et frappa dans ses mains. "Je ne peux rien vous garantir, mais je ferai tout mon possible."
Chakotay hocha la tête. C'était plus que ce à quoi ils s'étaient attendus.
 
***
 
"Et c'est alors que j'ai réalisé que mon copilote avait posé une bombe à l'intérieur du Delta Flyer, et que je devais trouver un moyen d'avertir Tom et B'Elanna. Et donc j'ai utilisé le code morse..." Harry affichait un sourire qui allait d'une oreille à l'autre en racontant cette histoire. Le dîner avait été merveilleux et Libby semblait fascinée par ses histoires du Voyager.
"Le code morse ?" Libby souriait aussi, penchée en avant, le menton dans ses mains. Elle était si belle. Harry ne pouvait y croire et aurait juré qu'elle avait encore embelli depuis qu'il était parti.
"C'est un ancien mode de communication du vingtième siècle. Nous l'avions utilisé dans notre holoprogramme Capitaine Proton. Tom est un fan du vingtième siècle." Harry se demandait si son discours n'était pas un peu décousu, mais comme Libby ne semblait pas le remarquer, il n'y prêta pas attention non plus. "Alors j'ai réussi à passer un message à B'Elanna et Tom. Ils ont dirigé le vaisseau en direction d'une nébuleuse qui pouvait contenir l'explosion et y ont éjecté le coeur de réacteur."
"Et c'est après cela qu'ils se sont mariés ?" demanda Libby en secouant la tête d'étonnement.
Harry hocha la tête et sourit encore plus. "Il semble qu'ils aient ressenti le genre d'expérience proche de la mort une fois le coeur éjecté."
Libby rit et Harry l'imita après quelques instants. Pour la première fois depuis qu'il était rentré, il se sentait vraiment de retour à la maison. Avec Libby. Rien ne semblait plus aussi noir qu'il ne l'avait ressenti durant le reste de la journée. Naturellement, il se faisait toujours du souci pour ses amis et était outragé de ce que Starfleet avait fait au Capitaine Janeway, mais maintenant qu'il avait un but clair pour son avenir, les choses allaient mieux.
"Il faut que je te raconte la fois où Seven of Nine", commença Harry, avant de s'interrompre quand une lueur sombre traversa le visage de Libby, au moment où son communicateur sonna. "Excuses-moi, Harry, il faut que je réponde."
"Bien sûr, aucun problème." Harry se leva et tira la chaise de Libby pour qu'elle se lève. Elle sourit et alla jusqu'à un coin isolé du restaurant. Activant le canal de communication, elle sembla frustrée. "Cela a intérêt à être important", dit-elle," je suis de sortie."
"Starfleet a lancé une enquête sur nos activités depuis l'incident de cet après-midi. Je ne m'en inquiéterais pas trop, nous avons des gens à l'intérieur. Cela n'ira pas très loin." Libby se figea en écoutant son interlocuteur.
"S'ils ne limitent pas leur action, alors nous serons obligés de nous en occuper nous-mêmes. Plusieurs personnes ont des intérêts dans tout cela, et ils sont contents de freiner les choses tant que nous nous occupons du sale travail nous-mêmes. Je crois que ce sera notre prochain mouvement."
La personne à l'autre bout du canal répondit quelque chose de négatif, et les yeux de Libby lancèrent des éclairs. "Bien sûr que c'est risqué, mais cela vaut le coup de protéger nos familles et nos amis de cette menace. Commencez à faire les arrangements. Contenir et extraire le problème, c'est notre prochaine option, la meilleure." Elle fit une pause pendant que l'autre personne lui disait quelque chose de plus. "D'accord, je viendrais. Je serai là dès que possible. Je coupe." Elle éteignit le communicateur et revint à la table.
Harry se leva et fit mine de tirer à nouveau sa chaise. Libby secoua la tête. "Je suis désolée, Harry. Quelque chose est arrivé. Le dîner était charmant et la conversation merveilleuse, mais il faut absolument que j'y aille." Elle saisit son sac à main et en retira un morceau de papier jaune, sur lequel elle inscrivit son numéro personnel de communication. Le pressant dans la main d'Harry, elle l'attira à elle et l'embrassa passionnément avant de le relâcher. "Appelles-moi, d'accord ?"
Harry hocha la tête, quelque peu retourné par le baiser, et regarda Libby partir en traversant le restaurant bondé.
 
***
 
"Owen", commença Catherine. Cela faisait une heure qu'elle implorait Owen Paris, afin de trouver un moyen de se mêler de l'enquête du Maquis, mais il semblait que ses plaintes n'étaient même pas écoutées.
"Catherine, il faut que vous preniez du recul par rapport à tout cela. Vous n'êtes pas en position de les aider, et interférer dans cette affaire ne ferait qu'empirer les choses. Si je me m'en mêle, Nechayev comprendra tout de suite que je n'agis qu'en votre nom. Cela empirera les choses pour eux et pour vous."
Catherine sentait qu'elle perdait patience. Cet homme avait été son ami, un père pour elle plusieurs années après la mort de son propre père. En cet instant, elle croyait comprendre ce qu'avait éprouvé Tom durant toutes ces années. "Et pour vous-même, voulez-vous dire. Vous ne pouvez pas vous permettre d'être associé avec le Capitaine bouc émissaire, n'est-ce pas, Owen ? De plus, que représente le Maquis pour vous ?"
"Catherine Janeway", aboya Owen, "pour l'instant, je vais attribuer vos paroles à tout le stress auquel vous avez été soumise. Au cas où vous l'auriez oublié, ma belle-fille se trouve parmi ces maquisards, et je peux vous jurer que son sort me préoccupe. Je ne veux pas que mon fils soit malheureux, Catherine, au contraire de ce que pense la croyance populaire, et il le sera si elle ne rentre pas dans les jours qui viennent. J'ai autant à perdre dans cette affaire que vous, si ce n'est plus."
"Owen, je suis désolée... Je..." Catherine se pinça le haut du nez et secoua la tête. Elle savait que sa frustration l'avait fait s'attaquer à l'un de ses amis les plus chers, et maintenant, elle sentait la culpabilité lui monter au creux de son estomac.
Owen secoua la tête à son tour. "Non, Catherine... Ne vous sentez pas coupable. Comme je le disais, c'est le stress. Il faut vous relâcher un petit peu. Ayez confiance. Je sais que c'est dur et que jusque-là, tout vous est retombé dessus ainsi que sur votre équipage. Mais regardez, Tom s'en est sorti. Vous ne pouvez simplement pas tout contrôler." Il voyait la frustration sur le visage de la jeune femme, ainsi que les restes de sa colère. "Ecoutez, je ne peux pas faire grand-chose, mais j'ai encore des oreilles qui traînent un peu partout dans cette enquête. Si j'entends parler de quelque chose, je vous le ferai savoir. Maintenant, sortez de ce bureau, rentrez à la maison, mettez-vous au lit et prenez un peu de repos. Vous ne leur rendrez pas service si vous travaillez jusqu'à l'épuisement total."
"Merci, Owen. Bonne nuit." Elle se leva et déconnecta le canal de communication, mais uniquement pour recommencer immédiatement à rechercher parmi ses contacts quelqu'un à appeler.
Un soupir d'exaspération attira son attention hors de l'écran, vers la porte. "J'avais dit à maman que tu étais en communication. Tu ne t'arrêtes donc jamais de travailler ? Il est minuit passé, tu sais. Maman est fatiguée de tenir ton dîner au chaud." Phoebe se pencha contre l'encadrement de la porte, ses longs cheveux noirs en désordre.
"Phoebe", sourit Catherine en se levant de son bureau, rejoignant sa soeur à mi-distance de la porte pour la serrer fort dans ses bras. "Je ne savais pas que tu étais de retour sur Terre."
"Je viens juste d'arriver ce matin. J'ai appelé maman et elle m'a dit que tu étais supposée venir pour dîner ce soir, alors je me suis décidée à venir aussi. As-tu trouvé quelque chose, ou essayais-tu juste de m'éviter ?" sourit Phoebe.
Catherine roula des yeux et retourna à son bureau. "Non. C'est juste que certains de mes membres d'équipage sont encore retenus. Leur enquête se poursuit et j'essaye de les aider. De nouveaux éléments se sont passés aujourd'hui, et du coup je n'ai pas pu régler tout ce que je voulais faire dans la journée." Elle commença à parcourir l'écran, à la recherche d'un nom qu'elle connaissait et qui pourrait être capable de l'aider. "Je suis désolée, Phoebe. Excuses-moi auprès de maman, mais je ne me sens pas vraiment d'humeur à dîner."
Une main s'interposa et éteignit l'écran. "Allez, viens, Kate... Si tu appelles un de tes amis à cette heure de la nuit, il ne le restera pas longtemps." Avec une force surprenante, elle souleva Janeway de son bureau. Cette dernière protesta, mais Phoebe insista. "Je pensais ce que j'ai dit. Maison, dîner, et après, si tu ne peux vraiment pas dormir, nous prendrons un café et tu pourras me réprimander tout le restant de la nuit. Tu as besoin de sortir de ce bureau... Ou alors si tu te décides à y vivre, au moins, laisses-moi en refaire la décoration."
 
***
 
Seven tournait nerveusement autour d'Icheb tout en l'écoutant. Elle trouvait difficile de se concentrer. En regardant par la fenêtre une nouvelle fois, elle vit que l'obscurité avait depuis longtemps masqué la ville et elle savait qu'elle devrait bientôt partir et laisser son jeune ami se reposer. Mais la pensée de se retrouver seule lui serrait l'estomac.
"Et donc je vais suivre tous les cours du premier niveau de science et d'ingénieur durant le premier semestre, plutôt que de les étaler entre le premier et le deuxième. Cela me permettra de m'attacher à mes sujets principaux durant le second, et peut-être pourrais-je aussi obtenir mon diplôme avec un semestre d'avance." Icheb jeta un coup d'oeil sur le calendrier des cours, l'air excité, prenant des notes sur une tablette et essayant d'arranger son planning.
Seven se retourna et le regarda, levant un sourcil. "Cela ne te laissera pas beaucoup de temps pour t'intégrer à tes camarades ou pour suivre des cours plus récréationnels."
"Les cours récréationnels ne m'aideront pas à obtenir mon diplôme, Seven." Icheb leva la tête vers elle, l'air interrogateur. C'était la dernière personne qu'il s'attendait à entendre contester ses plans.
Seven nota son regard surpris et continua. "Quand je suis arrivée pour la première fois à bord du Voyager, je croyais que l'intégration était inutile. Cependant, durant le temps passé parmi l'équipage..." Elle fit une pause pendant un cours moment. "...notre famille, j'ai compris que l'intégration permettait souvent une meilleure interaction avec tes camarades et un meilleur travail d'équipe. La plupart de mes problèmes initiaux avec l'équipage étaient dûs au fait que je ne relatais pas mes actions au Lieutenant Torres, au Lieutenant Kim ainsi qu'à beaucoup d'autres. Les personnes avec lesquelles je m'étais liées, le Capitaine, le Commandeur Tuvok, le Docteur, j'arrivais à travailler beaucoup plus efficacement avec eux."
"Alors tu dis que je devrais suivre mes cours au rythme normal ?" Icheb trouvait que ce que venait de dire Seven avait plus de sens qu'il ne l'avait initialement cru. Il n'avait pas pensé qu'il ait pu y avoir une utilité quelconque aux cours moins rigoureux programmés durant la première année, ou aux cours de sport en option, mais maintenant, il pensait comprendre la logique de Seven.
"Dans Starfleet, il est essentiel que tu sois capable de travailler avec tes collègues. Tu apprendras à faire cela au cours de ton passage à l'Académie. Ces cours sont là pour cette raison." Seven lui laissa le choix final de la décision. "Cependant, tu dois décider de tes propres décisions dans ce domaine."
"Merci, Seven", sourit Icheb en pressant le bouton de réinitialisation de sa tablette, consultant le planning par défaut une fois de plus, et appuyant sur la touche d'exécution.
Seven regarda à nouveau par la fenêtre. "Il est tard, je devrais rentrer dans mes quartiers."
D'accord, Seven", acquiesça Icheb, "nous pourrions peut-être nous voir demain pour déjeuner ?"
"Ce sera avec plaisir", répondit Seven avant de se diriger vers la porte. "Bonne nuit, Icheb."
"Bonne nuit", lui répondit-il pendant qu'elle sortait de ses quartiers et descendait les escaliers.
Elle s'arrêta dans l'entrée, une soudaine sensation de terreur se propageant à travers le corps. Elle l'ignora cependant et sortit dans la nuit. Il faisait chaud et une petite brise froide montait de la baie, emplissant l'air d'embruns salés. Elle descendit rapidement la rue éclairée, avec l'intention de rentrer dans ses quartiers aussi vite que possible. Elle tourna à un carrefour dans une section sans lumière. Elle sentait son coeur s'affoler, bien qu'il n'y ait aucune raison d'avoir peur. Un mouvement fugace en bordure de son champ de vision attira son attention et lui fit tourner la tête pour regarder. Il n'y avait rien. Elle retourna la tête et se retrouva face à face avec plusieurs individus debout devant elle. Sa bouche devint sèche, la peur figea son corps. Les pulsations de son coeur furent à nouveau remplacées par le goutte à goutte régulier de l'eau à ses oreilles. Elle ouvrit la bouche pour crier mais n'en eut pas le temps, réduite au silence par le chuintement d'une seringue hypodermique dans son cou.
 
***
 
"Le vaisseau Excalibur a engagé la bataille contre quatre vaisseaux Maquis, après que le capitaine ait exigé de leur part qu'ils stoppent, se rendent et autorisent son équipage à monter à bord", dit Darrow en se levant tout en terminant de lire le journal officiel de l'Excalibur. "Le Liberty était l'un de ces vaisseaux."
Chakotay et B'Elanna se regardèrent et tressaillirent. Jusque-là, l'Amiral Ross avait été meilleur que la plupart des avocats de la partie civile. Il avait réussi à réduire à néant toutes les soi-disant preuves et avait trouvé des défauts dans tous les arguments. B'Elanna avait presque failli rire devant la tête de Nechayev lorsqu'il avait réussi à mettre en évidence des défauts dans leurs propres rapports secrets, mais elle était parvenue à se retenir sans même un regard de Chakotay. Les seules choses qui avaient résisté étaient les rapports de Tuvok, et durant la période où il avait été à bord, ils n'avaient combattu que des Cardassiens. Cette nouvelle évidence, cependant... Ils savaient tous deux qu'il s'agissait bien d'eux et Starfleet savait qu'il s'agissait du Liberty. Ils semblaient finalement les avoir coincés.
"Donc le Liberty était présent." L'Amiral Ross regarda Darrow. "Savons-nous qui se trouvait à bord ?"
Darrow eut l'air surpris. "A bord, Monsieur ?"
"A bord", répéta Ross. "Savons-nous qui était l'officier de commandement à cette époque ? La composition de l'équipage ?" Ross secoua la tête et ignora sciemment les ondes glaciales qui semblaient émaner de l'Amirale Nechayev.
"Je dirais que c'était Chakotay..." commença Darrow avant que Ross ne lève la main pour l'interrompre.
"Avez-vous la preuve que les maquisards qui ont servi à bord du Voyager étaient les maquisards ayant servi à bord du Liberty à cette époque ?" Ross observa Darrow s'effondrer de frustration.
"Non, Monsieur", déclara-t-il. "Si nous avions accepté l'offre Cardassienne d'utiliser leurs rapports de sécurité accumulés par leur agent de l'ordre Obsidien Seska Maren..."
Ross secoua la tête. "Ces rapports auraient été suspects. Nous savons que les Cardassiens réclament vengeance." Il regarda Kunimoto qui hocha la tête en accord, puis Nechayev qui fit de même à contrecoeur. "Les seuls rapports de sécurité que nous pourrons accepter sont les nôtres."
Chakotay regarda B'Elanna d'un air incrédule. Elle lui retourna son regard avec la même expression. Ils n'auraient pu obtenir de meilleur allié que l'Amiral Ross. Chakotay se retourna vers les autres membres de l'équipage et vit qu'ils commençaient à reprendre espoir. Il devait admettre qu'il se mettait à y croire également. Cependant, les rapports de Tuvok demeuraient, et ils n'avaient pas encore abordé dans les audiences les événements qui s'étaient déroulés à bord du Voyager. Ceci plus que toute autre chose allait décider de ce qui adviendrait dans cette enquête.
 
***
 
"Donc vous me dites qu'aucun journal de bord du Voyager n'a encore été considéré comme pièce à conviction ?" Janeway s'assit à son bureau et fixa le lieutenant sur l'écran. "Alors qu'est-ce qui a été pris en compte ?" Elle sirota une gorgée de son café et finit par trouver qu'elle n'était pas tout à fait aussi frustrée que la veille. Soit le fait qu'elle travaille à quelque chose d'utile sur les problèmes de Seven l'aidât, ou alors elle développait la fibre de la bureaucratie. Elle n'était pas sûre de savoir quelle était la réponse, mais au moins elle n'avait pas l'impression qu'elle allait hurler.
"Malheureusement, Madame, ce qui a été pris en compte est classé secret. Cependant, je peux vous dire que les journaux de bord du Voyager ne font pas partie des documents." Il fit une pause et regarda Janeway. "Avec tout le respect que je vous dois, Madame, je ne vois pas leur utilité dans les délibérations. Ils ne changent pas ce qu'ont fait les maquisards."
Janeway sentit sa colère revenir, mais décida que cela ne la conduirait nulle part. "Merci, Lieutenant. Bonne journée." Elle coupa l'écran et se retourna pour regarder par la fenêtre. Elle aperçut la réflexion du Docteur qui entrait dans son bureau et se retourna pour lui faire face avant même qu'il n'ait le temps de s'annoncer.
"Qu'est-il arrivé, Docteur ?" Janeway voyait clairement la détresse sur son visage.
"Seven et moi devions nous retrouver pour le petit-déjeuner ce matin. Elle ne s'est pas montrée, alors j'ai essayé de la contacter via son communicateur. Elle n'était pas joignable. J'ai vérifié tous les endroits où elle était allée et la dernière personne à l'avoir vue est Icheb, tard la nuit dernière."
Janeway hocha la tête, posant une main compatissante sur l'épaule du Docteur. "Nous allons la trouver, Docteur." Elle disait cela avec plus de confiance qu'elle n'en ressentait. La sensation de vide au fond de l'estomac lui revint vivement, son anxiété pour Seven et celle pour les maquisards s'aggravant mutuellement. Elle se força à entrer en action, sachant que c'était la seule manière pour elle de surmonter son malaise. "Janeway à Tuvok."
"Ici Tuvok, Capitaine. Je n'ai encore rien à vous rapporter concernant notre enquête actuelle", dit-il d'une voix excessivement calme qui résonna dans la pièce.
"Malheureusement, Tuvok, j'ai quant à moi quelque chose à vous rapporter. Seven est portée disparue. Avisez-en la Sécurité de Starfleet et faites-vous seconder de l'un des nôtres pour vous aider." Elle se tut un moment et regarda le Docteur. "Le Lieutenant Kim me semble une bonne idée. Je ne crois pas qu'il ait encore été réaffecté."
"Très bien, Capitaine. Je vous tiendrai informé de mes progrès."
Janeway serra une nouvelle fois l'épaule du Docteur. "Nous allons la retrouver." Elle s'écouta parler en se demandant si elle disait cela plus pour elle-même que pour lui.
 
***
 
Seven reprit lentement conscience de ce qui l'entourait. Des murs en ciment, couverts de vieilles publicités, d'autres effondrés qui bloquaient le couloir derrière elle et un large tunnel ouvert devant elle. Testant ses liens avec sa force de Borg, elle s'aperçut que la chaise sur laquelle elle était attachée et les liens qui la retenaient étaient plus que suffisants pour qu'elle ne puisse pas s'échapper.
"C'est réveillé", dit l'un de ses ravisseurs, marchant autour d'elle en la regardant. C'était un homme grand au teint foncé et aux yeux sombres. "Et ça essaye de s'échapper. Ne te fatigue pas, Borg, nous avons des amis qui se sont assurés que nous pouvions te retenir une fois t'avoir attrapée."
Seven fixa du regard son ravisseur. "Qu'avez-vous l'intention de faire de moi ?"
Un autre homme, cette fois-ci blond et à l'aspect trapue, entra dans son champ de vision. "Nous avons l'intention de te retirer de là où tu pourrais menacer les gens normaux, Borg."
"Pourquoi continuez-vous de vous adresser à moi en tant que Borg ? Je suis un individu", dit Seven en regardant fixement les deux hommes. Ils lui parlaient peut-être, mais ils ne s'approchaient pas de trop près. En les regardant dans les yeux, elle pouvait voir qu'ils avaient peur d'elle. C'était ce genre de peur qui lui faisait mal à elle, maintenant. Alors qu'ils la regardaient, elle avait l'impression de se retrouver aux premiers jours à bord du Voyager. C'était la même peur et la suspicion qu'elle inspirait parmi les autres membres d'équipage quand elle les regardait. Elle ferma les yeux, se rappelant comme le Capitaine s'était tenue auprès d'elle pendant cette période, au point de défier son plus proche ami à bord du vaisseau. Quand elle rouvrit les yeux et qu'elle regarda ces hommes, elle réalisa combien cela avait été une bénédiction pour elle. "Je ne suis plus un Borg. Je suis autant que les autres l'une de leurs victimes. Mes deux parents ont été assimilés en même temps que moi. Je n'existe désormais que comme individu, car le Capitaine Janeway m'a sauvée."
De forts applaudissements firent écho dans la pièce. "Bien parlé, Borg. Est-ce ton collabo de Capitaine qui t'as appris ce discours ?" Seven se tourna vers l'origine du bruit et une femme aux yeux et aux cheveux sombres sortit de l'ombre du couloir devant elle. "Elle s'en est sortie beaucoup trop facilement, mais ce ne sera pas ton cas." Seven ne voyait aucune peur dans les yeux de cette femme. Seulement de la haine. "Alors, Borg, as-tu essayé de stopper des assimilations d'espèces que tu as rencontrées ?"
"Non, je..." commença Seven avant d'être brutalement coupée.
"Aurais-tu assimilé le Voyager si la Reine te l'avait ordonnée quand tu es arrivée à bord du vaisseau ?" Elle tournait autour de la chaise de Seven comme un vautour, regardant l'ancienne Borg essayer de répondre.
"Oui, je l'aurais fait, mais..." Une nouvelle fois, Seven fut coupée.
"As-tu essayé, une fois, de forcer les Borgs qui s'étaient échappés du Collectif à y retourner, même s'ils t'avaient dit qu'ils ne le voulaient pas ?" La question de la femme prit Seven de court. Il avait fallu qu'elle est accès aux journaux de bord du Voyager pour connaître cet incident.
"Oui, mais comment..." répondit Seven avant d'être encore coupée, cette fois par une seringue hypodermique dans son cou. "Vous voyez, messieurs. De ses propres aveux, c'est coupable de toutes nos charges."
Les autres acquiescèrent tandis que la femme fixait la Borg inconsciente. "Tu vas payer pour ce que ton peuple a fait à mon oncle."
 
***
 
"Je ne comprends pas, Commandeur", dit Harry en secouant la tête. Ils se baladaient dans la ville Californienne de Venice Beach. "Nous avons exploré toute la cité. Les capteurs n'ont détecté que les signatures des implants d'Icheb et des autres implants que Starfleet a confisqué à bord du Voyager. A moins qu'ils l'aient emmenée dans un endroit entouré de boucliers..."
"Ce qui impliquerait la complicité de Starfleet dans cette action", termina Tuvok, "bien qu'avec les récents événements, ce ne soit pas une possibilité à écarter, il y a d'autres possibilités que nous devons d'abord explorer."
Harry regarda Tuvok, choqué, étonné que le Vulcain puisse admettre que la Sécurité de Starfleet aurait pu avoir quelque chose à voir avec la disparition de Seven. "D'accord, quelles sont les autres possibilités ?" demanda Harry en l'air, arrêtant de penser un instant.
"Ils auraient pu l'emmener hors de la ville", proposa Tuvok en réfléchissant à la situation.
Harry acquiesça. "Auquel cas nous aurons besoin d'utiliser les capteurs d'un vaisseau, pour avoir une lecture claire depuis l'orbite." Il fit une pause. "L'autre façon de la cacher aux capteurs est de l'avoir emmenée en sous-sol, mais avec tous les endroits possibles, ils pourraient la cacher..." Harry regarda Tuvok et secoua la tête.
"Effectivement", dit Tuvok en croisant le regard d'Harry. "Je suggère que nous nous mettions au travail, Lieutenant."
 
***
 
"Je dirais que les extraits des journaux de bord du Capitaine Janeway que j'ai lu sembleraient récapituler les extraordinaires états de service des maquisards pour défendre le Voyager et pour le ramener sur Terre." Ross posa la tablette sur l'estrade devant lui. "Je sais que nous avons tous pu lire les journaux de bord, mais j'ai eu l'impression que certains de ces événements avaient besoin d'être examinés plus en détail et commentés par les hommes et les femmes qui les avaient vécus."
Chakotay secoua la tête. Ross faisait du bon boulot. Sa 'défense' des maquisards du Voyager ne lui ferait gagner aucune amitié parmi les gens de Starfleet, mais elle lui valait déjà le respect de chacun des anciens maquisards. Rien qu'à voir l'expression de B'Elanna, il aurait pu jurer qu'elle était prête à appeler son prochain fils 'William Ross'. Par contre, pour Nechayev, c'était le dernier clou sur son cercueil. Elle ne s'efforçait même plus de cacher son animosité envers Ross.
"Sur ce, nous nous retirerons à huis clos pour délibérer." Nechayev ne jeta même pas un seul regard vers les anciens maquisards. Au lieu de cela, elle fit un signe de tête à l'intention de Darrow et sortit à la tête des deux autres amiraux.
"Escortez les maquisards jusqu'à leurs quartiers", dit Darrow sans cacher son dédain pour les anciens membres d'équipage du Voyager.
Une fois en dehors de la salle de tribunal, B'Elanna regarda Chakotay. "Alors, que penses-tu de notre cote ?"
"Si Ross est écouté, plutôt bonne", admit Chakotay. "Je n'écarterais pas complètement l'éventualité de la prison si j'étais toi. Même s'il a mis en évidence des défauts dans la plupart de leurs preuves, les rapports de Tuvok tiennent toujours la route."
Ayala s'avança pour venir à la hauteur de Chakotay. "Cela reste pourtant moins grave que ça aurait pu l'être. Avec uniquement les rapports de Tuvok, la seule chose dont ils peuvent nous accuser est d'appartenance à un groupe terroriste. Ross a réussi à mettre en doute tout le reste."
"Vous avez vu la tête de Nechayev ?" poursuivit B'Elanna. "J'ai cru qu'elle allait avoir une attaque cardiaque quand il a commencé à lire le journal de bord de Janeway." Elle secoua la tête. "Je ne me demande plus comment cet homme a pu réussir à être ami avec le Général Martok !"
Chakotay hocha la tête. Pour la première fois depuis qu'ils étaient rentrés, ils voyaient enfin le bout du tunnel.
 
***
 
Ayant passé la porte de ses appartements, Harry s'appuya contre le mur et prit une profonde inspiration. Ils n'avaient trouvé aucune piste de Seven et cela l'inquiétait. Ils avaient pourtant réussi à utiliser les capteurs du Hood, qui se trouvait en orbite terrestre, pour effectuer des balayages, mais aucun n'avait donné de résultat positif. Cela laissait trois possibilités. La première était que les terroristes avaient réussi à emmener Seven loin de la Terre. Mais Tuvok et lui trouvaient cela improbable. La deuxième était qu'elle était retenue en sous-sol, quelque part, ce qui devait être le plus probable, car Harry refusait de penser à la troisième possibilité.
S'éloignant du mur, il se dirigea vers la salle de bains. Sa main tomba sur le morceau de papier jaune sur lequel Libby lui avait laissé son numéro d'appel. Harry grimaça. Il avait eu l'intention de l'appeler aujourd'hui, mais avec la panique des événements concernant Seven, il n'avait simplement pas eu le temps de le faire. "Bon sang", jura-t-il en gardant le papier dans sa main pendant un moment. Puis il retourna lentement le morceau de papier. Sur le dos, il y avait une publicité pour un musée souterrain. L'un de ceux qui utilisait des tunnels de maintenance du vieux système de métro de Venice Beach.
Il posa le prospectus et s'en éloigna. C'est à ce moment que quelque chose surgit des fins fonds de son inconscient: le regard sombre quand il avait mentionné le nom de Seven. Pendant un court moment, il refusa cette idée, mais elle s'imposait inéluctablement. "C'est l'endroit où commencer à chercher", se dit-il, avant d'appuyer sur son communicateur. "Lieutenant Kim au Commandeur Tuvok."
"Ici Tuvok."
"Je pense que je sais où se trouve Seven."
 
***
 
Le communicateur bipa dans le bureau de Janeway. Mettant de côté le rapport qu'elle essayait de lire alors que ses craintes pour Seven et pour les derniers de son équipage qui étaient en jugement monopolisaient ses pensées, elle appuya sur l'écran. "Owen." Elle sentit son estomac se nouer d'anxiété en regardant le visage de son vieil ami, cherchant tout indice d'une nouvelle information.
"Et bien Catherine, vous ne m'avez pas entendu dire ce que je vais vous annoncer, mais le tribunal est ce moment même en délibérations." Il leva la main, lui intimant le silence avant qu'elle ne l'inonde de questions. "Je ne sais pas quelle pourra être leur décision. Tout ce que je sais, c'est qu'ils sont actuellement réunis à huis clos."
Janeway sourit, sachant maintenant que pour le meilleur ou pour le pire, il n'y avait rien d'autre à faire que d'attendre. "Merci de m'avoir mise au courant, Owen."
"Je vous recontacte plus tard, Catherine." Owen lui fit un signe de tête, avant que le canal ne fut coupé pour laisser la place au symbole de Starfleet. Janeway se tourna vers la fenêtre, des doutes plein la tête. Etait-ce pire que le futur que l'Amirale avait cherché à prévenir ? Seven captive d'une quelconque faction terroriste sur Terre, Chakotay mis en accusation. Se souvenant l'expression amère et fatiguée de l'Amirale et voyant la sienne dans la réflexion de la fenêtre, elle se demandait s'il y avait vraiment une différence. Terminerait-elle de la même façon, seule et aigrie ? Et en plus, cette fois-ci, haïssant Starfleet ? Cette fois, pourtant, elle ne serait pas Amirale, mais coincée au grade de Capitaine.
Cette fois, au lieu de les acclamer comme des héros, Starfleet les persécutaient comme des criminels. Elle dut se rappeler à elle-même pendant un moment les vingt-trois vies qu'ils avaient épargnées. "Où il y a de la vie, il y a de l'espoir", dit-elle à personne en particulier. Qu'était-il advenu au Starfleet qu'elle avait rejoint ? Elle le reconnaissait difficilement. Des Lieutenants qui parlaient à leurs supérieurs à la limite de l'insubordination, des Amiraux qui semblaient vouloir blâmer les maquisards pour avoir raison contre les Cardassiens et trouver des boucs émissaires pour influencer l'opinion populaire, et encore pire qui l'avaient entraînée vers le bas dans la ligne de mire en leur compagnie. Ou encore dans son cas avoir accepté un marché de dupes, même si elle savait qu'elle avait tort. C'était plus simple que d'aller en prison, mais depuis quand Catherine Janeway acceptait-elle la solution de facilité ? L'attiraient-ils dans la ligne de mire, ou bien se laissait-elle attirer ?
"Commandeur Tuvok au Capitaine Janeway." Janeway sortit de sa rêverie en entendant l'appel dans son communicateur.
"Ici Janeway, je vous écoute, Tuvok."
"Le Lieutenant Kim a eu une révélation concernant le lieu où il pense pouvoir retrouver Seven." La voix calme de Tuvok lui offrit un guide à travers le vacarme de ses propres pensées.
Janeway sourit légèrement. "Alors vous croyez aux intuitions d'Harry, maintenant ?"
"Effectivement, bien que ce soit aussi une localisation logique."
"C'est raisonnable, Tuvok. tenez-moi au courant."
"Bien sûr, Capitaine. Tuvok terminé." Catherine émit un soupir de soulagement, même s'ils n'avaient pas encore retrouvé Seven. Elle avait foi en Tuvok et en Harry. Maintenant, si elle pouvait trouver la même foi dans les prises de positions de l'Amiral concernant Chakotay et son équipage...
 
***
 
Les maquisards furent ramenés dans la salle de tribunal, tous se dévisageant les uns les autres. Les délibérations n'avaient pas pris longtemps, seulement quatre heures, laissant Chakotay et les autres se demander si c'était un bon ou un mauvais signe. Après quelques instants, la sonnerie retentit, annonçant les Amiraux. Ils se levèrent tous, s'échangeant des regards comme pour se demander si la prochaine fois qu'ils se verraient serait à la colonie pénitentiaire de Nouvelle-Zélande.
"Vous pouvez vous asseoir", dit Nechayev avec une expression particulièrement neutre. Chakotay grimaça.
Nechayev fit un signe de tête vers Ross qui se leva avec le sourire. "Il est de l'avis réfléchi de ce tribunal, à la vue des années de service à bord du vaisseau Voyager pour Starfleet, qu'aucun jugement officiel n'aura besoin d'être tenu." Il fit une petite pause, puis reprit, "Cependant, à la lumière de leurs précédentes actions criminelles, les membres d'équipages maquisards du Voyager devront supporter les conséquences de ces actes. De ce fait, pour les neufs premiers mois du voyage du Voyager, vous serez considérés comme prisonniers et ne recevrez aucune solde pour cette période. Par contre, pour les six autres années et trois mois, depuis le début de la guerre du Dominion, vous serez considérés comme conscrits. Vous recevrez les soldes et les égards dus à vos rangs pour cette période, jusqu'au jour d'aujourd'hui. A partir de ce jour, vous êtes remerciés avec les honneurs et relevés de vos fonctions. A la lumière de vos passés criminels, vous êtes interdits de recandidature sauf en cas de grâce présidentielle." Ross hocha la tête et une salve d'applaudissements s'éleva des hommes d'équipage derrière Chakotay. B'Elanna se retrouva instantanément tirée dans la foule alors que Chakotay regardait Nechayev sortir. Elle lui jeta uniquement un rapide coup d'oeil, froid et dur.
"Alors, qu'est-ce que ça fait d'être un homme libre ?" lui demanda Ross tout en hochant la tête en signe de remerciement vers Kunimoto, en l'emmenant hors de la pièce.
Chakotay secoua la tête. "De toutes les décisions qui auraient pu être prises, je ne m'attendais pas à celle-là. Alors cela ne me semble pas encore tellement réel."
Ross sourit. "Et bien en fait, c'était plus une décision politique que légale. A peu près la moitié des amiraux veut la peau du Maquis, et l'autre moitié veut vous traiter en héros. Ajoutez à cela que l'opinion publique se positionne petit à petit contre Starfleet à cause de tous ces jugements... Transformer la plus belle histoire de ces dernières années, celle du Voyager, en la plus grande chasse aux sorcières depuis la découverte des infiltrations des Fondateurs n'était pas la chose la plus intelligente qu'ils aient fait. Et puis, pour le public, les Cardassiens sont les ennemis. Tout le monde se souvient de la guerre. Du coup, toute personne les ayant combattus est un héros. Mérité ou non." Il se tourna et regarda Chakotay. "A la lumière de tout cela, et le fait qu'un vieil Amiral ayant servi un an dans le JAG [Département militaire d'enquêtes internes, n.d.t.] avant de rejoindre le commandement de Starfleet ait pu trouver des trous dans leurs évidences au travers desquels on aurait pu faire passer un vaisseau de classe Galaxie, et bien Nechayev, même si elle n'a pas aimé prendre la décision, n'en a pas eu le choix. Je vous souhaite tout le bonheur du monde de la part de la flotte."
"Merci, Monsieur." Chakotay tendit la main à l'Amiral.
Ross la prit sans aucune hésitation. "Bonne chance à vous. Je suis seulement désolé que Starfleet ait tellement changé qu'il ne sache pas voir le potentiel humain qu'il rejette."
 
***
 
Le sol crissait sous leurs pieds tandis qu'ils marchaient dans une section abandonnée de tunnels effondrés, derrière ceux utilisés par le musée. Harry ajusta son tricordeur une fois de plus tout en avançant, quand ce dernier se mit à biper. "Commandeur, j'ai trouvé Seven."
Tuvok s'approcha et hocha la tête. "Il semblerait qu'ils soient dans cette direction." Tournant leur lampe de poignet dans la direction indiquée par l'écran miniature de l'instrument, ils suivèrent les bips du tricordeur, leur faisant confiance pour les guider jusqu'à Seven.
 
***
 
"Je ne veux pas attendre que tes amis viennent récupérer cette chose." Seven ne pouvait pas voir l'homme qui parlait, quelque part derrière elle. "Je sais ce que les Borgs ont fait à ma famille. Elle va payer." Il y eut un brouhaha quand les autres exprimèrent leur accord avec le discours de l'homme. Elle pouvait sentir les battements de son coeur dans ses oreilles, son estomac se nouer, et lentement, le son du goutte à goutte de l'eau s'imposa à nouveau à ses oreilles.
La femme qui l'avait 'questionnée' plus tôt ressortit de l'ombre. "Bien, vous voulez votre vengeance, prenez-la, mais si vous voulez vraiment qu'elle souffre pour ce que les siens ont fait à vos familles, alors vous devrez attendre jusqu'à ce que nous puissions la livrer à mes contacts. Ils la garderont et la feront souffrir pendant très longtemps. Et comme cela, nous n'aurons pas à nous préoccuper de son corps non plus."
 
***
 
Tuvok et Harry tournèrent à un virage, avançant aussi rapidement qu'ils le pouvaient dans les passages mal éclairés devant eux. Une lumière au fond du couloir leur indiqua qu'ils y étaient presque. Ils accélérèrent l'allure, ayant entendu des voix parlant de 'chose qui allait payer'. En émergeant des ténèbres, Harry découvrit son pire cauchemar. Libby se tenait là, menaçant une Seven ligotée, et prononçant sa sentence contre elle.
"LIBBY !" hurla Harry. Tous ses sentiments de colère et de malaise lui revinrent en un instant pour se focaliser sur son ancienne fiancée. Il pointa son phaseur sur le groupe devant lui. "Eloignez-vous de Seven... Vous tous", dit-il, le regard pour le moment fixé sur Seven. "Est-ce que ça va, Seven ?"
"Je vais bien, Harry", répondit-elle, sa panique diminuant en voyant ses amis se diriger vers elle. Harry regarda Tuvok, déjà en train d'appeler la sécurité de Starfleet.
"Tu ne comprends pas, Harry. C'est une Borg. Ce sont ces choses qui ont tué mon oncle." Libby l'implorait pour qu'il comprenne, les yeux emplis de colère, de chagrin et de détermination.
"Tu as tort", répondit Harry, inflexible. "Seven n'est pas une Borg. C'est une victime des Borgs. C'est une survivante de la plus horrible expérience que l'on puisse vivre. C'est l'une des femmes les plus braves que j'ai jamais vu, qui a appris à redevenir un individu après avoir été assimilée alors qu'elle n'était encore qu'une enfant. Et plus important que tout, elle est plus humaine que vous tous ici." Harry se détourna de Libby tandis que les gens de la sécurité de Starfleet arrivaient. Il s'accroupit près de Seven et détacha ses liens avec précaution. Il la regarda, puis lui annonça, "Nous devrions vous emmener voir le Docteur. Plus pour son bien-être que pour le vôtre, d'ailleurs. Il est inquiet à s'en rendre malade." Harry sourit à Seven, et elle se surprit à lui sourire en retour, en dépit des circonstances.
Il l'aida à se relever, jetant un regard vers Tuvok qui les quitta avec un signe de tête. Harry resta près d'elle tandis qu'ils marchaient dans les tunnels, afin de s'assurer qu'il pourrait la soutenir si jamais elle trébuchait. Elle se tourna vers lui. "Vous aviez tort." Harry la regarda, incertain de ce qu'elle voulait dire. "Mes ravisseurs." Elle se tut quelques instants, frissonnant avant de sentir la main d'Harry sur son épaule. "Ils n'étaient que trop humains."
Harry acquiesça gravement. "Je sais."
 
***
 
Une acclamation générale emplit la pièce que les maquisards avaient réservée pour fêter leur libération. Quelques-uns dansaient, d'autres mangeaient un morceau, et la plupart buvaient un verre. "Alors, est-ce que quelqu'un est vraiment désolé de ne plus pouvoir servir pour Starfleet ?" demanda Gerron par dessus le brouhaha.
Chakotay et B'Elanna gardèrent leur calme, mais Ayala prit la parole. "Servir sous Janeway, ce n'était pas servir pour Starfleet. Ils nous l'ont assez prouvé depuis que nous sommes rentrés."
"Mais vous deviez bien vous en doutez à partir du moment où Starfleet avait été assez stupide pour utiliser Janeway comme bouc émissaire", ajouta B'Elanna, incapable de garder plus longtemps son calme. Une huée d'approbation s'éleva de la foule derrière elle, mais Chakotay secoua la tête d'un air moqueur, comme pour dire que ce n'était pas bien de dire cela.
Des rires se firent entendre à sa réaction, puis Ayala ajouta, "juste au moment où le Capitaine et nos collègues de Starfleet avaient enfin réussi à me convaincre que faire partie de Starfleet n'était pas toujours aussi stupide que je ne le pensais."
La fierté emplit le coeur de Chakotay en entendant ses camarades parler du Capitaine avec un tel respect. Il y avait de la tristesse dans l'air quand ils parlaient d'elle, sachant qu'elle ne commanderait sans doute jamais plus un vaisseau, bien que tous aient la nette impression que personne n'était plus qualifiée qu'elle pour ce boulot.
"Quelqu'un a entendu dire que maman était à nouveau disponible pour pouponner." La voix de Tom retint l'attention de tout le monde tandis qu'il passait la porte pour se diriger vers B'Elanna.
Elle le rejoignit à mi-chemin, l'attirant dans ses bras et lui donnant un baiser passionné, avant de lui prendre Miral des bras. "Arrête de monopoliser ma petite fille, pilote." B'Elanna pencha la tête sur le visage souriant de sa fille, puis la redressa vers Tom, les yeux pleins de larmes. "C'est réel. Nous sommes libres."
Tom acquiesça et tous se précipitèrent autour d'eux. "Donnes-moi le bébé, B'Elanna", l'interpella Ayala, "et donnes à ton mari les retrouvailles qu'il a attendues si longtemps."
"Elle ne peut pas le faire en public, Mike", répondit Tom en souriant, récoltant de B'Elanna une gentille claque sur la tête.
Faisant la tête à Tom, elle tendit le bébé à Michael. "Ils se fichent de ce que nous faisons. Ils veulent juste tenir le bébé dans leurs bras, espèce de P'taq."
Chakotay rit tandis que l'attention de tous se portait maintenant sur le bébé. Il redevint sérieux quelques instants pour lui frotter ses petites crêtes frontales naissantes. "Ca porte chance", dit-il à B'Elanna qui le regardait de travers. Elle finit pas secouer la tête et lui ficha un coup dans le bras. Il s'extirpa de la foule, regardant le joyeux groupe parler et blaguer pendant encore quelques secondes, avant de glisser dehors.
 
***
 
Harry regardait le Docteur s'activer autour de Seven avant qu'il ne la déclare enfin en bonne santé. Elle se laissa glisser du lit médical, faisant mine de se diriger en direction de la porte où se trouvait Harry. Elle s'arrêta puis se retourna vers le Docteur.
"J'ai réfléchi à ce que vous aviez dit à propos de voir un conseiller, Docteur." Elle baissa la tête vers ses mains un instant. "Votre conseil me semble avisé. Peut-être pourriez-vous m'obtenir un rendez-vous ?"
Le Docteur sourit et acquiesça. "Je serai heureux de m'en occuper, Seven."
Elle se retourna vers la porte et sortit en compagnie d'Harry. Ils marchèrent sur quelques mètres dans les couloirs au style standard de Starfleet avant qu'elle ne stoppe et prenne la parole. "Merci de votre aide pour aujourd'hui, Harry. Je réalise comme tout cela a dû être difficile pour vous, sachant que..."
"Ca va aller, Seven. Rien sur cette Terre ne ressemble plus à ce que j'ai connu avant." Il baissa la tête vers le sol. "Je n'aurais vraiment pas dû m'attendre à ce que Libby fasse exception." Il regarda Seven et fut surpris quand elle posa doucement sa main sur son menton et la vit s'approcher pour presser ses lèvres sur sa joue.
Devant son expression dubitative après qu'elle l'ait relâché, Seven sourit. "Un baiser sur la joue. Je crois que c'est un geste approprié de gratitude." Elle se retourna et reprit son chemin dans le couloir, laissant Harry sur place en train de la regarder s'éloigner.
 
***
 
Janeway sauta de sa chaise. Elle avait prestement dit au revoir à Owen et coupé l'écran presque instantanément après qu'il lui ait annoncé la nouvelle. Les maquisards étaient libres. Ayala et Gerron étaient libres. B'Elanna était libre. Chakotay était libre. Finalement, quelque chose avait bien fini et maintenant, tout ce qui lui restait à faire était de se rendre au salon que l'équipage avait réservé pour leur fête afin de les rejoindre.
Tout n'avait pas été parfait, naturellement. Starfleet les avait renvoyés et interdits de recandidater à cause de leur dossier judiciaire. Cela ne la surprenait pas vraiment ni ne la gênait autant qu'elle s'y serait attendue. Cela viendrait peut-être plus tard, quand l'excitation de l'annonce de leur libération serait retombée. Mais pour le moment, tout ce qui importait était qu'ils étaient libres.
Il ne lui fallut que quelques secondes pour se rendre de son bureau à la porte, et moins d'une millisecondes pour ouvrir la porte. Elle manqua de percuter l'Amiral Thalian. L'Andorien la dévisagea, l'air quelque peu stupéfié. "Je suis désolée, Amiral, j'étais juste sur le point de sortir. Puis-je vous aider en quelque chose ?"
"En fait, oui, Capitaine", répondit l'Amiral avec l'étrange accent enfantin caractéristique de son espèce, "j'ai un besoin des plus urgents de discuter avec vous du rapport sur les variations de pulsations de phase des wormholes instables."
Janeway sentit son coeur chavirer. Elle regarda l'Amiral, essayant de déterminer jusqu'à quel point le sujet était sérieux pour lui. Un seul coup d'oeil à son expression lui montra que c'était un dossier vraiment important. 'La fête va continuer toute la nuit, Catherine. Débarasse-toi au plus vite de cette affaire comme tu peux et tu rejoindras tout le monde pour la fête aussitôt après.' Elle fit marche arrière vers son bureau et se décala pour le faire entrer. "Bien-sûr, Amiral. Veuillez entrer..."
 
***
 
Le port public spatial était pratiquement désert à cette heure quand Chakotay s'approcha du petit transport que sa soeur lui avait loué. Rien d'aussi majestueux que le Voyager ou d'aussi noble que le Liberty, mais c'était un vaisseau robuste et, pour le moment, c'était le sien. Entrant la séquence d'ouverture, il entra dans le petit vaisseau et le verrouilla. Petit et vieux, mais propre et bien entretenu. Il conviendrait.
Il rangea son sac et se dirigea vers le siège du pilote. Une fois harnaché, il effectua rapidement les vérifications d'avant décollage. "Contrôle, ici le Griffin. Demande autorisation de décollage", dit-il en activant le système de communication du vaisseau.
"Accordé, Griffin. Vérifications d'avant décollage correctes. Votre route de navigation est enregistrée et confirmée pour la trajectoire la plus directe pour Trebus. Vitesse maximale autorisée, distorsion cinq. Veuillez confirmer."
Chakotay sourit à cette remarque. Il avait presque oublié que des limitations de vitesses étaient encore imposées pour quelques-uns des plus vieux vaisseaux dans le Quadrant Alpha. "Confirmé, contrôle."
"Vous pouvez décoller. Bon voyage, Griffin."
 
---------------
Ecrit par: MaquisKat
version française: Laurent
Producteurs: Thinkey, Anne Rose et Coral
Remerciements aux différents correcteurs: Jeffery Harlan (version originale), Laurent (version française).

..
Retour aux autres épisodes de la saison 8
    Episode précédent    Version texte    Version originale     Episode suivant

Star Trek and all its related marks are trademarks of Paramount Pictures. No Infringement Intended.