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Episode 9.06 - TROIS PAS EN AVANT
Par: Rob (rvrablik@bos.saik.com) et Zeke (commodore-zeke@yahoo.com)
Version française: André (@)

Note: Star Trek: Voyager, personnages et autres produits dérivés sont des marques déposées de Paramount Pictures. Aucune infraction aux droits d'auteurs de Paramount voulue. La Saison 8 virtuelle de Voyager (Voyager Virtual Season 8, VS8) est une entreprise à but non lucrative. L'histoire est propriété de son auteur. Pas de reproduction sans sa permission.

"Dans le Quadrant Delta, où la différence entre ami et ennemi est faible, les progrès ne s'effectuent jamais en ligne droite."

Vous êtes un Devore ayant été assimilé quelques jours seulement après votre naissance. Quand vous avez été débranché de l'esprit de la ruche, vous n'aviez aucun souvenir de ce que vous aviez été. Vous avez choisi le nom de Daylok, lequel est commun dans l'Imperium (en s'accordant aux banques de mémoire).
A votre seizième année, vous avez fait l'expérience de plusieurs changements. Vous vous souvenez de l'Unimatrice Zéro et des jeux auxquels vous y avez joué. Vous vous souvenez d'avoir perdu ce paradis, bien que vous sachiez qu'il était irréel, et vous avez aidé la Résistance Borg dans son combat pour libérer tous les drones. Vous vous rappelez du Cataclysme, de la chute de l'Abomination par les mains d'une humaine, de la connaissance merveilleuse de ne plus être pourchassé. Vous vous rappelez du Complexe Axum, des idéaux qu'il a tenté de maintenir... et vous vous souvenez du Constructif de Pavriqur, de la puissance qu'il a promise. Comme tous les anciens drones, vous avez dû choisir votre camp. Comme tous les anciens drones, vous êtes allé où votre coeur, maintenant libre, vous a dit d'aller.
Vous êtes un officier de la défense sur cette sphère et vos talents l'ont sauvée de la destruction dans un combat contre les Sernaix. Les compagnons d'équipage qui passent près de vous vous lancent des paroles de félicitations et de reconnaissances. Ankin Rotor, le Directeur du Constructif, vous a contacté personnellement pour vous remercier de votre travail bien fait. Vous vous sentez encore plus fier de vous que le jour où vous avez libéré votre vaisseau éclaireur après la chute de Unimatrice Zéro.
Vous arrivez à votre poste et vous surveillez les sondes senseurs. A votre surprise, le vaisseau amiral de la FCB est dans le secteur, en trajectoire d'interception avec votre sphère. Vous l'appelez pour vous informer de sa mission et savoir si vous pouvez leur venir en aide.
Le vaisseau retourne seulement un message audio durant trois dixièmes de seconde. Il arrive par le processeur sonique comme une onde statique. Pour un humano•de, il n'a même pas la consonance d'un message. Pour un Borg, même libéré, il est porteur d'informations.
Une phrase en langage machine simple que les Borgs utilisent pour communiquer. Une phrase toujours porteuse de toute la terreur et de la puissance de l'Ancien Collectif. La première phrase dite par tout Borg et le dernier signal sorti du Noeud Secondaire de la conscience artificielle le jour où le Nouveau Collectif était mort.
Deux mots en Devraic, quatre en Français.
Kishyen veratallat.
Toute résistance est futile.
Des mots qu'aucun être n'était supposé entendre à nouveau.
Derrière vous, vos compagnons d'équipage s'immobilisent comme s'ils étaient gelés sur place. Leurs regards deviennent distants et vides. En rencontrant leur regard vide, vous réalisez ce qui leur arrive et savez que cela va vous arriver aussi.
Vous perdez le contrôle de vos mouvements. Votre corps s'immobilise. Vous sentez une présence drainant votre énergie pour son propre usage. Votre esprit pleure, juste une fois, et puis tout devient silencieux.
Vous êtes réduit à une conscience vivant à l'intérieur d'une coquille morte et inutile.
Vous êtes une victime de Ankin Rotor.
 
* * *
 
Date Stellaire 56247.9
U.S.S. Voyager, quelque part dans le Quadrant Delta.
L'avertissement d'Harry les fit tous sursauter : "Projectile en vue !"
Harry avait bien anticipé le tir par les signes extérieurs disponibles, mais ne pouvait faire autre chose que de les avertir. Le projectile fonça selon une trajectoire en arc inévitable pour finalement tomber à un endroit qui venait juste d'être évacué par un membre averti de l'équipage.
Le membre d'équipage baissa le regard sur la petite boule de gruau d'enfant tombée sur sa chaise. "Et bien au moins, tout le monde s'améliore pour ce qui est de les éviter."
B'Elanna n'était pas aussi complaisante, horrifiée que sa fille ait au mieux, gêné les autres, au pire causé des dégâts. "Ces jets de nourriture doivent cesser. Surtout depuis que je crois l'avoir aperçue avoir donné une petite poussée supplémentaire en utilisant ses talents."
Tom, dont la progéniture ne pouvait rien faire de mal, tenta de la calmer. "Ce n'est pas comme si elle essayait de blesser quelqu'un. Ce n'est qu'une gamine normale faisant ce que les gamins normaux font." Il afficha un faux air de bravade, plus pour l'effet que pour autre chose. "Elle est simplement meilleure que les autres gamins." Il reprit son sourire et ajouta, "Vois cela comme un entraînement supplémentaire au combat pour l'équipage."
B'Elanna, un peu moins sur les nerfs, ne savait pas si elle allait l'étrangler pour son insipidité ou simplement réfléchir à ce qu'il venait de dire, alors elle se contenta de lui lancer un regard. "Il faut que ça cesse. La nourriture est faite pour être mangée, pas lancée."
Seven, amusée et beaucoup plus ouverte dans ses commentaires qu'à l'habitude, ajouta une observation. "Elle semble gagner beaucoup de précision quant aux endroits où elle fait atterrir la nourriture. Le nombre de ce qui semble être des accidents a chuté et la distance moyenne a augmenté d'un facteur deux."
Tom sourit de ce soutien tacite alors que B'Elanna se retourna vers Seven et se lança dans un plaidoyer. "Vous ne m'aidez pas. Je pensais que vous étiez supposée être de mon côté contre ces hommes irresponsables. J'ai assez de problème comme ça pour le garder", indiquant Tom, "sur la bonne voie sans que vous l'encouragiez."
Seven railla. "Je suis désolée. J'oublie à l'occasion que vous avez la responsabilité de deux enfants."
Tom fit une grimace et revint au sujet. "Elle mange bien le reste du temps. Pour ce que j'en sais, c'est juste qu'elle n'aime pas ce truc."
B'Elanna répondit, "Le Docteur le recommande. C'est la meilleure sorte de nourriture à base d'avoine pour les bébés de son age. Une seule portion contient tous les aliments et vitamines dont elle a besoin dans la journée. Ainsi, si elle ne mange pas bien à ses autres repas, elle aura tout de même ce dont elle à besoin. Et c'est plus facile à digérer."
B'Elanna prit le bol et essaya encore de faire manger le bébé. Miral s'entêta à refuser d'ouvrir la bouche et commença à éviter la cuillère à la manière typique d'un enfant, sa tête s'éloignant pour échapper à la cuillère. Puis, cette fois moins typiquement, B'Elanna découvrit qu'elle avait de la difficulté à garder la cuillère près de la bouche de Miral. C'était comme de tenter de rapprocher deux pôles d'aimant opposés. "Super, maintenant elle utilise ses pouvoirs pour la repousser."
Tom siffla tout haut. "C'est bien ma fille, ça."
B'Elanna le foudroya une fois de plus du regard. "Faire en sorte que le repas devienne plus difficile n'est PAS un progrès." Elle poussa le bol vers lui en disant, "Si tu penses que c'est si génial, fais-la manger."
Tom prit le bol et essaya le vieux truc "de la navette et de la baie d'appontage". "Et voilà qu'arrive la navette vers le hangar d'atterrissage. Vrrrmmmm...." Miral, se laissant prendre au jeu, ouvrit la bouche aussi grande qu'elle pouvait et la referma quand la cuillère fut dans sa bouche. Puis elle se rappela pourquoi elle s'était arrêtée de manger la première fois et, bien qu'elle ait tout avalé, elle refusa de se laisser avoir une autre fois par le même stratagème.
"Et bien, je suis parvenu à traverser le champ de force au moins une fois." Abandonnant, Tom déposa le bol et se retourna vers B'Elanna. "Tu sais, l'apport nutritionnel qu'a un aliment ne vaut rien si le bébé refuse de le manger."
B'Elanna refusait d'écouter son raisonnement. "J'ai besoin que tu me supportes. Ceci est bon pour elle. Nous devons le lui faire manger."
Harry mit son grain de sel et fit une suggestion. "Miral est assez intelligente. Peut-être qu'elle sent la nourriture que nous mangeons et qu'elle s'aperçoit que personne d'autre ne mange la même chose qu'elle."
B'Elanna réfléchit. "L'idée me semble bonne. Tom, essais d'en manger un peu pour lui montrer que c'est bon."
Tom ramassa le bol. "Sûr. Je veux dire, ça ne peut pas être si mauvais ?"
Tom prit une pleine cuillerée et, se retournant vers Miral, sourit puis y alla d'un, "Mmmm", avant de mettre la cuillère dans sa bouche. Il fit d'une grande démonstration de dégustation... Avant de s'arrêter d'un coup. A partir de là, il continua les sons d'appréciation et garda le sourire tout en mâchant à plusieurs reprises. Puis, surpassant une résistance évidente, il avala. Il garda le sourire collé à son visage jusqu'à ce qu'il se détourne.
Ses yeux s'élargirent d'incrédulité. "Ce truc est immonde !"
Seven prit rapidement son expression habituelle de supériorité disant 'nous les Borgs savons tout mieux que vous autres, stupides humains.' Et, prenant le bol, remplit une pleine cuillerée de gruau. "Quand j'ai commencé à ingérer de la nourriture", dit-elle, "le Docteur m'a recommandé une substance similaire. Elle n'était pas attirante ou agréable au goût, ni notamment répugnante. Je ne peux pas m'imaginer que ceci soit à ce point différent."
Insérant la cuillère dans sa bouche, Seven mangea le gruau et, l'instant d'après, se figea de la même façon. Après une pause accompagnée de quelques contractions faciales, elle l'avala de force devant Harry qui passa près de s'étouffer de rire avec son café.
Seven considéra le reste du bol. "Mais après tout, le Docteur, étant un hologramme, n'avait pas le sens du goût. Finalement, il est possible qu'il ne puisse pas comprendre à quel point cette concoction est infecte."
Harry s'arrêta de rire et prit le gruau. "Bon, laissez-moi essayer quelque chose", dit-il, prenant l'assiette de Tom et saupoudrant subrepticement un peu de gruau dessus parmi la nourriture normale. Il prit alors la cuillère et mangea un peu de l'autre nourriture, exprimant bruyamment à quel point c'était bon. Miral observa ce spectacle avec grand intérêt et quand Harry approcha l'assiette d'elle, elle se pencha pour l'examiner. Harry remplit alors la cuillère de gruau et elle la goba avec enthousiasme. Harry sourit. "Il doit être décevant de découvrir que tous ces trucs qui sentent si bon ont un goût aussi mauvais que le gruau."
Seven remit en question son approche. "N'est-ce pas tromper l'enfant que de lui enseigner de mauvaises associations ?"
"Tout ce qui peut marcher", répondit gaiement Tom tandis que B'Elanna prenait l'assiette des mains d'Harry et recommençait à la nourrir. Puis, remarquant que son assiette était partie, il ajouta. "Hé, maintenant je n'ai plus rien à manger."
B'Elanna sourit et montra le reste du gruau dans le bol. "Miral a ton assiette et tu as son bol."
Tom contempla le gruau et décida qu'il n'avait plus faim. C'était encore pire que tout ce que Neelix avait produit, et cela voulait tout dire.
B'Elanna se détendit et se lamenta. "J'avais l'habitude d'avoir le dessus sur elle, mais elle change d'attitude envers moi. C'est comme si je me battais contre une Borg. Elle continue à s'adapter." Voyant les yeux de Seven s'illuminer, elle pointa la cuillère vers Seven : "Et ne me dîtes pas que c'est un trait admirable, pas maintenant. Je ne suis pas d'humeur."
Tom remarqua l'heure et fit mine de se lever. "C'est l'heure de mon service. Allez, viens, Harry." B'Elanna prit Miral dans ses bras et déclara qu'elle la déposerait chez le Docteur sur son chemin vers l'Ingénierie.
 
***
 
Et c'est ce qu'elle fit. Sur le chemin, il y eut une évasion.
Miral était une bonne fille, vraiment, elle l'était. Elle n'effrayait pas sa maman intentionnellement. Mais il y avait tant de choses qu'elle ne pouvait pas voir quand elle était portée. Serait-ce si mauvais de pouvoir se déplacer par elle-même ne serait-ce que quelques minutes ? Juste assez longtemps pour aller voir les autres endroits où elle ne pouvait pas aller sur le vaisseau ? Maman parlait toujours d'une chose appelée 'réacteur de distorsion' qu'elle aimait presque autant que papa. Ce serait tellement merveilleux de sortir et d'aller voir ce que cela avait de tellement spécial.
Vous voyez ? Elle était juste curieuse. Il n'y avait rien de dangereux à cela.
Au moment où maman tourna à un virage, Miral poussa soudainement de toute sa puissance. A sa surprise, "toute sa puissance" produit exactement les mêmes effets bizarres que les choses qu'elle faisait et qui rendaient ses parents inquiets. Elle n'avait pas décidé de faire cette chose bizarre. Elle l'avait juste fait, instinctivement, dès qu'elle avait commencé à gigoter pour s'échapper. Et avant même de s'en apercevoir, elle était libre.
Liberté ! Glorieuse liberté ! Miral trottina comme un targ sauvage. Ca... c'était vivre. Ou ramper. Elle ne pouvait se rappeler le mot exact.
Derrière elle, maman semblait joliment bouleversée, alors Miral se déplaça encore plus rapidement pour montrer que tout allait bien et qu'elle avait le contrôle de ses mouvements. Mais maman essayait toujours de la rattraper. Qu'est-ce qui la poussait à fait ça ? Maman voyait sûrement qu'elle ne voulait pas être attrapée. Tandis que maman tentait de l'atteindre, cette chose bizarre arriva de nouveau et elle retomba. Miral continua à ramper de plus en plus vite et c'est alors que...
"Lieutenant ? Je crois que ceci vous appartient", dit Tuvok.
"Mille mercis", dit maman, brossant son uniforme. Elle s'approcha pour reprendre Miral qui se débattait, sans résultat, comme une déchaînée. Pourquoi ? Pourquoi ce gros homme sérieux avec des oreilles bizarres l'avait attrapée ? Et pourquoi ne pouvait-elle pas s'échapper à nouveau ? Même sa chose bizarre ne l'aidait plus maintenant !
"J'en déduis qu'elle s'est 'évadée' ?" dit-il.
Maman soupira. "Ce fut si soudain. Je l'emmenais à l'infirmerie, comme d'habitude, puis tout d'un coup, j'étais par terre."
"Il est plus que probable qu'elle a utilisé ses capacités télékinétiques latentes", répondit Tuvok. (Qu'est-ce que ces mots voulaient dire ?) "Maintenant que vous savez qu'elle peut le faire, vous ne devriez pas avoir de difficulté à la restreindre dans le futur."
Reprenant Miral, maman sourit au gars aux oreilles. "Merci, Tuvok", dit-elle. "C'est une grande prétention, mais c'est gentil à entendre."
Le gars hocha la tête. "Les jeunes Vulcains qui découvrent leurs talents télépathiques les utilisent fréquemment sans le savoir. J'ai été témoin de onze de ces cas."
"Ouais, je suppose qu'avec votre famille...." Maman eut ce Hum qui voulait dire, j'ai une idée. "Tuvok, Tom et moi... Et bien, nous sommes un peu inquiets. Nous aimons énormément Miral, mais ces nouveaux talents sont si nouveaux et déroutants...."
Le gars comprit, ça, Miral pouvait le dire, bien que son expression n'ait pas changé. "Je suis prêt à vous fournir toute l'assistance requise."
"Que diriez-vous d'un dîner ? Vous pourriez venir dans nos quartiers... Tom et moi ne serons plus de service à ce moment-là."
"Je recommanderais que nous utilisions plutôt mes quartiers."
Maman sembla surprise pendant une seconde, puis l'expression disparut. "Bonne idée", dit-elle. "Nous serons là... à dix-neuf heures ?"
Le type inclina la tête. "Dix-neuf heures. Et je conseillerai que Miral soit ailleurs à ce moment-là. Elle est très jeune, mais je sens une grande lucidité en elle. Dès à présent, elle pourrait ressentir de l'inquiétude en écoutant notre discussion."
Miral n'avait pas compris grand chose. Il était question d'elle, mais à part cela, ça n'avait ni queue ni tête. Maman apparemment avait compris, par contre, et elle dit, "Vous avez raison. Je vais trouver quelqu'un chez qui la laisser. Oh! Il est presque neuf heures, nous devrions déjà être au travail. Je vous verrai plus tard, Tuvok."
Le type inclina une fois de plus la tête. Cela devait être son passe-temps. Il se dirigea vers l'ascenseur. Miral pensa essayer une autre évasion, mais décida de ne pas le faire, car maman semblait toujours énervée par sa dernière tentative. Elle se laisserait porter, pour le moment.
"N'était-ce pas gentil de la part de Monsieur Tuvok?" dit maman de son ton légèrement plus aigu‘ que d'habitude, celui qu'elle semblait utiliser seulement pour elle. "Il savait que ce serait la pagaille pour papa et moi de se retrouver ensemble dans nos quartiers durant le dîner, considérant les dégâts qu'une certaine personne fait." Elle sourit dans la dernière partie de sa phrase et termina en chatouillant le nez de Miral.
Bon, très bien. Les chatouilles, c'était bien. La liberté s'était pas mal non plus, mais... il n'y avait pas de chatouilles. Alors à quoi tout cela servait ? Satisfaite, Miral se détendit et fit le reste du trajet jusqu'à l'infirmerie.
 
***
 
Tandis que Tom et Harry se dirigeaient vers l'ascenseur, Tom commença à parler de son dernier projet. "Je viens juste de terminer les retouches sur les modifications de mon vieil holoprogramme Tahitien. Il a beaucoup plus de choix et de détails."
Il sourit sciemment vers Harry. "Un endroit de rendez-vous parfait pour une nuit romantique, hmm ?"
Harry tenta de montrer un visage aussi impassible qu'un joueur de poker et répondit d'un ton neutre, ne voulant pas vraiment entrer dans cette discussion. "Sûr. Peut-être devrions-nous l'essayer un de ces jours." Cherchant une excuse, il s'empressa d'ajouter, "Je ne suis pas sûr d'avoir économisé assez de temps de holodeck pour le moment."
Tom le regarda comme s'il avait deux têtes. "Hein ? Je pensais que Seven en avait emmagasiné des quantités." Il réfléchit un instant puis afficha un large sourire. "....Ou bien avez-vous été occupés tous les deux pendant que tout le monde avait le dos tourné ?"
Harry connaissait Tom depuis assez longtemps pour ne pas avoir besoin que Tom lui donne un coup de coude dans les côtes et lui fasse un clin d'oeil pour savoir ce que Tom avait exactement en tête. Autant pour l'excuse dans l'espoir d'éviter le sujet. Un jour, il demanderait à Tom de lui enseigner la manière qu'il avait d'orienter les gens sur certains sujets. Chaque fois qu'Harry l'avait essayée, elle ne semblait pas fonctionner ou, comme maintenant, finissait par donner l'effet inverse. Harry soupira, réalisant qu'il ne parviendrait pas à se sortir d'une conversation sur sa relation avec Seven. Lui et Tom étaient proches, et bien que cela signifie qu'ils pouvaient se parler d'à peu près n'importe quoi, quelquefois Harry ne trouvait pas cela tellement salutaire.
"ƒcoute, la vérité est que Seven et moi n'en sommes pas au point où nous pourrions... hum... utiliser un programme toute une nuit, ok ?"
Le large sourire de Tom se transforma en un petit sourire narquois. "Oh, allons, Harry. Après tout ce temps ? Ce n'est pas comme si l'un de vous deux avait des scrupules moraux de la sorte avant le mariage." Le sourire de Tom disparut quand une possibilité lui vint en tête. "Ca va, entre vous ? Elle ne t'a pas repoussé, n'est-ce pas ?"
Harry entra dans l'ascenseur et demanda la passerelle. "Non, ça va entre nous. Nous sommes simplement coincés sur ce que nous voulons que devienne notre relation pour l'instant."
Tom comprit ce que cela voulait dire et reprit son sourire pour faire une traduction. "En d'autres mots, tu n'as pas eu assez de jugeote pour faire avancer les choses." Il regarda Harry et ajouta, "Ou as-tu décidé d'essayer le mode de vie monastique ?"
Harry tenta de se défendre. "Non ! Je veux juste être sûr qu'elle est prête et je n'ai encore reçu aucun signe qu'elle l'était."
Tom grogna d'amusement. "Qu'est-ce que tu attends, de le voir écrit dans les étoiles ? Allons, Harry, tu es celui qui a l'expérience. Seven fait de grands progrès personnels depuis que nous l'avons retirée du collectif, mais ce n'est pas comme si elle avait beaucoup d'expérience de ce genre de chose. Si tu ne fais pas avancer les choses, elles n'avanceront pas d'elles-mêmes."
Harry s'apprêtait à répondre, mais l'ascenseur s'ouvrit et il décida d'attendre.
Comme ils sortaient sur la passerelle, une enseigne se leva nerveusement du fauteuil du Capitaine pour le laisser à celui de l'équipe de commandement qui allait la relever de sa garde. ƒtant donné un niveau d'activité ralenti, le Voyager prenait l'opportunité de faire une rotation avec certains des plus jeunes enseignes pendant le quart de nuit et d'après le regard nerveux de celle-ci, elle était à son premier quart. Tom tenta de se rappeler son nom... Parks ?
Tom lui fit signe de s'asseoir. "Je ne suis pas votre relève, Enseigne Parks. Le Capitaine va arriver." Il alla à sa station et après avoir relevé le pilote en poste, s'assit et se retourna vers l'enseigne qui était toujours debout. Il réprima une grimace. "Vous pouvez vous asseoir, vous savez."
Parks se laissa tomber dans le fauteuil. Tom se demandait si elle se rappelait qu'en ce moment, elle était toujours aux commandes. "Alors comment a été votre première nuit dans le grand fauteuil ?" demanda-t-il.
Parks sembla se détendre un peu et répondit en jouant avec sa manche. "Ca c'est bien passé. Ce fut un peu un supplice pour les nerfs au début, de réaliser que j'étais responsable de tout le vaisseau, mais après un bout de temps je me suis habituée."
Tom remarqua qu'elle jouait toujours nerveusement avec sa manche quand il répondit. "Harry avait l'habitude de prendre régulièrement le quart de nuit, n'est-ce pas, Harry ?"
A l'arrière, Harry leva la tête. "C'était une manière géniale d'acquérir de l'expérience de commandement. De toute façon, il ne se passe habituellement pas grand-chose durant le quart de nuit. C'était le parfait moment pour juste rester assis, se détendre et penser."
Tom prit cette opportunité pour le taquiner. "Ouais, je suppose que tu as toujours eu cette préférence pour le mode de vie monastique, n'est-ce pas ?"
Il commençait à se retourner tandis que Harry lui lança un regard noir, lui donnant envie d'en placer une autre. Levant la tête vers Harry, il demanda à Parks. "Oh, Enseigne, dans vos balayages longues portées de la nuit dernière, vous n'auriez pas trouvé quelque chose qui disait 'Il le temps, maintenant', par hasard ?"
Il fit finalement un signe à l'Enseigne Parks qui semblait perplexe et ajouta un rapide, "Peu importe", avant de se retourna vers l'avant.
Le Capitaine Janeway entra sur la passerelle et une fois de plus l'Enseigne Parks fit son imitation du diablotin sortant de sa boîte. "Bonjour, Capitaine !"
Janeway descendit et se laissa glisser doucement dans son fauteuil. "Bonjour, Enseigne Parks. Quelque chose à rapporter ?"
"Non. Ce fut une nuit très calme", répondit Parks, avant de marmonner quelque chose tout bas.
Janeway sourit en répondant. "Oui, heureusement. De l'activité dans le secteur où nous avons détecté les Sernaix hier ?"
"Aucune. Nous avons fait de nombreux scans de la région. Il ne semble plus y avoir de présence Sernaix à cet endroit."
"Très Bien. Vous pouvez disposer, Enseigne. Harry, quel est le statut du vaisseau ?"
"Tous les départements ont déclaré être prêts, Capitaine."
"Tuvok, l'armement ?"
Tuvok leva la tête de sa console. "Un émetteur de bouclier est hors service pour une maintenance régulière, mais sera remis en fonction dans approximativement vingt minutes. Tous les autres systèmes sont prêts."
Janeway se tourna vers l'avant et s'adossa dans son fauteuil. "Très bien. Monsieur Paris, prenez la direction du Secteur 743. Allons voir quelle sorte de dégâts ils ont fait."
 
***
 
Date Stellaire 56248.3 U.S.S. Voyager, Secteur 743.
Quand ils pénétrèrent dans le secteur, Janeway se retourna pour regarder Harry. "Quelque chose ?"
Harry continuait à travailler sur les senseurs. "Pas grand-chose. Quelques systèmes inhabités, une nébuleuse sans intérêt" Il fit une pause et retravailla un peu les données, puis trouva ce qu'ils s'attendaient à trouver. "Et les débris d'un vaisseau. Il semble être Borg. Ou du moins ce qui aurait été 'habituellement' Borg."
"Aurait été habituellement ?"
"Il est tellement en morceaux qu'il n'est pratiquement pas détectable comme un vaisseau."
Janeway réfléchit. "Alors il ne représente plus une menace."
"Non, à moins que nous rentrions accidentellement en collision avec un de ces débris."
Le capitaine se tourna vers l'avant. "Bien. Monsieur Paris, amenez-nous près des débris... et essayez de ne rien heurter", ajouta-t-elle un petit sourire aux lèvres.
Le Voyager arriva sur la scène et découvrit un champ de morceaux de métal éparpillés qui semblait avoir été un cube Borg. L'attaque Sernaix avait clairement provoqué une explosion interne.
"Aucun signe des Sernaix ?" demanda le capitaine.
"A part les signatures résiduelles de leur armement, non."
"Annulez l'alerte. Harry, balayez le champ de débris. Cherchez toute trace de débris récupérable... Bien que, en considérant la vue, je n'arrive pas à imaginer que nous puissions trouver quoi que ce soit d'intéressant."
Harry commença son travail sur la console, et après quelques moments un bip attira son attention. Après vérification, il fut surpris de ce qu'il trouva. "Capitaine, j'ai détecté un signe vital !"
Janeway semblait incrédule et pointa du doigt le champ de débris. "Dans 'ça' ?"
Harry confirma. "Il y a un petit morceau d'épave qui pourrait être assez gros pour contenir un environnement hermétique. La signature est faible, mais elle est là." Il leva le regard. "Et c'est définitivement Borg."
Janeway se tourna vers Tuvok, se leva et se dirigea vers l'ascenseur. "Faites un verrouillage et téléportez-le à l'Infirmerie une fois que les mesures de sécurité seront en place", ordonna-t-elle à Kim. "Tuvok, je veux une équipe de sécurité complète et un champ de force de niveau dix, et je vous veux là-bas. Dites aussi à Seven d'aller à l'infirmerie." Elle et Tuvok entrèrent dans l'ascenseur et les portes se refermèrent derrière eux.
 
***
 
Le Docteur et Seven restèrent en arrière quand le drone Borg fut téléporté à l'intérieur du champ de force qui l'attendait. Le capitaine et Tuvok, ainsi qu'un contingent de sécurité, attendaient quelques pas plus loin. Une fois la matérialisation effectuée, le Docteur et Seven se mirent au travail.
Le drone était un humano•de moyen. Il semblait presque indemne, chose incroyable considérant le niveau de destruction du vaisseau. Seven et le Docteur arrivèrent rapidement à une conclusion et s'approchèrent du Capitaine pour lui faire part de leurs résultats.
Janeway attendait. "Et bien ?"
Le docteur commença. "Me fiant à l'état de l'émetteur récepteur du Borg, il semblerait que celui-ci soit un Borg libéré du Collectif. Il semble aussi qu'il n'ait que très peu souffert de la destruction de son vaisseau. Ses systèmes organiques et Borgs sont tous efficacement fonctionnels."
Le capitaine lui fit signe de s'arrêter. "Je ne comprends pas. S'il va bien, pourquoi n'est-il pas conscient ? Et comment a-t-il pu survivre à la destruction que nous avons vue sans une éraflure ?"
Seven prit la parole. "Le drone est dans un état de repos afin de se réparer lui-même. Il semblerait aussi qu'il soit dans cet état depuis plus longtemps que nécessaire pour des réparations résultant uniquement des blessures du combat avec les Sernaix. Il y a des cas où certains drones ayant plus de valeurs, suite à des blessures, sont placés dans des chambres de réparation similaires à celles utilisées pour élever les nouveaux drones. Je soupçonne que le contenant dans lequel nous avons découvert le drone en était une. D'autres blessures se réparaient et la combinaison de l'environnement du contenant et de son état de repos a protégé le drone des blessures quand son vaisseau a été détruit et a préservé sa vie jusqu'à ce que nous arrivions près de l'épave."
Pendant un moment, Janeway réfléchit à ce que cela impliquait. "Alors nous n'avons qu'à simplement réveiller notre ami et il sera en pleine santé ?"
Le Docteur répondit. "Oui."
Janeway posa alors à Seven la question qui l'ennuyait vraiment. "Aura-t-il des informations sur les Sernaix qui ont attaqué son vaisseau, même s'il était au repos durant ce temps ?"
"Non", répondit-elle. "En supposant qu'il était au repos durant l'attaque, il n'aurait pas d'informations. La remise à jour des informations se produit seulement au moment du réveil de l'état de réparation pour éviter une interférence avec le procédé de réparation. Il n'aura aucune connaissance de ce qui s'est passé après être entré dans l'état de repos."
"Bon, allons-y, réveillons-le. Au moins aurons-nous quelques nouvelles fraîches des Borgs et sur ce qui est arrivé à son vaisseau."
Seven retourna près du drone et utilisa une interface médicale pour l'activer. Après quelques instants, le drone ouvrit les yeux et s'assit. Ses premiers mots seuls montrèrent qu'il ne faisait plus partie de la ruche. "Où suis-je ?" Demanda-t-il. Les officiers trouvèrent déconcertant de ne pas entendre l'écho du collectif dans sa voix.
"Je suis le Capitaine Janeway du vaisseau stellaire Voyager", répondit doucement Janeway. "Votre vaisseau a été détruit par les Sernaix. Nous vous avons trouvé parmi les débris."
Les traits du drone montrèrent un regard incongru d'inquiétude. "Y a-t-il d'autres survivants ?" demanda-t-il.
Janeway garda une voix mesurée. Elle annonçait ce genre de nouvelles trop souvent. "J'ai bien peur que vos signes vitaux soient les seuls que nous ayons détectés. Nous ne pouvons que supposer que les autres drones sont perdus."
Il eut un éclair soudain de colère. "NON ! Ils n'étaient pas des drones. Ils ne l'étaient plus."
"Les autres de votre vaisseau n'étaient pas Borgs ?" demanda Janeway, surprise par cette violente réponse.
"Ils étaient Borgs, ils étaient de leurs propres espèces et ils étaient en même temps quelque chose entre les deux", répondit-il. "Mais ils n'étaient PAS des drones. Un drone suit aveuglément son dirigeant. Mes compagnons d'équipage étaient leurs propres dirigeants. Ils méritent qu'on se souvienne d'eux comme tel."
Et un autre premier contact qui commence mal, pensa Janeway, frustrée. Je ferais mieux de tenter de réparer un peu les dégâts. "Mes excuses pour avoir insulté vos compagnons d'équipage. Je n'étais pas au courant que vos... gens étaient aussi susceptibles à ce sujet."
"Nous le sommes. Notre premier dirigeant s'est montré très clair là-dessus. Aucun citoyen du Complexe ne devait plus jamais être considéré comme un drone. Maintenant que le Collectif ne nous contrôle plus, nous ne sommes plus liés par ces principes... ou sa terminologie." A la surprise de Janeway, l'ancien Borg sourit légèrement.
Seven, néanmoins, ne souriait pas. "Premier dirigeant", répéta-t-elle. "Qui était-ce ?"
"Axum", répondit l'homme.
Un moment de silence passa et l'ancien Borg en suspecta la signification. "Vous devez être Annika", dit-il. "Ceci est le Voyager. J'aurais dû me rappeler."
"J'étais Annika", répondit-elle. "Je suis Seven of Nine, maintenant."
L'ancien Borg fixa Seven pendant un moment. "J'ai le regret de vous informer qu'Axum est mort", dit-il.
"Je savais", dit-elle simplement. Et à ce moment, Janeway la vit purger l'émotion de son visage. Elle faisait appel à son conditionnement Borg pour rester efficace. Les sentiments pourraient venir plus tard.
Faisant un pas en avant, Tuvok demanda au survivant, "Quel est votre nom ?"
Bonne idée, Tuvok, pensa Janeway. Il a rejeté les notions du Collectif, il doit avoir un nom au lieu d'une dénomination.
"Je suis Xale", répondit l'ancien Borg. "Avant mon assimilation, j'étais un membre d'une race appelée Bufannsum."
"Espèce 7457", dit immédiatement Seven. "Humano•de, graminivore, limitée à son système solaire. Assimilée à la date index 8A1.D96.2F. Leur endurance apportait un plus au Collectif."
Elle se montre plus mécanique qu'à l'habitude, pensa Janeway. Elle espère probablement qu'une attitude familière Borg l'aidera à se sentir plus à l'aise. Mais est-ce que ça marchera, ou cela le rendra-t-il encore plus mal à l'aise ?
Xale n'eut aucune réaction apparente. Sur un ton qui n'avait pas du tout changé, il dit simplement à Seven, "Oui. Je suis le dernier de ma race maintenant. Seuls neuf Bufannsums avaient accès à l'Unimatrice Zéro et nous étions tous sur vaisseau où vous m'avez trouvé."
"Quelle est la dernière chose dont vous vous rappeliez ?" demanda le capitaine, ramenant la conversation sur l'attaque Sernaix.
Xale prit un moment pour réfléchir. "Je faisais une réparation difficile quand j'ai été gravement blessé. Pour accélérer la guérison, j'ai été placé dans une chambre de réparation et je suis entré en mode de repos."
"Alors vous n'avez pas souvenir de l'attaque ?"
"Non."
Janeway soupira, ayant la confirmation de ce qu'ils avaient suspecté. Elle poursuivit. "Il est clair par ce que vous nous dites que vous ne faites pas partie du Collectif. Etes-vous un Borg Libre ?"
"Je suis un membre du Constructif."
Ce terme était nouveau pour Janeway. "Le Constructif ?"
"La Force du Constructif Borg. Nous sommes un groupe d'anciens Borgs qui se sont séparés du Complexe, ce qu'on pourrait effectivement appeler des Borgs Libres."
Janeway réfléchit puis, comme l'ancien drone semblait loquace, elle décida de voir ce qu'elle pourrait tirer de lui. "Je ne suis pas familière de ces groupes et nous n'avons pas eu de contact avec aucun Borg depuis longtemps. Pourriez-vous nous parler d'eux ?"
Xale réfléchit, puis commença à leur donner des détails. "Quand le Voyager a détruit le réseau de transdistorsion, la Reine et tous les drones connectés à l'esprit ruche ont été terminés. Nous appelons cela le Cataclysme, la fin du règne de terreur du Collectif. Aussitôt que la résistance l'a appris, nous avons réuni tous les vaisseaux pour faire un inventaire et décider de l'action à suivre. Pendant le consensus, nos dirigeants se sont rencontrés pour discuter du problème. A la fin, ils ont officiellement dissous la résistance et ont fondé une nouvelle entité appelée le Complexe Borg Libre. Le but était de s'entre aider pour récupérer des effets de la domination par les Borgs et nous étions presque tous d'accords pour nous joindre. Axum fut le premier Coordinateur."
"Personne ne s'est opposé à ce qu'il dirige le Complexe ?" demanda Seven.
Xale rit. "Le Complexe était son idée. Axum avait été notre dirigeant depuis le début et pas par ambition. Il ne cherchait pas le pouvoir. C'est le pouvoir qui est venu à lui."
Ce point clarifié, Xale retourna à son récit. "Nous avons commencé des recherches sur la désassimilation et des vaisseaux éclaireurs furent envoyés pour découvrir comment le Collectif avait été détruit. En fait, le Collectif était en train de se reconstruire, mais nous ne l'avons su que beaucoup plus tard. Notre problème à ce moment-là concernait les autres races du Quadrant Delta. Axum tenta de communiquer avec l'une d'entre elles, appelée les Kallidiens..." Janeway et Tuvok redressèrent tous deux la tête à ce nom, "mais ils n'ont pas cru en son histoire."
Xale fronça les sourcils. "C'est à ce moment que le désastre arriva. A peine quelques jours après que nos communications avec Kallid aient pris fin, la population toute entière fut assimilée par des navires Borgs non-identifiés."
"Le nouveau Collectif", réalisa Janeway.
"Oui. Ce fut notre premier indice que quelques restes de la ruche existait toujours. Pour empirer encore les choses, les Kallidiens ont envoyé un appel désespéré de détresse, clamant que le Complexe était en train de les détruire parce qu'ils avaient refusé d'entamer les communications. L'appel fut reçu par plusieurs races du Quadrant Delta et leur réaction fut d'envoyer deux énormes flottes multi-planétaires pour mettre fin à la 'menace.'"
"Qu'est-il arrivé aux flottes ?" Demanda Tuvok.
Xale eut un sourire triste. "C'est une histoire plutôt longue, mais je vais vous raconter la fin. Une flotte menée par les Devores et les Krenims engagea le combat contre les forces du Complexe et perdit. Le Général Korok dirigeait la bataille et fit attention de mettre hors d'état, mais sans les détruire, leurs vaisseaux. Ils retournèrent chez eux en se demandant pourquoi un empire de tueurs les avait laissé vivre. L'autre flotte, que nous croyons avoir été principalement organisée pas les Vidiiens, eut la malchance d'entrer d'abord dans l'espace du Collectif. Ils furent assimilés."
"Après ça", dit Janeway, "vous deviez avoir amplement d'information pour trouver l'emplacement du nouvel esprit ruche."
"Nos inquiétudes à ce moment-là étaient devenues internes", dit Xale. "Il devenait clair que nous ne trouverions aucun allié voulant oublier notre histoire passée, comme l'avait espéré Axum. Plusieurs d'entre nous désiraient suivre la voie la plus logique, celle qui maximiserait nos chances de survie."
"L'expansion", dit Tuvok.
L'ancien Borg inclina la tête. "Le Vieux Collectif, avec tous ses défauts, ne refusait pas d'apprendre des races qu'il assimilait. Une espèce venant de votre quadrant avait une règle précieuse : 'Grandir ou mourir.'"
"Vous vouliez consolider votre espace", dit Janeway. "Pour ensuite utiliser votre puissance pour en gagner plus. Vous vouliez reprendre la voie des Borgs."
"Nous voulions nous défendre", dit Xale avec une pointe de colère. "Parmi les espèces non-assimilées, nous ne serions jamais les bienvenus. Nous n'avions pas d'autre choix. Les vôtres nous l'ont appris en répondant à nos salutations en ouvrant le feu."
"Vous vous êtes séparés du Complexe", dit Tuvok en état de fait.
Xale hocha la tête. "Un groupe d'entre-nous mené par Pavriqur, l'officier diplomatique d'Axum, forma sa propre alliance, le Constructif. Notre but était de nous défendre et de reprendre les Anciens Territoires Borgs. Axum n'en vit pas le besoin et essaya de nous en empêcher... Finalement, c'est lui qui provoqua le début du conflit. Nous avons eu plusieurs combats. Pendant un temps, nous étions à égalité, mais récemment nous nous sommes montrés les plus forts et avons repoussé le Complexe."
"Axum est mort en rentrant en collision avec le dispositif MIDAS au début de la guerre. Il fut suivi de Pavriqur, qui tomba dans le piège d'un espion du Complexe. Son assistant, Ankin Rotor, a pris le rôle de Directeur et nous dirige depuis. Il trouvera un moyen de conquérir les Sernaix." Une certitude apparut dans les yeux de l'ancien drone. "Nous avons défait tous les autres et nous vaincrons ces nouveaux ennemis."
"Qu'en est-il du Collectif ?" demanda Seven.
"Il n'existe plus. La dernière victoire militaire de Pavriqur était contre eux, et elle fut complète. Nos forces ont annihilé leur nouveau monde et capturé leurs vaisseaux."
Janeway fit une pause, le temps d'absorber toutes ces nouvelles informations. "Le Voyager et Starfleet se sont opposés au Collectif Borg à l'origine. Nous considérez-vous comme une menace ?"
"Vous nous avez libéré du Collectif. Aussi longtemps que vous ne vous alliez pas à nos ennemis, nous aurons une dette envers vous et nous ne nous opposerons pas à vous."
"Avez-vous des besoins quels qu'ils soient pendant que vous serez ici ? Nous avons des alcôves de régénération Borgs si vous en avez besoin. Pendant ce temps, nous ferons de notre mieux pour trouver un vaisseau du Constructif pour vous retourner à votre peuple."
Xale hésita, puis se coucha sur le dos, en donnant une réponse que Janeway n'avait pas l'habitude d'entendre dans des circonstances pareilles. "Merci."
Janeway alla dans la coursive pour parler de leur passager avec Tuvok et Seven. "Je ne pense pas que ce drone soit une grande menace, mais je ne veux pas qu'il reste seul. Seven, je veux que vous passiez du temps avec lui. Faites-lui faire une visite du vaisseau, montrez-lui les alentours... parlez continuellement avec lui et apprenez tout ce que vous pourrez sur ces nouveaux groupes Borgs. Tuvok, êtes-vous d'accord ?"
Tuvok réfléchit. "Bien que ce nouveau groupe, le Constructif, semble être puissant, je ne vois aucune raison de ne pas profiter de cette opportunité pour réunir le plus d'informations possibles. N'étant pas membre du Collectif, la puissance d'un seul ancien drone ne devrait pas présenter une menace."
Janeway se retourna vers Seven. "Donnez-lui du travail. Dans l'Ingénierie ou la passerelle, vous connaissez la marche à suivre. Je veux que vous vous montriez ouverte. Montrez-lui tout le vaisseau, mais sans lui révéler aucun détail crucial. Voyez ce qui vous pouvez lui soutirer."
"Bien, Capitaine", répondit Seven avant de retourner à l'Infirmerie.
Ce que je viens de lui demander de faire est-il juste ? pensa Janeway. Elle aura affaire avec quelqu'un ayant embrassé les idéaux Borgs qui ont détruit sa vie. Cela ne serait facile pour personne.
Regardant les portes de l'Infirmerie se refermer, Janeway se remémora le dossier de Seven et se sentit rassurée. Si quelqu'un pouvait s'en occuper, c'était elle.
 
***
 
"Entrez."
Le Commandeur Chakotay entra dans la salle, revêtu d'une armure Borg. Il leva son bras artificiel et étendit son extrémité craquant d'un arc électrique vers Janeway, entonnant froidement, "Votre culture s'adaptera pour nous servir..."
Janeway secoua vigoureusement la tête. Personne. Chakotay va bien. Ton esprit te joue des tours.
La sonnerie de la porte se fit entendre. "Entrez", dit Janeway.
A son soulagement, ce n'était pas un Borg qui attendait de l'autre côté de la porte. Il y avait seulement Chakotay et bien qu'il n'eut pas encore recouvré son attitude habituelle, il était clair qu'il allait bien. "Catherine", dit-il chaleureusement.
Une part du Capitaine Janeway voulait faire le tour de son bureau pour l'embrasser. C'était son côté Catherine. Le côté capitaine savait qu'elle était dans sa salle de travail, que c'était plus le moment de parler que de faire du social. Ses décennies d'expérience la maintinrent dans son fauteuil.
Chakotay prit la chaise en face d'elle et se pencha vers l'avant. "Tu sais, tu me surprends", dit-il. "Permettre qu'un Borg débranché reste sur le vaisseau ? Nous ne sommes pas encore parvenu à nous débarrasser de la *dernière*."
Elle ne pouvait que rire à celle-là. "Je ne pense pas que Seven ait beaucoup en commun avec notre ami Xale. Ce qui m'amène à la raison de ma convocation. Que penses-tu de lui ?"
Le Premier Officier prit une expression sérieuse. "Je vais te le dire, mais je pense que je vais être redondant. Combien de fois avons-nous eu cette conversation, Catherine ?"
"J'ai perdu le compte", admit Janeway. "Mais la situation est différente et j'ai toujours besoin de tes conseils."
"Tu as raison, cette situation EST différente. Xale ne fait pas partie du Collectif avec lequel nous avons l'habitude d'avoir affaire. Il représente pour nous un risque inconnu."
"Et des possibilités inconnues. Le Collectif n'est plus, Chakotay. La Force du Constructif Borg constituerait un allier potentiel de valeur pour la Fédération. La technologie des Borgs pourrait devenir un élément capital dans la guerre avec les Sernaix."
"Mais nous avons besoin de former une alliance avec le Constructif avant d'espérer d'eux qu'ils partagent toute technologie", précisa Chakotay.
"Nous avons Xale. En le gardant à bord comme représentant du Constructif, nous pourrions construire la base d'une alliance. Qu'en penses-tu ?"
Il était évident pour Chakotay que le capitaine avait pris sa décision. Pourtant, elle ne l'avait pas convaincu qu'il s'agissait de la bonne chose à faire. Il dit donc simplement, "tu sais ce que je pense des Borgs, Catherine. Pourtant, tu m'as déjà prouvé que j'avais tort et j'espère que tu pourras le faire à nouveau."
Catherine sourit, sachant que Chakotay lui offrait son soutien. "Nous nous assurerons que notre invité se sentira chez lui ici, mais au cas où tu aurais raison et que sa présence ici devienne un problème, nous continuerons la recherche d'un autre navire du Constructif. Une autre chose, d'ordre personnel", dit-elle, faisant le tour de son bureau pour placer ses mains sur ses épaules, "On se voit ce soir. Dans mes quartiers."
Posant ses mains sur les hanches de Catherine, il lui sourit. "Vas-tu faire le dîner ce soir ?"
"Oui, je pense pouvoir faire cuire quelque chose", répondit-elle après un moment. Brisant le moment de tendresse, elle retourna derrière son bureau.
En soupirant, Chakotay dit pour la taquiner, "Je suppose que je peux l'ajouter à mon agenda."
"Tu... supposes ?" demanda Catherine, levant le regard de la tablette qu'elle lisait. Elle adopta un ton mortifié et regarda Chakotay comme si elle avait été profondément blessée par sa réponse.
"Je me demande toujours si les bénéfices de notre relation compensent tes plats cuisinés", expliqua-t-il, semblant songeur.
"Avec une telle attitude, je n'aurai aucun scrupule à vous supprimer ces bénéfices, Commandeur", dit-elle gentiment.
"Dans ce cas, j'ai pris ma décision. J'adore tes plats rôtis liquéfiés."
 
***
 
Seven entra dans l'infirmerie. Son attention fut immédiatement attirée par l'ancien drone Borg. "Le Capitaine Janeway m'a demandée de vous faire visiter le vaisseau, Xale."
"Ceci est acceptable, néanmoins si j'avais simplement un accès à l'ordinateur principal de ce navire, je pourrais étudier sa schématique et la composition de son équipage. Le procédé serait beaucoup plus efficace et j'aurais une plus grande compréhension du Voyager." Xale se mit à la hauteur de Seven tandis qu'elle le guidait hors du confinement de la section médicale.
Seven savait que Xale avait raison. Cependant, c'était contraire aux instructions du Capitaine Janeway. Elle n'eut besoin que de quelques nanosecondes pour inventer une explication qui pourrait être acceptable pour l'ex-drone. "Ce serait plus efficace. Néanmoins, le Capitaine Janeway fait montre pour vous d'un niveau de confiance et d'acceptation en vous permettant d'avoir accès physiquement aux emplacements réels à bord du vaisseau."
Xale inclina légèrement la tête en suivant Seven dans l'ascenseur. "Leur manière de communiquer est inefficace et inexacte."
"Ingénierie", demanda Seven. "Leur méthode de communication reflète leur individualité."
"Certains aspects de l'individualité doivent être sacrifiés pour le bien commun. Une diffusion précise des informations augmente la capacité de chaque membre d'un groupe d'atteindre la perfection." Le ton de Xale était neutre, mais gardait un aspect à peine caché de supériorité. "C'est pourquoi l'humanité et les autres races du Quadrant Alpha persistent dans leur inefficacité."
Seven ressentait en elle une certaine rancoeur face à l'affront à peine caché contre sa famille, mais elle ressentait aussi de l'incertitude profondément en elle. Avait-elle embrassé son humanité à un point telle qu'elle était devenu moins que ce qu'elle avait été ? "Leur méthode de communication transmet plusieurs niveaux de significations et de compréhensions..."
"Tous manquant de clarté et pouvant facilement être mal interprétés", l'interrompit Xale. Il poursuivit sa pensée. "Le groupe a trop souvent souffert pour que la méthode d'expression individuelle puisse continuer à exister. Leurs méthodes de communications favorisent de mauvaises informations."
Lorsque les deux Borgs entrèrent dans l'ingénierie, Seven se retrouva incapable de trouver une faille dans la logique de l'ancien drone. Pour l'essentiel, il avait raison. Les méthodes de communications utilisées par l'équipage manquaient d'exactitude et délivraient de mauvaises informations. A dessein ou non. Et toute cette conversation avait commencé parce qu'elle avait trompé le Borg pour qu'il se conforme aux ordres du Capitaine Janeway.
Peut-être que son association avec les humains s'était finalement faite au détriment de tout son développement. Une mèche de cheveux glissa de sa tresse qui aurait dû la garder en place et inconsciemment, Seven la replaça immédiatement dans sa coiffure immaculée.
"Allons, Miral... Tu sais que Tante Catherine et Maman n'aiment pas le jus de raisin sur les consoles de l'Ingénierie." Tom déplaça sa fille hyperactive d'une hanche à l'autre et s'apprêta à essuyer les gouttes tombées de la tasse supposée être à l'épreuve des fuites, mais que sa fille était parvenue à contrecarrer. "Oh, hé, Seven", l'accueillit Tom avant de fixer l'autre Borg d'un regard soupçonneux. "J'attendais juste que B'Elanna se libère et vienne me prendre notre petite terreur des mains. Harry et moi avons certains ajustements de précision à faire dans le système de navigation après notre petite course jusqu'ici dans le Quadrant Delta."
Seven arqua les sourcils. "Voici Tom Paris et sa fille Miral."
"Les méthodes humaines d'élevage de leurs enfants semblent demander trop d'effort sur l'environnement de l'enfant et à un coût en ressources plus grand qu'il ne semble nécessaire. Ce temps individuel pourrait être mieux utilisé à autre chose si l'enfant était placé dans une chambre de maturation. Ainsi les deux pourraient être des membres productifs de l'équipage du Voyager", fit observer froidement Xale. Heureusement pour lui, Tom était toujours occupé à nettoyer les dégâts, se dépêchant avant que B'Elanna ne puisse voir l'état dans lequel Miral avait laissé une de ses consoles d'ingénierie.
Seven s'éloigna du père furieux et se concentra une fois de plus sur l'ancien drone. "Il y a des avantages à l'approche individuelle. L'enfant approfondit des talents nécessaires interrelationnels par son association rapprochée avec ses parents." Seven retourna son regard vers Tom et Miral pour découvrir que l'enfant souriait joyeusement en vidant le reste de sa tasse sur une autre console. "Bien que je croie qu'il y a des fois où les parents humains seraient d'accord avec vous. Enseigne Vorik..." Seven tourna son attention vers l'officier Vulcain qui passait près d'eux. "Pourriez-vous s'il vous plaît montrer à Xale le moteur de courant de glisse et les circuits Borgs que nous avons intégrés." Le Vulcain hocha la tête et montra la direction à l'autre Borg pendant que Seven s'approchait de Tom et prenait l'enfant actif de sa hanche.
"Merci, Seven." Tom fit un grand sourire à sa collègue d'équipage qui faisait montre d'instinct maternel, un talent qu'elle avait développé avec les enfants Borgs. "Je jurerais qu'à certains moments avec Miral, il faudrait avoir huit bras plutôt que deux."
Seven inclina légèrement la tête, concentrant son attention sur l'enfant sur sa hanche. "Il est tout à fait évident pour ceux d'entre nous qui vous connaissent, Lieutenant, qu'elle est bien la fille de son père." Harry se glissa derrière Seven et fit un grand sourire à Tom qui se détourna des dégâts pour regarder l'ancienne drone Borg, la regardant avec perspective.
"Elle est bonne, Seven", siffla Harry, montrant un grand sourire à son meilleur ami. "Maintiens-le sur ses gardes. Il s'est relâché depuis qu'il est devenu papa."
"Très drôle, Harry... Fais-moi confiance, ce n'est pas Miral qui a besoin de votre aide à toi et à Seven... C'est moi. Je suis débordé tous les jours." Tom finit d'essuyer les dernières gouttes et se concentra une fois de plus sur Seven. "Comment va votre visite guidée, Seven ?"
"Xale est difficile. Je trouve que son esprit de supériorité est difficile à négocier", admit Seven en soupirant tandis qu'elle rendait l'enfant à son père.
Tom et Harry secouèrent leur tête et firent de leur mieux pour ne pas sourire devant elle. Ils échouèrent. "Un drone borné... Qui aurait cru cela ?" Harry lança à Tom un regard désapprobateur, mais Tom se contenta de hausser les épaules.
Seven fronça les sourcils. Quelque chose en elle lui disait que ses compagnons d'équipage la trouvaient également agaçante. "Ceci ne vous surprend pas, ce qui m'amène à la conclusion que vous avez une réaction similaire envers moi."
"'Avions', pas 'avons', Seven. Vous n'êtes plus du tout comme Xale. Mais quand le Capitaine a commencé à faire du social avec vous..." Tom tenta de désamorcer ce qu'avait provoqué sa mauvaise réaction. "Disons simplement que vous avez parcouru un long chemin depuis lors."
Sur la défensive, Seven se redressa et regarda Tom. "Je crois que vous faites erreur, Lieutenant. Je me suis adaptée aux circonstances. J'ai appris que le Capitaine Janeway avait souvent raison. En conviendrais-tu, Harry ?"
"Ah..." Harry grimaça. Le kimchee se trouvait quelque part autour de sa taille concernant cette question. Sa réponse allait déterminer s'il resterait sur place, ou s'il allait s'enfoncer. "Tu sais, je n'ai pas vraiment passé beaucoup de temps avec toi pendant ce temps-là, Seven. Tu ferais mieux de questionner le Capitaine Janeway sur un sujet comme celui-ci."
"C'est pourquoi elle reçoit un gros salaire. Parce qu'elle n'a pas peur." Tom sourit légèrement en dirigeant son commentaire vers Harry.
Harry jeta un regard vers Tom. "Serait-ce pour cela que tu as demandé à Chakotay de parler à B'Elanna au sujet des histoires de romance qu'elle lit constamment ?"
"Ca suffit, les garçons. Séparez-vous." B'Elanna secoua la tête à l'attention des deux hommes. "Et ils se disent des adultes." Elle s'avança et prit Miral de la hanche de Tom. "Vous deux, vous n'avez pas des diagnostics de contrôles de navigation à faire ou quelque chose du genre ?" Les deux hommes hochèrent la tête et sortirent de l'Ingénierie, continuant d'argumenter entre eux. B'Elanna regarda Seven. "Ne les laissez jamais vous convaincre qu'ils sont vraiment matures... Ils ne sont devenus que des versions plus grandes des petits garçons qu'ils étaient."
Seven hochait la tête au moment où Vorik lui ramenait Xale. Ce dernier concentra son attention sur la mère et la fille. "Il y a une adaptation intéressante de la technologie Borg sur ce vaisseau. Je trouve intéressant que vous vouliez adapter une technologie supérieure tout en refusant un développement social supérieur. J'aimerais observer plus de situations dans votre élevage de l'enfant."
B'Elanna s'éloigna légèrement de Seven et de Xale et tira inconsciemment Miral en arrière, loin du Borg. "Je ne sais pas, Seven. Je sais que le Capitaine veut que Xale voie le vaisseau. Mais être assis et nous observer Miral et moi ensemble, ce n'est pas comme visiter la passerelle."
"J'ai appris à apprécier les méthodes d'interactions de l'équipage du Voyager en observant et en participant. Peut-être qu'il en sera également ainsi pour Xale", suggéra Seven.
B'Elanna secoua la tête et contre son meilleur jugement, accepta. "Très bien. Je ne sais pas ce qui en sortira, mais allons-y avant qu'elle renverse quelque chose sur une de mes consoles."
 
***
 
Seven et l'ancien drone entrèrent dans la salle de Conférence qui était habituellement utilisée comme terrain de jeu pour enfant. Cette salle de conférence, utilisée moins fréquemment, avait l'avantage d'offrir une vue de l'espace, évitant l'impression d'enfermement que certaines régions du vaisseau, qui n'avaient pas de baie vitrée, provoquaient. La table et les chaises avaient été retirées, et à leurs places il y avait quelques meubles plus petits, une variété de jouets, et de nombreux objets qui intéresseraient des enfants de tous âges.
Le Voyager avait fait un long chemin vers l'intégration de la vie de famille dans ce domaine.
B'Elanna leva la tête pour faire rouler une balle sur le plancher, entre elle et Miral. Il était évident à son expression qu'elle n'était pas heureuse de l'intrusion, spécialement en considérant qui accompagnait Seven, mais elle était au courant des souhaits du Capitaine. Elle n'aimait pas non plus le sentiment d'être un spécimen en exhibition. Miral, de son côté, ne semblait pas être dérangée, et ayant déjà vu l'ancien drone, elle lui lança un petit regard et retourna son attention au jeu beaucoup plus intéressant qu'était de faire rouler la balle avec Maman.
Seven observa la salle. "Ce lieu a été adapté pour les activités d'éducations des enfants. Ils peuvent y venir pour exercer leurs esprits à travers des activités appelées jeux. Ceux-ci renforcent de nombreuses connexions dans leur cortex cérébral, ce qui organise les comportements que les enfants auront besoin d'apprendre pour fonctionner comme des membres adultes fonctionnels dans la société du vaisseau."
Il y avait longtemps que B'Elanna n'avait entendu Seven parler à son ancienne manière Borg. C'était énervant et servait à lui rappeler le chemin parcouru par Seven dans sa socialisation. Elle se demandait ce que rouler une balle entre elle et sa fille avait à voir avec cette description, mais elle décida de ne pas le demander. Si elle le faisait, elle serait sûre d'avoir la réponse. Réponse, d'ailleurs, qu'elle aurait de toute façon.
Seven poursuivait. "En ce moment, B'Elanna est engagée dans une sorte d'activité appelée jeu qui consiste à faire rouler une petite sphère comprimable entre elle et l'enfant. Cette activité sert aussi bien d'exercice pratique pour l'enfant, permettant le développement de sa coordination motrice et le contrôle de manipulation, que de renforcement du lien entre une mère et sa fille."
L'ancien drone posa une question. "Lequel est le plus important, le lien émotionnel ou le développement de la coordination motrice ?"
"Cela dépend de l'espèce. Avec les humains, la maintenance du lien émotionnel entre le gardien de l'enfant est aussi importante pour le bon développement de son comportement futur que le développement de sa coordination motrice. Chez d'autres espèces, comme les Vulcains, la maintenance du lien est moins critique, aussi longtemps que l'enfant a un adulte de l'espèce dont il apprendra les nombreuses approches de l'intellectualisation et du contrôle émotionnel."
Le visiteur réfléchit un moment et répondit finalement quelque chose qui sonnait familier pour B'Elanna. "Cela semble très inefficace."
Seven hésita puis s'adoucit un peu quand Miral se tourna pour lui lancer un sourire avant de retourner son attention vers sa mère. "Je l'ai aussi pensé la première fois que je l'ai vu, mais j'ai découvert que le système avait ses bénéfices."
Le communicateur de Seven émit un gazouillement. "Seven ?"
"Ici Seven."
"Avez-vous quelques instants à nous consacrer ? Nous avons un problème ici à l'astrométrique et votre aide nous serait utile."
Seven regarda B'Elanna. "Puis-je vous laisser notre invité en observation pour quelques minutes ? Il ne semble pas que ce sera long."
B'Elanna n'était pas heureuse, mais l'ancien drone semblait inoffensif. "Bien sûr. Mais ne vous éternisez pas."
"Je reviendrai rapidement." Puis, à l'intention de l'ancien drone, elle précisa. "Je reviendrai dans quelques minutes pour continuer notre visite." Elle se retourna pour partir.
Seven était partie depuis quelques minutes quand B'Elanna remarqua que l'ancien drone commençait à s'approcher. Elle leva la tête. "Puis-je vous aider ?"
L'ancien drone regarda vers elle puis vers Miral. "Il y a des moyens beaucoup plus efficaces d'entraîner le réseau neural de votre enfant. Les méthodes que vous employez sont erratiques et lentes."
B'Elanna se sentait mal à l'aise, mais essaya d'éviter de l'offenser. "C'est celle que nous utilisons et elle fonctionne bien depuis des générations."
L'ancien drone ne se laissa pas débouter et B'Elanna commença à se sentir nerveuse. "Ca n'a pas d'importance, vos méthodes sont inefficaces. La poursuite de la perfection demande l'adoption de nouvelles méthodes et approches quand l'exposition à des cultures supérieures les rend disponible." Il s'approcha de Miral. "Laissez-moi vous faire une démonstration."
La nervosité de B'Elanna explosa en un total mode de combat Klingon pour défendre son enfant. Elle se dressa, tentant de repousser l'ancien drone loin de sa fille, "Non !"
Le hurlement soudain fit sursauter Miral et lui fit lever la tête, brusquement effrayée de ce qu'elle voyait au-dessus d'elle.
L'ancien drone fut repoussé, mais pas intimidé. "Vous allez me permettre de vous démontrer nos moyens supérieurs. Vous devez avoir une démonstration de l'infériorité de vos approches." Il s'avança une fois de plus vers Miral.
B'Elanna s'était placée entre une Miral stupéfaite sur le sol et l'ancien drone devant elle. "Restez loin de mon enfant !"
Cette fois, l'ancien drone ne se contenta pas de la repousser. Quand B'Elanna fit un geste vers son communicateur, l'ancien drone donna l'assaut en levant son bras et sonna B'Elanna qui tomba, frappant le sol devant Miral.
Miral se mit à hurler.
 
***
 
Harry et Tom étaient dans le couloir à travailler sur un système derrière un panneau quand Harry se redressa soudainement, semblant tout à coup tendu.
Tom leva la tête vers Harry. "Qu'y a-t-il, Harry. Ca va ? On dirait que tu as vu un fantôme."
Harry laissa tomber ses outils et sans savoir vraiment pourquoi, s'élança le long du couloir. "Tom, où est Miral ?" Il continuait d'avancer.
Tom se leva et commença à le suivre, étonné par le comportement soudain de son ami. "Elle est dans l'aire de récréation des enfants avec B'Elanna. Pourquoi ?"
L'impression de tension d'Harry passa à l'urgence et il commença à accélérer le pas puis courut dans le couloir. "Je ne sais pas, mais nous devons aller là-bas. Maintenant. Quelque chose va mal." Il courut encore plus vite. "Très mal."
Tom n'avait aucune idée de ce qui se passait, mais il suivit rapidement, réclamant en même temps une équipe de Sécurité à l'aire de récréation.
 
***
 
Harry, ayant une tête d'avance, arriva le premier à la porte de l'aire de récréation. Quand il l'ouvrit, il découvrit un cauchemar.
L'ancien Drone était debout au milieu de la salle et tenait Miral. B'Elanna gisait sur le sol tout près. Il était évidant qu'elle avait été sonnée et elle commençait à secouer la tête. Miral se tortillait et hurlait, affolée et effrayée, et faisant le peu qu'elle pouvait pour échapper à l'horreur.
Harry sortit son phaseur, mais l'ancien drone le vit et activa ses boucliers Borgs avant qu'Harry n'ait eu le temps de l'étourdir par un tir.
C'est alors qu'Harry vit ce que l'ancien drone tentait de faire. Il tentait de maintenir Miral sans bouger pour pouvoir aligner ses tubes d'assimilation sur un point à l'arrière de son cou.
Il tapa son communicateur. "Seven ! Descends ici maintenant ! Le drone a Miral et il tente d'opérer une sorte d'assimilation."
Harry entendit la réponse, accompagné par un bruit de course. "Je serai là dans trente secondes."
Tom passa la porte et sortit immédiatement son phaseur. "Miral !" D'un geste automatique, il leva le phaseur, puis le baissa, incapable de l'utiliser avec la fille si près. A la place, il le laissa tomber et s'apprêta à se jeter sur l'ancien drone.
Harry se souvint de quelque chose qu'il avait appris de Seven au sujet des boucliers personnels Borgs et retint Tom. "Ca ne servira à rien."
Tom se retourna vers lui. "Je dois faire quelque chose !"
Harry regarda les panneaux au plafond et, trouvant ce qu'il cherchait, visa et tira. Le faisceau découpa un trou, exposant un conduit de plasma au-dessus. "Regarde, je vais tenter quelque chose, mais il faut que tu éloignes B'Elanna de là. Prend-là, maintenant !" Il poussa Tom vers B'Elanna. Tom attrapa sa femme et la traîna vers un coin. Une fois en sécurité, il leva les yeux et vit Harry pointer son phaseur sur le conduit puis faire feu. Le conduit explosa, envoyant des étincelles et des flammes à partir du point d'impact. La section flexible du conduit tomba du plafond et pendit librement. Le jeu de lumière prit fin quand le disjoncteur à plasma du plafond détecta la fuite dans le flux du conduit.
L'ancien drone était momentanément distrait de ses tentatives avec Miral, mais maintenait sa poigne sur elle pendant qu'elle se tortillait. Sûr de ses défenses, il retourna son attention sur sa captive.
Harry saisit l'extrémité du conduit qui pendait et l'approcha de l'ancien drone. Visant le disjoncteur à plasma au plafond avec son phaseur, il le neutralisa. La coupure cessa de fonctionner et relâcha le flux de plasma qu'il retenait. Le disjoncteur suivant détecta la fuite quelques instant plus tard, mais ces quelques instants étaient suffisants pour les desseins d'Harry. Le flux bref de plasma sortit et frappa les boucliers Borgs, provoquant une explosion qui fut dirigée vers l'extérieur, soulevant Harry et le projetant contre le mur. Les boucliers de l'ancien drone cessèrent aussi de fonctionner et, bien que le souffle n'ait dirigé aucune énergie vers l'intérieur, il y avait à l'évidence des courts-circuits et des perturbations dans plusieurs de ses systèmes Borgs.
Il chancela, puis tomba sur le dos. Miral, terrifiée et hurlante, rebondit sur le sol derrière la forme inanimée quand l'ancien drone toucha le sol.
Bien qu'initialement secoué par l'explosion, et même s'il était placé plus loin et hors de la trajectoire directe, Tom se précipita et attrapa sa fille, puis recula vers sa femme. L'ancien drone paraissait être inconscient. Miral s'accrocha à son père, pleurant toujours de terreur, mais à part ça, elle semblait miraculeusement n'avoir aucune blessure. Tom la serra contre lui, l'assurant qu'elle avait le droit de pleurer. La Sécurité et Seven passèrent en même temps la porte. Indiquant l'ancien drone, il cria, "Sortez cette chose d'ici ! Enfermez-la dans une cellule."
Ce fut à ce moment qu'il remarqua qu'Harry gisait dans le coin, immobile.
 
***
 
Maintenant Seven savait comment s'était senti le Capitaine quand elle avait été assise à côté du lit de Chakotay. Cette fois, elle n'avait pas cette inquiétude détachée qu'elle avait sentie en se tenant près du lit de Chakotay, espérant qu'un bon ami, un membre de sa famille, survivrait. A ce moment-là, elle aurait été en mesure de faire une liste de ses signes vitaux en expliquant exactement, en termes purement scientifiques, ce qui se passait dans son corps. Maintenant, tout ce qu'elle pouvait faire était ressentir la peur, la colère et une rage confuse dans son esprit et son corps. C'était la réaction d'une personne devant la possibilité de perdre une partie d'elle-même. Elle n'avait même pas conscience des paroles du Docteur qui faisait un rapport sur la condition d'Harry.
"... Dans quelques jours, il sera comme neuf." Les mots traversèrent finalement le miasme d'émotions dans son cerveau, lui faisant lever la tête pour regarder le Docteur.
Ce dernier soupira légèrement en regardant Seven avec un mélange de douleur, de tolérance et d'impatience. "Comme je le disais, Seven, je suis parvenu à stabiliser Monsieur Kim. Il devra rester ici pendant quelques jours, mais il devrait se rétablir pleinement."
"Merci, Docteur. Ce que Monsieur Kim a tenté était dangereux à l'extrême. Quand les boucliers Borgs sont en surcharges, l'énergie se dissipe vers l'extérieur. Il était donc sûr que Miral serait sauve. Cependant..."
Le Docteur regarda à nouveau son patient. "... Il savait qu'il prenait un risque." Secouant la tête, le Docteur appuya un autre injecteur hypodermique sur le cou d'Harry et relâcha la drogue dans le corps de l'officier endormi. "Je ne cesse de m'étonner de voir à quel point le Capitaine est parvenue à passer ses mauvaises habitudes à cet équipage pendant que nous étions dans le Quadrant Delta. Je pourrais écrire une thèse incroyable sur ce sujet, mais il est probable que le Capitaine demanderait au Lieutenant Torres de faire quelque chose à mon programme pour se venger..."
Seven lança un regard interrogateur au Docteur, ne comprenant pas vraiment que sa critique n'avait rien de sérieux et que c'était en fait une manière de couvrir son affection extrême pour tous les membres de l'équipage original du Voyager, du Capitaine jusqu'au membre d'équipage Gerron. Le Docteur devint silencieux sous son regard et retourna à son travail sur le Lieutenant inconscient, prenant des notes et administrant d'autres médications. Après quelques instants, Seven reprit la parole. "Ce que je n'arrive pas à comprendre, Docteur, c'est comment le Lieutenant Kim savait que Miral était en danger."
"Ils semblent liés à un certain niveau. Je n'ai pas non plus été en mesure de déterminer la cause de leur lien. J'ai une théorie. Cela pourrait être connecté d'une certaine manière aux pouvoirs que Monsieur Kim et Miral développent, bien qu'ils aient des manifestations différentes, après que Monsieur Kim et le Lieutenant Torres aient partagé cet événement, avant que vous vous joigniez à nous." Le Docteur continuait à travailler tout en parlant.
Seven pencha la tête de côté. "Vous faites référence au Pourvoyeur kidnappant les Lieutenants Kim et Torres." Le Docteur inclina la tête pour confirmer. "Alors je ne comprends pas pourquoi la progéniture du Lieutenant Torres développerait le lien avec Monsieur Kim et ses pouvoirs, tandis que le Lieutenant Torres ne le ferait pas. Il est plus probable que vous ayez affaire à deux événements indépendants."
"Possible, mais j'en doute, Seven. Cependant, comme je l'ai dit, ce n'est qu'une théorie pour le moment. Le fait est que Miral et le Lieutenant Kim partagent un lien mental et dans cet incident du moins, ce fut incroyablement utile." Le Docteur regarda Seven. "Maintenant, je crois que vous devriez aussi vous reposer, Seven. Ce fut un jour très stressant également pour vous." Il observa Seven se focaliser une fois de plus sur Harry. " Ou peut-être pourriez-vous vous installer dans la chaise du Capitaine pour dormir dessus." Ses paroles étaient une fois de plus à la limite du sarcasme.
"Ce ne sera pas nécessaire, Docteur. Je dois m'occuper d'autres choses avant de me régénérer."
Le Docteur ne put que secouer la tête. "Peut-être est-ce une sorte d'infection virale que le Capitaine propage", marmonna-t-il humblement à personne en particulier.
 
***
 
Xale resta debout immobile dans un coin de la cellule quand Seven approcha. Elle hocha la tête en direction des deux gardes et ils s'éloignèrent des deux Borgs, représentant l'une l'ancienne et l'autre la nouvelle version d'une espèce cependant toujours aussi dangereuse.
"Vous êtes un individu, pourtant vous avez essayé d'assimiler Miral Paris et dans le procédé, vous avez blessé mon compagnon. Expliquez-vous." Les yeux de Seven s'étrécissaient de colère bien que son expression et sa voix restaient calme.
Le visage de Xale était absolument impassible. Ce n'était pas un masque qu'il portait pour déguiser des sentiments sous la surface, c'était simplement lui. "L'enfant aurait bénéficié des améliorations Borgs que je tentais d'accomplir. Ces activités inefficaces pour améliorer la coordination motrice de l'enfant n'auraient plus été nécessaires. Je ne vois aucune logique dans le refus de compléter ces améliorations."
"Miral est une enfant. Ses parents ont la responsabilité de prendre les décisions pour l'enfant." Seven restait impassible à l'extérieur de la cellule. "Vous avez voulu les forcer à accepter votre décision pour leur enfant."
Xale regarda Seven avec une image presque miroir de l'expression de son visage. "Leur méthode d'éducation est inefficace. L'amélioration que j'aurais accomplie était une manière plus efficace d'atteindre le même but."
"La fin ne justifie pas toujours les moyens. Miral devrait avoir le droit de grandir normalement, de devenir un individu qui prend ses propres décisions. La poursuite de la perfection ne doit pas être imposée à aucun individu", dit Seven, les mains serrées derrière son dos. Comment un individu ne pouvait-il pas encore comprendre la base des principes que le Capitaine Janeway lui avait enseignée ? "Vous avez tenté de voler cette décision à Miral, à ses parents. Comme le Borg vous a un jour volé cette décision."
Xale continua de fixer Seven, impassible. "Elle aurait toujours été un individu. Un individu supérieur."
"Il n'est pas possible d'être un individu supérieur. C'est la nature d'un individu d'être différent de tout autre individu. Pendant mon séjour ici, je suis arrivée à le comprendre. Nous avons tous nos forces et nos faiblesses." La voix de Seven perdait de sa neutralité et un froncement commençait à apparaître aux coins de sa bouche. "Ce que vous et moi percevons comme une faiblesse pourrait se montrer ne pas l'être. Vouloir corriger, même légèrement, un individu sans son consentement serait déshonorer l'individualité de cet être."
"Ils vont trop loin dans leur individualité. Pourquoi n'accepteraient-ils pas automatiquement une procédure qui leur ferait atteindre le même but plus rapidement." Xale restait toujours aussi impassible.
"Ce n'est pas le but qui importe dans ce cas. Le chemin que l'enfant aura parcouru pour arriver au but est au moins aussi important que le but lui-même." Le ton de Seven était maintenant passionné et son expression affichait la consternation qu'avaient provoqué les actions du drone de la Force du Constructif Borg. "Ce n'était pas ce qu'Axum avait en tête quand il s'était séparé du collectif. Ce n'est pas ce que le premier dirigeant souhaitait pour vous tous."
"Ce que le premier dirigeant souhaitait pour nous n'est pas pertinent. C'est ce que la Force du Constructif Borg a et ce qu'à l'évidence vous n'avez pas." Xale regarda Seven en la réévaluant. "Vous avez perdu la pureté de pensée que vous aviez, Seven." Le ton du Borg montrait qu'il voyait que la morale de Seven serait un obstacle dans ce qu'il cherchait à accomplir. "Si vous continuez dans ce genre de raisonnement, vous abandonnerez la quête de perfection et adopterez les modes de vie de ces créatures inefficaces."
Seven se redressa, regardant Xale dans les yeux. Les images d'Harry, du Capitaine Janeway, de Chakotay, du Docteur et du reste de l'équipage emplirent son cerveau. Tous ceux qui lui avaient appris ce que c'était d'être un individu, ce qu'être humain signifiait réellement. "Je crois que c'est ce que je ferai."
 
***
 
Seven venait d'entrer dans l'infirmerie et se dirigeait vers le lit d'Harry au moment où le Docteur terminait ses recommandations. "Vous êtes en congé pour vingt-quatre heures, Monsieur Kim." Le Docteur se retourna quand il prit conscience de l'approche de Seven. "Seven, je compte sur vous pour veiller à ce que Monsieur Kim suive mes directives. Beaucoup trop de membres de l'équipe de commandement ont hérité de l'insouciance du Capitaine en ce qui concerne leur santé physique."
Seven inclina la tête en direction du Docteur. "J'y veillerai, Docteur." Le HMU s'éloigna d'eux et Seven se rapprocha d'Harry. Ses actions auraient pu être interprétées comme s'il laissait la place au jeune couple, mais en réalité il était plus difficile pour lui de les voir ensemble qu'il ne voulait le leur laisser voir.
L'attention de Seven était si focalisée sur Harry qu'elle n'avait pas remarqué le départ du Docteur. "Ta prédisposition à prendre des risques t'a une fois de plus mené à être blessé. J'ai déjà remarqué cette tendance par le passé. Je trouve cela inquiétant."
Harry secoua la tête et sourit à Seven. Sa version de l'inquiétude était étrange mais le réchauffait néanmoins. "Il n'y avait pas beaucoup de choix. Je ne pouvais pas laisser cela arriver à Miral et j'étais le seul qui pouvait l'aider."
Soupirant légèrement, Seven posa sa main sur celle d'Harry, ses doigts se croisant avec ceux du Lieutenant. "Même si c'était nécessaire, j'aurais tout de même préféré que ce ne soit pas toi qui t'exposes à ce risque." Ses yeux reflétaient l'émotion qu'elle trouvait toujours difficile à dire avec des mots.
"Je sais, Seven", dit doucement Harry en lui souriant. Ce que les mots n'arrivaient pas à dire, leurs langages corporels l'exprimaient très bien.
Le Docteur, qui avait observé les interactions du couple retourna dans la section médicale principale et leur lança un regard. Il fit de son mieux pour garder une voix amicale, mais échoua en grande partie. "Vous savez, je n'arrive pas à comprendre cet équipage. Quand je refuse de vous laisser partir, vous partez tout de même. Quand je vous laisse partir, vous flânez dans mon infirmerie..."
Harry leva une main et glissa du lit médical. "Nous avons reçu le message, Doc... Nous quittons l'infirmerie. Maintenant."
Le Docteur hocha la tête de satisfaction quand Harry et Seven s'éloignèrent en direction de la sortie. "Pendant que tu récupéreras, tu auras besoin de ce que j'ai entendu le lieutenant Paris nommer de Tendres Soins Affectueux." Harry se tourna vers Seven, légèrement surpris. Seven le regarda en faisant sautiller les sourcils. "Je suis le choix logique pour pratiquer ce traitement sur toi. En fait, je vais te préparer un dîner ce soir."
"Tu n'as pas à faire tout ça pour moi, Seven." Harry sourit et plaça sa main dans le creux de ses reins, la guidant dans la coursive.
Seven soupira légèrement. A l'expression de son visage, il voyait qu'elle avait quelque chose en tête. "Au contraire, je pense que je dois le faire."
 
***
 
Tom et B'Elanna arrivèrent dans les quartiers de Tuvok. Ils se sentaient bizarres d'être ensemble pendant leur temps libre sans avoir Miral avec eux. Ils n'étaient pas sûrs de savoir comment se sentir. D'un côté, ils profitaient d'un rare moment de socialisation ensemble sans avoir à s'occuper du troisième membre de leur famille, et de l'autre côté, une petite voix dans leur tête leur soufflait constamment que quelque chose manquait. Ajouté à cela que la raison de cette soirée était de discuter de Miral, cela ne faisait pas de cette soirée un moment de 'joie de sortir'.
Tuvok répondit à la porte, les accueillant avec un, "Bonsoir."
Tom et B'Elanna répondirent d'une manière moins formelle. Cette soirée adoptait au moins un mode de rencontre social plus humain que Vulcain. Cela les soulageait puisqu'elle permettrait une discussion plus ouverte sur Miral.
"Bonsoir, Tuvok."
"Si vous voulez bien entrer."
Ils entrèrent. Ses quartiers, comme toujours, reflétaient sa culture, parfaitement bien rangés et décorés d'objets culturels et familiaux. Bien sûr, Tuvok ne les considérait pas comme des décorations, mais comme des objets qui, par leur présence, rappelaient à son occupant sa culture et l'aidait à maintenir son équilibre mental. Puisque le résultat était dans les deux cas le confort, il était possible que cette différence entre les deux approches des cultures ne fut pas si grande qu'il avait semblé l'être par le passé.
Tuvok s'assit à la table et Tom et B'Elanna suivirent le mouvement. Tom retint son besoin d'aider B'Elanna à s'asseoir, comme c'était de circonstance dans une rencontre formelle humaine. Il savait que ce n'était pas attendu par leur hôte, mais aussi qu'elle n'aimait pas ce genre d'attention.
Tuvok commença en les questionnant sur Miral. "Je suppose que Miral a récupéré de l'incident de cet après-midi ?"
B'Elanna sentit sa colère remonter au souvenir de ce que l'on avait fait à son enfant, mais prit un instant et réprima sa rage. Ca ne servirait à rien ici. "Quelquefois, elle m'étonne. Elle est passée par quelque chose de traumatisant et à peine une heure plus tard, elle agissait comme si rien ne s'était passé. Cela ne l'a même pas dérangé que nous sortions sans elle."
"Elle était disposée à ce que vous la laissiez ce soir ? Il était préférable qu'elle ne soit pas ici pour cette discussion."
Tom sourit et dit à Tuvok, "Je suis parvenu à trouver quelqu'un pour s'occuper d'elle."
 
***
 
Harry marchait le long du couloir menant aux quartiers de Seven pour leur dîner. Dans la mesure où il avait frôlé la mort une nouvelle fois, il se sentait plutôt bien. Peut-être lui était-ce arrivé si souvent qu'il commençait à s'y habituer. Ca m'a presque tué et je ne le sens plus quelques heures plus tard.
Il regarda la boule d'énergie qu'il transportait et se dit qu'il n'était pas le seul à rebondir aussi vite. D'après le sourire et l'attitude enjouée, il n'aurait pas su non plus, en la regardant, ce qui venait juste de lui arriver.
Tom était venu à l'infirmerie avec Miral quand Harry était sur le point d'être relâché. Harry avait pensé qu'il s'était arrêté pour voir comment il allait et bien qu'il ait posé la question, il était évident que Tom s'était déjà informé de sa santé et qu'il avait une chose plus importante en tête. Comme le besoin d'un gardien d'enfant.
"J'ai besoin d'une faveur. En outre, tu m'en dois une."
Harry grimaça. "Je viens de frôler la mort et tu viens me voir pour me demander une faveur ? Peut-être que tu devrais prendre quelques leçons de soins de chevet avec le Docteur." Harry commença à faire des grimaces à Miral et reçut quelques gloussements. "En outre, je ne me rappelle pas te devoir quelque chose."
"Et bien, tu m'en devras bien une tôt ou tard. En outre, je suis coincé. B'Elanna et moi avons besoin de discuter des nouveaux talents de Miral avec Tuvok ce soir et il dit que se serait mieux si elle n'était pas avec nous pour nous distraire. Elle semble se porter bien, mais franchement, vu les événements d'aujourd'hui, je préférerais la laisser avec quelqu'un avec qui elle se sent à l'aise." Il baissa le regard et sourit en voyant l'interaction joyeuse entre Miral et Harry. "Ce n'est pas comme si tu la rendais heureuse ou quelque chose du même genre."
Harry retourna une grimace à Tom. "Le problème est que tu sais que je l'aime trop pour être capable de la rejeter. Bien sûr que je vais la prendre. Seven et moi avons un dîner ce soir, mais je suis sûr qu'à trois, ce ne sera pas la foule." Prenant Miral des bras de Tom, il la retint d'une main et utilisa l'autre pour jouer avec elle. "Ce n'est pas comme si nous avions un petit dîner romantique ou quelque chose du genre."
Quand Harry approcha de la porte de Seven, il lui vint à l'esprit qu'il aurait dû l'avertir d'avance qu'il amenait Miral. Non pas qu'il s'imaginât que Seven s'objecterait, elle aimait Miral presque autant que tout le monde à bord. Il sonna et la porte s'ouvrit, lui donnant une vue de l'intérieur.
Seven était habillée de la robe attrayante qu'elle avait porté durant la dernière fête officielle de Tom chez Sandrine et, comme alors, ses cheveux étaient défaits, leur permettant de glisser librement sur ses épaules. Sur la table, il y avait deux chandelles allumées et une variété de plats qui avait dû lui coûter pas mal de rations économisées au réplicateur. En y repensant, il remarqua que certains ingrédients étaient frais. Elle avait dû en cuisiner certains elle-même.
Du regard, il fit le tour de la pièce et remarqua que les lumières étaient tamisées d'une manière appropriée. Il y avait de la musique douce au bon niveau et il remarqua même une senteur dans l'air, quelque chose de doux et invitant.
Seven portait un parfum.
Elle le regardait aussi en levant un sourcil d'une manière qui voulait dire quelque chose comme tu as manqué la navette. En fait, le regard avait été initialement tourné vers Miral, mais il avait définitivement abouti sur lui pour y rester. Il se rappela soudainement distinctement son commentaire à Tom au sujet de ne pas avoir un dîner romantique.
Oups.
 
***
 
Tom répondit à la question de Tuvok. "Oh, ils iront bien. Harry m'a assuré qu'ils avaient rien de spécial ce soir."
 
***
 
De retour dans les quartiers de Seven, Harry découvrait que Seven devenait de plus en plus interactive à mesure que leur relation grandissait. Malheureusement, ceci n'était pas le genre d'interaction qu'il avait eu à l'esprit. Seven gardait un bon ton naturel, quoique un petit peu éteint. "Tu viens juste d'être blessé."
"Tom dit que si je fais le compte de toutes les fois que j'ai été blessé, je n'arriverais jamais à couvrir tout ce que je lui dois. De toute façon, je suis totalement guéri. Mon cerveau n'a pas été affecté."
"Nous n'avons aucune évidence de ça...."
Harry essaya de poursuivre. "... Et je suis pleinement capable de faire n'importe quoi."
"Tu as branché un conduit de plasma sur un bouclier Borg et tu as reçu le souffle de l'explosion. Et tu ne dois rien à Tom. En fait, tu as fait beaucoup plus que ta part."
"Le Docteur allait me laisser partir, je n'avais pas de raison de ne pas la prendre."
"Tu avais déjà accepté de dîner avec moi et tu ne m'as même contactée pour me demander mon avis."
"De cela, je suis désolé." Harry sortit son atout, soulevant Miral et la posa sur ses cuisses. "Mais c'est arrivé juste avant que je me dirige vers tes quartiers. Comment voulais-tu que je dise non à un visage aussi joli."
Seven réfléchit pendant un instant puis répondit d'un petit tic amusé du coin de la bouche. Comme toujours, Harry parvenait à la surprendre. "Je vais devoir informer B'Elanna que tu te caches derrière son enfant. Nous verrons alors si tu pourras garder l'enfant une autre fois."
Harry fit sauter Miral à quelques reprises, puis la reposa sur sa chaise. "Bon, essayons d'avoir le dîner que tu avais planifié."
 
***
 
B'Elanna secoua la tête, "En fait, le problème des repas semble s'être amélioré depuis la suggestion d'Harry."
 
***
 
Seven sembla un peu agacée quand Harry tenta d'amener de la nourriture à la bouche de Miral. Elle remarqua que le succès remporté précédemment en mélangeant la nourriture de bébé avec d'autres aliments avait perdu de son efficacité. Miral rejetait à nouveau son dîner. Harry soupira et déposa la cuillère. "Je suppose que je devrai simplement attendre un peu et réessayer à nouveau."
Seven souhaitait éviter d'autres distractions et ne voulait pas repasser plus tard par le rituel complet du repas, si c'était possible. Elle tira vers elle l'assiette de nourriture de Miral et prit la cuillère. "A mon tour d'essayer."
Harry avertit Seven au moment où elle apportait la cuillère directement devant Miral. "Heu, Seven, je ne pense pas qu'une approche différente puisse fonctionner tout de suite. Elle ne veut vraiment pas manger." Remarquant que Seven gardait la cuillère stationnaire à portée de bouche, il poursuivit. "Heu, je pense aussi que tu ne devrais pas laisser la cuillère à cet endroit...". Mais il était trop tard. Miral s'était avancée et repoussa la cuillère. Comme il fallait s'y attendre, un peu de gruau alla s'étaler le long de son bras. Sans qu'ils ne s'y attendent, la cuillère poursuivit sa course hors de portée de bouche et, s'échappant de la main de Seven, continua au-delà de la table pour finalement traverser toute la pièce.
 
***
 
Tom s'expliqua. "Les pouvoirs télékinésiques de Miral semblent seulement n'être qu'un prolongement de ses désirs. Elle ne semble pas les utiliser pour manipuler consciemment son environnement."
 
***
 
Harry se baissa quand la cuillère de nourriture flotta toute seule dans les airs, s'arrêtant au-dessus du divan hors de sa portée, pendant que Miral babillait plus loin. Il s'en approcha petit à petit, ayant appris que s'il y allait trop directement, elle l'éloignerait simplement de lui. "Tom ne m'avait pas dit qu'elle avait ce niveau de contrôle. Je crois qu'il aurait pu m'avertir à propos de ce petit jeu de 'je te tiens hors de portée'." Il prit une profonde respiration et bondit, mais seulement pour aboutir prostré sur le dossier du divan, quand une fois de plus la cuillère s'éloigna de sa portée. Il regarda vers Seven, agacée, et décida qu'assez c'était assez. "Eh bien, pourquoi ne retournerions-nous pas à notre repas en l'ignorant. Peut-être qu'elle se lassera et se laissera distraire par quelque chose d'autre."
 
***
 
B'Elanna continua. "Et, dieu merci, elle n'a montré aucune indication de vouloir utiliser ses pouvoirs contre une personne. Elle ne semble pas réellement avoir conscience d'eux."
 
***
 
Seven se figea avec sa fourchette à mi-chemin de sa bouche quand la cuillère de nourriture errante entra soudainement en contact avec le côté de sa tête, provoquant un gloussement allègre de Miral. Elle leva la tête vers Harry, la cuillère restant collée au gruau avant de commencer une lente glissade sur ses cheveux, laissant un tracé de pâté crémeux sur son passage.
"Apparemment, elle ne s'est pas lassée."
 
***
 
Tom et B'Elanna venaient juste de partir avec Miral maintenant endormie. Ils étaient prêts à entamer la conversation, enfin en chuchotant, quand ils étaient entrés, mais en voyant les restes du dîner romantique dispersés, ils s'empressèrent de récupérer leur fille. Harry vit Tom se tourner vers Seven pour lui dire quelque chose, mais quoi qu'il ait eu l'intention de dire, sa voix s'éteignit quand il vit les lignes de gruau dans ses cheveux. Il la fixa quelques instants, regarda à nouveau la salle autour de lui, vers ce qui avait été de toute évidence une 'romance interrompue', puis lança à Harry un regard légèrement horrifié. Ce dernier se contenta de soulever légèrement les sourcils et les épaules en geste d'acceptation de la fatalité. Tom se retourna vers Seven et changea ce qu'il avait voulu dire pour un très rapide, "Merci beaucoup. Je suis désolé du dérangement. Bonne soirée", avant de pratiquement courir vers la porte.
Harry soupira et regarda vers Seven qui, de l'autre coté de la pièce, lui retourna son regard. Il sourit légèrement en voyant à nouveau les nombreuses taches de nourriture sur Seven. "Pourquoi ne prendrais-tu pas une petite douche pour ensuite te changer. Tu as toujours du gruau dans les cheveux."
Seven passa sa main sur la tache la plus proéminente. Elle secoua la tête, puis se dirigea vers la salle de bain. "Ta suggestion a du mérite. Je semble transporter plus de nourriture qu'elle n'en a consommée."
Harry commença à nettoyer les dégâts du mieux qu'il pouvait.
 
***
 
Harry venait juste de s'asseoir sur le divan quand Seven ressortit de la salle de bain. Ses cheveux étaient toujours défaits, mais paraissaient maintenant exempts d'incrustations de la substance visqueuse. La robe avait été remplacée par un ensemble plus commun qu'elle avait commencé à porter quand elle n'était plus en service depuis qu'elle avait ses quartiers. Harry sourit quand elle approcha. Peu importe ce qu'elle portait, une robe, un vêtement commun, ou de la nourriture, elle avait toujours ce look incroyable. Seven s'assit sur le divan.
Harry et Seven se rapprochèrent sur le divan, contemplant les restes de leur désert. Le gâteau avait atterri presque à l'envers près du centre de la table à café, écrasant son coin supérieur et séparant un gros morceau, faisant aussi glisser la deuxième couche hors de la première.
Harry pencha la tête légèrement de côté. "Tu sais, finalement, ça lui donne une forme intéressante."
Seven regarda les restes. "Cela a une similarité avec l'apparence des vaisseaux utilisés par l'espèce 322."
Semblant surpris, Harry se tourna vers Seven. "Quelqu'un fait des vaisseaux ressemblant à ça ?"
"C'était une espèce très peu compétente en technique. La majorité des vaisseaux rencontrés ressemblaient à cela parce qu'ils avaient été endommagés lors d'atterrissages. Finalement, l'espèce a abandonné le vol spatial après avoir conclu qu'ils n'étaient pas sécurisés."
"Et les Borgs les ont assimilés ?"
"Non."
Harry regarda à nouveau le reste du gâteau. "Bon choix." Il resta assis un moment, puis demanda, "Tu veux un peu de gâteau ? Il n'a pas fière allure, mais a probablement toujours bon goût."
Seven soupira. "Peut-être plus tard." Regardant la pièce autour d'elle, elle admit, "Cette soirée ne s'est pas passée comme je l'avais planifiée."
Harry s'ébroua. "Juste un petit bout". Puis, plus sérieusement, "Je suis Désolé."
Seven se tourna vers Harry. "Tu n'as pas à t'excuser. Je ne t'avais pas informé de mes plans et amener Miral avec toi aurait été un événement bienvenu en d'autres circonstances." Elle sourit et se tourna vers lui. "Sa présence n'a pas exactement contribué à l'ambiance désirée."
Harry lui retourna un sourire espiègle. "Et quel était le but de 'l'ambiance désirée' ? Je suppose que tu avais quelque chose en tête ?"
Seven hésita un instant, puis répondit. "Ceci." Elle se pencha vers l'avant, colla la tête d'Harry à la sienne et l'embrassa.
Harry fut agréablement surpris par la nature physique du baiser. Jusqu'alors, leurs baisers n'avaient été qu'une version orale de la poignée de main, restant stériles. Celui-ci était différent. Il sentait son désir pour lui, hésitant, mais là. C'était présenté presque comme une question qui demandait une réponse, à accepter ou à rejeter. Il fut excité et l'entoura de ses bras, puis la tira vers lui, sentant aussitôt sa chaleur contre lui. Il se sentait détendu, les doutes disparaissant, effacés par leur passion grandissante. Elle se laissa aller à son étreinte et ils glissèrent lentement dans la jouissance de cette nouvelle expérience, des sensations nouvelles de leur ouverture totale l'un pour l'autre.
Après un long moment, Harry brisa le baiser et la retint pendant un temps. Alors du regard, il fit le tour de la pièce et répondit à sa déclaration précédente. "L'ambiance est peut-être non pertinente, tu sais." Il la regarda et lui retourna son sourire avant de se serrer contre elle.
Pour la première fois, elle commença à le découvrir, déplaçant ses doigts dans son dos pendant qu'ils s'étreignaient et s'embrassaient. Finalement, dans sa recherche, sa main vagabonda jusqu'à sa taille et dégagea lentement son gilet, pour ensuite se déplacer sur la peau nue de son torse, tirant son gilet en même temps. Elle caressa sa peau, doucement, se déplaçant lentement sur sa poitrine, ajoutant l'autre main, puis termina son exploration en lui retirant son gilet.
Sa silhouette avait toujours été visuellement plaisante pour elle et l'était encore, mais cette fois c'était différent, c'était mieux. Cette fois, la sensation s'était amplifiée du désir, des autres possibilités, du potentiel d'avoir plus. Elle l'embrassa, s'attardant dans ces sensations, la chaleur de sa poitrine, sa bouche contre la sienne, ses bras l'entourant, sa main chaude sur son cou. La chaleur, le touché, les caresses, le partage de leurs corps. Elle en voulait plus et retira la main d'Harry de son cou pour la déplacer plus bas.
Dans le passé, Harry aurait hésité, mais il savait, il le sentait, que le moment était venu. Ses doigts la caressèrent prudemment, explorant les courbes de son torse à travers ses vêtements en cherchant à lui donner du plaisir. Il sentit la main de Seven ralentir sur sa poitrine, puis hésiter quand son attention fut distraite par ces nouvelles sensations. Rassuré, ses attentions devinrent plus confiantes, désireuses. Il passa de ses doigts à ses mains en recherchant à accentuer le plaisir et la distraction. Ses actions continuèrent, de moins en moins poussées par une pensée conscience, l'ardeur et ses instincts devenant les forces qui le poussaient à agir, son excitation grandissant à la pensée du plaisir qu'il lui donnait. Il la tira plus près, la serrant, lui donnant encore plus de désir et elle répondit. Il changea rapidement de position et son autre main partit aider la première. Après un court moment, il fut récompensé par la sensation d'un petit frisson et d'une petite aspiration soudaine en réponse à ses soins supplémentaires.
A la surprise d'Harry, Seven posa soudainement ses mains sur ses épaules et le repoussa. Il croisa son regard. Elle regardait dans le sien. Il se demanda s'il s'était imposé, s'il avait été trop loin, ou si elle avait changé d'idée. Ils restèrent comme cela un instant, tous les deux tendus. Harry attendait. Il l'observa, cherchant un indice, ses sens focalisés sur elle. Les paumes de Seven restèrent sur ses épaules, leur contact apportant une chaleur, un touché, mais aussi de l'hésitation. Son souffle était court, irrégulier, la tension de ses nouvelles sensations dérivant en elle. Après encore un moment, elle prit une profonde respiration et la laissa aller. Un petit sourire se forma, débutant dans ses yeux et transformant leur apparence, les remplissant d'humour et d'une assurance qui illumina son visage en relâchant les émotions qui se cachaient trop souvent sous la surface. Harry perdit le souffle en voyant son changement d'apparence. Elle était vraiment très belle.
Harry tenta une approche vers elle, mais elle le repoussa, maintenant leur distance, ses yeux dansant pour le regarder tout entier. Ces yeux le perçaient en le contemplant, puis se rétrécirent légèrement quand elle parla, les sourcils légèrement soulevés, amusée de sa propre question.
"Tu as suggéré plus tôt que tu étais physiquement en mesure de faire tout ce que tu voulais ?"
Harry hésita, toujours partagé entre les sensations d'être avec elle, de la désirer, et les doutes sur le fait que c'était le bon moment. "Oui."
Elle hésita une dernière fois puis, gardant toujours ses yeux dans les siens, retira ses mains de ses épaules pour les lever derrière sa tête, commençant à enlever ses vêtements.
"Alors nous allons nous en assurer...."
 
***
 
"Capitaine." L'Enseigne Dewhurst pivota à son poste aux opérations pour faire face à Janeway. "Nous avons un cube Borg sur nos senseurs à longue portée, en approche rapide."
Janeway regarda vers Chakotay et hocha la tête. "Alerte jaune. Arrêt complet. Levez les boucliers." Elle se leva et tira sur son uniforme avant de lever la tête vers Tuvok. "Armez les défenses, mais ne tirez pas le premier."
"Compris, Capitaine." Tuvok reporta son attention sur la préparation de leurs armes.
Catherine pouvait voir les antennes du Lieutenant D'Tar bouger quand le jeune Andorien prit la parole. "Nous recevons une communication du cube, Capitaine."
"Sur écran." D'instinct, Janeway se déplaça vers l'emblème de Starfleet sur le tapis sous ses pieds.
"Je suis K'Mar de la Force du Constructif Borg. Vous nous cherchez, Janeway." Il était évident que le Borg sur l'écran avait été un Klingon.
Janeway sentait que Chakotay s'était levé pour se placer derrière elle. Sa présence près d'elle lui apportait un soutien pendant que la tension augmentait sur la passerelle. "Vous semblez avoir un avantage sur moi, K'Mar."
"Je me souviens de vous dans l'Unimatrice Zéro. Je me rappelle du Voyager par la connaissance qu'en avait le Collectif." K'Mar inclina légèrement la tête. "Vous avez un membre de la Force du Constructif Borg à bord de votre vaisseau. Vous allez nous le retourner."
Les mots formés par le Borg pouvaient aussi bien être un ordre qu'une question. Pour éviter que la tension ne monte, Janeway décida d'interpréter cela comme une question. Nous l'avons sauvé des restes d'une bataille entre votre flotte et les Sernaix. Il semble que nous ayons un ennemi commun, K'Mar." Janeway tapa sur son communicateur. "Seven, vous et une escorte de Sécurité allez escorter Xale vers la salle de téléportation."
"Oui, Capitaine." La voix sans substance de Seven remplit la passerelle et la tension monta d'un autre cran. Les boucliers devraient être baissés lorsqu'ils téléporteraient l'ancien drone vers son peuple. Les boucliers qui empêchaient le Cube de détruire le Voyager d'un seul coup.
"Xale sera renvoyé sur votre navire dans un instant, K'Mar", ajouta Janeway. Le Borg ne fit pas montre d'avoir entendu les paroles de Janeway et se contenta de couper la transmission.
Chakotay et Janeway retournèrent à leur fauteuil. Chakotay lança un léger sourire à Janeway. "Hospitaliers voisins, n'est-ce pas ?"
"Tant que cela ne dégénère pas, je me moque de savoir s'ils veulent appeler le Voyager le glorieux chalant à détritus", grimaça Janeway.
Chakotay lui retourna son sourire. "Je parierais que vous ne diriez pas cela si c'était le Voyager original, Capitaine."
"C'est un pari idiot, Chakotay", dit Janeway en commençant à le taquiner quand la voix de Seven résonna à nouveau sur la passerelle.
"Nous sommes prêts à la téléportation, Capitaine."
Janeway prit une profonde respiration. "Bien compris, Seven." Levant le regard vers son vieil ami, elle fit le saut de la foi. "Baissez les boucliers, Tuvok."
"Oui Capitaine", répondit Tuvok. Toute la passerelle resta silencieuse en attendant que l'autre soulier ne tombe.
Les secondes passèrent sans même une respiration pour briser le silence, jusqu'à ce que la voix de Seven fasse de nouveau écho dans le système de communications. "Xale a été renvoyé sur le navire Borg, Capitaine."
"Levez les boucliers, Monsieur Tuvok." Janeway se tourna une fois de plus vers le Lieutenant D'Tar. "Donnez-moi un visuel, Lieutenant."
L'écran principal s'illumina avec une vue du navire Borg suspendu dans l'espace devant eux. Les secondes semblèrent des heures tandis que le Voyager attendait de voir quelle serait la réponse, négative ou positive, venant de l'autre navire. La seule réponse fut une lueur verte venant de leur moteur de transdistorsion quand il fut activé et que le cube ne disparut de leur vue.
Chakotay relâcha le souffle qu'il ignorait avoir retenu. "En gros, je dirais que tout c'est passé exceptionnellement bien." Il regarda vers Janeway, qui se contenta de secouer la tête dans sa direction, mais sans dire un seul mot.
 
***
 
Tom et B'Elanna étaient assis dans le mess, B'Elanna faisant manger Miral. "Et bien, au moins, elle mange mieux."
Tom répondit, distrait. "Ouais. Je me demande où se trouvent Harry et Seven. Je sais qu'il lui arrive d'être en retard, mais elle est toujours à l'heure."
Harry et Seven entrèrent l'un derrière l'autre. Seven les salua d'un hochement de tête puis se dirigea vers le comptoir et Harry vint vers eux pour leur dire bonjour. Miral étendit les bras pour l'étreindre et Harry se pencha pour faire de même. "Bonjour à toi aussi."
En allant s'asseoir, la main de Miral attrapa son col, le baissant pour révéler une petite marque sur son cou. Tom et B'Elanna la remarquèrent tous les deux et se sourirent l'un à l'autre. Remarquant les sourires, Harry demanda ce qu'il y avait.
Tom pointa de la tête le cou d'Harry. "Maintenant, je comprends pourquoi tu étais si pressé de retourner 'dormir' la nuit dernière."
Il était évident qu'Harry ne comprenait pas, alors B'Elanna ajouta. "Miral a baissé ton col. Il s'y trouve une marque plutôt intéressante, Harry."
Harry réalisa qu'ils parlaient du suçon et répondit timidement, "Et bien, c'est ce qui arrive quand on essaie de garder un secret."
Seven s'approcha de la table et s'assit avec leur repas. Tom sonda pour voir si le tout nouvel ajout dans la dimension de la relation entre Harry et Seven était aussi délicat pour elle. "Je suis désolé si le gardiennage de Miral à la dernière minute a perturbé vos plans de la nuit dernière. Nous n'avons pas l'habitude qu'Harry soit indisponible et, heu, gêné."
B'Elanna ajouta, "Encore que, considérant le nombre de fois où il nous a interrompu pendant toutes ces années, je suppose que nous pouvions bien vous rendre la pareille pour une fois."
Harry décida de changer de sujet et demanda comment se portait Miral ce matin. B'Elanna se tourna pour observer Miral avaler sa nourriture. "Elle va bien. Je pense que nous avons enfin trouvé la manière de garder Miral heureuse et loin des problèmes." Derrière B'Elanna, Harry remarqua que Miral s'était arrêtée de plonger sa cuillère et commençait à l'utiliser pour repousser la nourriture. Il sourit et décida que lui aussi pouvait bien leur rendre la pareille. "Alors vous dites que le problème de nourriture est réglé ?"
B'Elanna sourit, confiante. "Pas même un indice de nourriture volante."
Harry sourit en observant Miral remplir sa cuillère d'une marnière très familière et répondit, "han han." Il se retourna et cria, "Projectile en vue !" juste avant que le petit-déjeuner du matin ne parte vers les membres d'équipage qui s'écartaient.
 
***
 
Vous êtes un Bufannsum assimilé quinze ans après votre naissance. Quand vous avez été débranché de l'esprit de la ruche, vous ne vous rappeliez que de votre le nom, Xale. Sur votre monde, cela signifiait "fils du courage."
Enfin de retour sur un cube du Constructif, vous allez à votre station et regardez les senseurs. A votre surprise, le vaisseau amiral de la FCB est dans le secteur, en trajectoire d'interception avec votre cube. Vous l'appelez pour vous informer de sa mission et savoir si vous pouvez leur venir en aide.
Le vaisseau renvoie un message audio, long de trois dixièmes de secondes. Derrière vous, vos compagnons d'équipage s'immobilisent, comme s'ils étaient gelés sur place. Leurs yeux prennent ce regard distant et vide. En rencontrant leur regard mort, vous réalisez ce qui leur est arrivé, et vous savez que cela vous arrive maintenant.
Vous perdez le contrôle de vos mouvements. Votre corps s'immobilise. Vous sentez une présence qui draine votre énergie pour son propre usage. Votre esprit pleure, juste une fois, puis tout devient silencieux.
Vous êtes réduit à une conscience vivant dans une coquille morte et inutile.
Vous êtes une des victimes d'Ankin Rotor.
 
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Ecrit par: Rob et Zeke
version française: André
Producteurs: SaRa, MaquisKat et Coral
Remerciements aux différents correcteurs: Reptile (version originale), Laurent (version française).
Remerciements spéciaux à Zeke, pour son aide apprécié lors de passage difficile de la traduction.

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