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Episode 9.11 - PROFONDEURS, I
Par: Barbara Watson (samzmom@aol.com)
Version française: Laurent (stvoyager@free.fr)

Note: Star Trek: Voyager, personnages et autres produits dérivés sont des marques déposées de Paramount Pictures. Aucune infraction aux droits d'auteurs de Paramount voulue. La Saison 8 virtuelle de Voyager (Voyager Virtual Season 8, VS8) est une entreprise à but non lucrative. L'histoire est propriété de son auteur. Pas de reproduction sans sa permission.

"Si la vérité est la première victime de la guerre, les principes de l'équipage seront-ils les seconds sur la liste ?"

"I've got sunshine on a cloudy day,
And when it's cold outside I've got the month of May -- oh, baby!
Well, I guess you'd say 'what can make me feel that way?'
My girl...Talkin' 'bout my girl -- My girl."

Tom dansait sur le plancher avec Miral et elle riait, l'air heureuse, chaque fois qu'il chantait les mots 'my girl'. Il supposait qu'ils étaient assez proche de son prénom pour qu'elle pense qu'il chantait juste pour elle, ce qu'il faisait, d'ailleurs. La seule autre personne sur le Voyager qui tolérerait ses vieilles chansons de rock 'n' roll avait été trop fatiguée pour l'écouter récemment. Fatiguée ou préoccupée.
B'Elanna avait gardé le contrôle de ses émotions ces dernières semaines, affichant un front courageux face à sa fille, mais Tom savait qu'elle était toujours inquiète. Elle lui avait fait promettre de l'aider à garder son optimisme, à garder caché son côté plus imprévisible, ce qui était une promesse difficile à tenir. B'Elanna était qui elle était et Tom aimait sa personnalité ardente et passionnée. Il ne pensait pas qu'elle avait besoin de s'empêcher d'être elle-même pour quelque raison que ce soit, et surtout pas pour l'amour de leur bébé.
Oui, les changements intervenus en Miral et Harry étaient déconcertants. Mais Tom refusait de penser à ce qui pourrait arriver de pire. S'il y avait une façon de l'aider, le Docteur la trouverait. Ils feraient juste face à ce qui arriverait au jour le jour et espèreraient que les choses tourneraient bien à la fin.
Bien sûr, l'optimisme aveugle n'avait jamais été le point fort de B'Elanna. Elle était ingénieur. Elle avait besoin de preuves. Ce qui lui rappelait...
Tom se retourna et vérifia l'heure. Il se faisait tard. Où diable pouvait-elle bien être ?
Il arrêta de chanter et baissa la tête vers la forme chaude dans ses bras. Elle souriait toujours, mais ses yeux avaient commencé à clignoter. Parfait. C'était le moment de changer de tempo. Il échangea un air des Temptations contre un autre des Platters.
"I saw the harbor lights
They only told me we were parting.
Those same old harbor lights
That once brought you to me..."

Ca marchait. Il la sentait fléchir contre lui. Deux couplets, trois refrains et elle serait partie pour la nuit.
Tom se demanda s'il devait répliquer quelque chose avant que B'Elanna ne rentre à la maison, mais décida que non. Voir que leur dîner aurait refroidi sans elle la ferait se sentir encore plus mal après son long retard. Il espérait simplement que le fort grondement qu'il sentait dans son estomac n'était pas en train de détruire tout le travail de chant qu'il avait fait pour endormir le bébé.
Il savait qu'il n'aurait pas dû sauter le déjeuner. Mais il avait voulu déposer un cadeau qu'il avait fait pour Harry et voir comment son ami se sentait. Pour une raison inconnue, voir Miral faire léviter ses jouets était plus facile à supporter que d'observer son meilleur ami si vidé et si changé.
Cette toute nouvelle alliance qu'ils avaient rejointe ne rendait pas les choses plus faciles. Tom n'avait jamais pu toléré les Devores, avec leur arrogance suffisante et la manière dont ils avaient bafoué tout l'équipage quand ils s'étaient rencontrés la première fois. Et leur leader, Kashyk, n'avait cherché à gagner leur confiance que pour les doubler par la suite. Dans l'esprit de Tom, peu importait qu'ils l'aient finalement battu à son propre jeu. L'homme était un serpent et on ne pouvait pas lui faire confiance.
Repenser à cette époque, l'été et l'automne 2375, lui rappelait aussi quelques souvenirs douloureux. Tom priant le Capitaine pour laisser un hologramme Cardassien sauver la vie de B'Elanna, sa décision peu après de défier les ordres de Janeway pour essayer de sauver l'océan Monéen, ses trente jours de cachot sans voir ou parler à B'Elanna.
Quand ils avaient traversé l'empire Devore quelques mois plus tard, ils avaient dû vivre en état d'alerte jaune constante, sachant qu'ils pouvaient être abordés à tout moment, se demandant s'ils seraient capables de protéger Tuvok et Vorik et les autres télépathes à bord. Tom se rappelait avoir pour la première fois été reconnaissant que Kes ne soit pas avec eux. Il aurait détesté penser qu'elle dût se cacher en état de stase dans le téléporteur tandis que ces moins que rien cherchaient...
La pensée le fit arrêter de chanter et baisser la tête vers le bébé qui somnolait dans ses bras. Les Devore avaient été paranoïaques envers les gens ayant des capacités psychiques fortes. Les télépathes avaient été regroupés et placés dans des camps de détention. Cela était-il toujours le cas ? Tom savait que chacune des races de l'Alliance avait été forcée d'accepter de travailler avec des gens qu'ils trouvaient répugnant afin d'avoir une chance de battre le Sernaix. Cependant, comment les Devore réagiraient-ils s'ils savaient qu'Harry et Miral avaient développé des pouvoirs psy puissants ?
Il se pencha, embrassa le front de Miral et fut heureux qu'elle ne puisse pas lire dans ses pensées. Cette pensée le rassura. Malgré tous les changements de sa fille et de son meilleur ami, ils n'avaient pas l'air d'être télépathiques. Peut-être que cela les protégerait. Sinon, alors lui le ferait. D'une façon ou d'une autre.
Tom la sentit se tortiller dans ses bras, la façon de Miral de dire qu'il avait fait son travail à l'épuiser. Il marcha donc vers la chambre à coucher pour la mettre dans son berceau. Regarder le panda en peluche voler depuis le plancher jusqu'à ses petites mains était devenu partie intégrante du rituel de coucher et il le mit sous son bras avant de remonter la couverture douce pour la tenir au chaud. Elle s'était presque endormie avant qu'il ne se penche pour l'embrasser et lui souhaiter bonne nuit.
Il appuya sur le panneau mural pour éteindre les lumières avant de revenir dans la pièce principale. Il venait juste d'allumer la télévision, un programme en noir et blanc appelé "le show de Dick Van Dick", quand les portes s'ouvrirent. B'Elanna semblait fatiguée, mais elle sourit quand elle le vit.
Tom décida que son expression était une invitation à la distraire. "Hé, chérie. Dure journée au bureau ?" demanda-t-il tout en l'observant enlever ses bottines. Elle ôta sa veste d'uniforme et la lui jeta, mais sans toutefois arrêter de sourire.
"Rien qu'un dîner et un petit massage dans le dos ne puissent guérir", répondit-elle avant de regarder autour d'elle. "Est-ce qu'elle dort ?"
Tom se souvenait d'un temps où cette question n'était pas si chargée de sens. "Je viens juste de la coucher. Elle porte son moniteur et son parrain protecteur à l'excès la surveille depuis l'infirmerie." Il n'ajouta pas, 'ne t'inquiètes donc pas', parce qu'il savait que B'Elanna ne pourrait pas s'en empêcher. Au lieu de cela, il tapota le divan à côté de lui, l'invitant à s'asseoir et à se libérer l'esprit des tracas de la journée.
Elle s'effondra d'un bloc à côté de Tom, et ce dernier l'embrassa sur le sommet de la tête. "Voilà", dit-il, repliant une jambe sous lui et se tournant vers B'Elanna pour pouvoir atteindre son cou. Il repoussa ses cheveux sur un côté et commença à masser les muscles tendus de ses épaules et de son cou.
"Hum. Un peu plus haut... Ah, juste là..." Tandis qu'il dénouait les noeuds, elle commençait à gémir d'une voix qui lui disait qu'il touchait les bons endroits. La détendre avait toujours le particulier effet secondaire opposé sur lui et il se pencha pour embrasser les endroits que ses mains avaient fini de masser.
Il sentait la chair de poule sur sa peau partout où passaient ses lèvres et il savait qu'elle se pencherait très vite pour l'embrasser. C'était une des routines de leur vie dont Tom savait qu'il ne se fatiguerait jamais.
Exactement comme prévu, elle se retourna pour lui faire face. Le regard de ses yeux lui disait tout ce qu'il avait besoin de savoir sur le reste de leur soirée. Il était heureux de la voir prendre un air sauvage. B'Elanna avait été sur ses gardes si longtemps, terrifiée de laisser son tempérament ou même son exubérance faire sursauter ou effrayer leur fille. Que ce soit son côté Klingon ou sa passion naturelle, Tom savait qu'il y avait très longtemps qu'elle contenait tout en elle. Elle avait besoin d'une soupape de sécurité. De plus, une partie de lui lui disait que le côté le plus vigoureux de leur vie intime lui manquait.
Il se prépara à l'accélération qu'il savait qui allait suivre. Dans un mouvement fluide, elle le poussa en arrière sur le divan, saisit ses poignets et les immobilisa au-dessus de sa tête. Puis elle se pencha et l'embrassa passionnément, tirant sa lèvre inférieure entre ses dents tout en reculant. "Tu m'a manquée", dit-elle voracement.
"A moi aussi", grogna-t-il, mordillant sa mâchoire de ses dents. "Qu'est-ce que tu dirais de casser un meuble ce soir ?"
B'Elanna eut un large sourire, une expression qu'il ne voyait que lorsqu'elle le tenait dans cette position. "Et si elle se réveille ?" demanda-t-elle, inclinant la tête vers la chambre à coucher, cette fois-ci cependant sans sembler vraiment s'en soucier.
"Nous le casserons doucement" la taquina-t-il, les faisant tous deux rouler sur le plancher. Ils atterrirent avec un grognement et un bruit sourd. Il s'immobilisa et écouta. "Tu voix ? Pas de danger." Puis il reprit le contrôle et immobilisa B'Elanna au tapis. "Alors, dîner d'abord ? Ou préfères-tu t'aiguiser l'appétit ?" lui gronda-t-il dans l'oreille. "Bien sûr, on pourrait aussi..."
"Tous les officiers supérieurs au rapport dans le mess."
Tom ferma les yeux et laissa tomber sa tête sur la poitrine de B'Elanna. Il la sentit se relâcher d'un coup sous lui. C'était une conspiration. Une conspiration cosmique géante.
"Briefing météo ?"chuchota-t-il, une fois que son corps eut accepté l'idée que tout amusement était terminé.
Elle libéra ses mains et attira son visage contre le sien, lui donnant un long baiser final. "Briefing météo", lui répondit-elle doucement. Il se releva donc et l'aida à faire de même.
 

 
Ils attendirent l'arrivée de la baby-sitter puis gagnèrent ensemble le mess. La salle à manger était de facto devenue leur la salle de réunion pour toutes les réunions à large audience et Tom sut tout de suite que ce n'était pas une réunion du personnel ordinaire. Il voyait que B'Elanna était une véritable boule d'énergie refoulée et souhaita, plus pour elle que pour lui, qu'ils aient une chance de finir ce qu'ils avaient commencé dans leurs quartiers. Il n'était pas sûr qu'elle pourrait continuer comme cela longtemps, refoulant sa colère, bloquant ses émotions. Elle avait besoin de laisser sortir sa frustration, physiquement, et il était plus que désireux de l'aider à le faire.
En franchissant les derniers pas qui les séparaient du mess, il prit sa main et la serra. "Le capitaine a intérêt à faire vite", chuchota-t-il. "J'ai bien l'intention de reprendre là où nous nous sommes arrêtés." Il laissa alors ses doigts glisser des siens au moment où la porte s'ouvrit.
Il était toujours aussi dérangeant de voir Kashyk se tenir aux côtés du Capitaine Janeway, entouré de ses sbires. Est-ce que les autres hommes étaient vraiment des Krenims ? Tom ne savait pas beaucoup de choses sur eux en dehors de la brève rencontre du Voyager et d'un étrange avertissement de Kes quelques mois avant celle-ci. De toute manière, n'importe quels amis des Devore ne pourraient jamais être de ses amis. Alliance ou non, tout cela ne lui inspirait que des problèmes.
Tandis qu'ils prenaient place, un petit homme en uniforme familier frôla le bras de B'Elanna. Tom la vit tressaillir et se rendit compte immédiatement qu'il était Vidiien. Seulement, il ne montrait aucune trace de la phage. Paris n'oublierait jamais la torture à laquelle ces monstres avaient soumis B'Elanna, l'extraction de son ADN Klingon, un essai pour l'employer comme moyen de guérison. Il n'y avait pas si longtemps, les Vidiiens les aurait volontiers tous tués pour prolonger leurs propres vies et Tom dut se forcer pour garder son calme. Il était juste heureux que Neelix ne soit pas là pour voir cela. Il n'arrivait même pas à imaginer comment B'Elanna pouvait seulement les regarder.
"Tu vas bien ?" demanda-t-il d'un ton protecteur.
Il voyait qu'elle était paniquée, mais elle hocha la tête. "Très bien", répondit-elle, mentant. Quel choix avait-elle, de toute façon ?
Tout en lui lui criait qu'une alliance avec cette bande de criminels était une erreur. Quand il vit la manoeuvre de Chakotay pour se placer entre B'Elanna et un autre 'ambassadeur' Vidiien, Tom se rendit compte que le Premier Officier du Voyager ressentait lui aussi les choses de la même façon.
"Rappelez-moi de nouveau pourquoi c'est une bonne idée ?" dit doucement Paris.
Chakotay semblait également sceptique. "Quelque chose ayant à voir avec le sauvetage de la galaxie", répondit le Commandeur avec désinvolture. "Quoique je ne sois toujours pas entièrement convaincu qu'il n'y ait pas de meilleure solution."
Tom hocha la tête, heureux de ne pas être le seul à s'être demandé si le Capitaine avait perdu l'esprit.
"Si cela peut terminer la guerre et nous faire rentrer sain et sauf à la maison, je n'ai que faire de savoir avec qui nous devrons joindre nos forces", gronda B'Elanna. "Pourquoi ne demandez-vous pas à Harry ce qu'il pense de l'Alliance ? Au moins le Capitaine fait quelque chose pour essayer d'en finir avec ce cauchemar."
Tom savait que sa femme essayait seulement de protéger leur bébé et leur meilleur ami, aussi bien que leur avenir. Mais il se demandait où était la femme qui s'était battue pour les vies de colons opprimés qu'elle n'avait même pas connus dans le Maquis. N'y avait-il là aucun de ses principes inviolables en jeu ?
Il fut distrait de ces pensées quand il vit le Docteur arriver avec Seven. "Comment va Harry ?" demanda Tom. Il était inquiet pour son meilleur ami. Kim ne s'était pas senti bien ces derniers jours et le capitaine l'avait temporairement relevé de ces fonctions pour qu'il essaye de retrouver ses forces.
"Le Docteur surveille son état et il... contrôle la situation aussi bien que possible", dit Seven, rapidement. Tom soupçonnait qu'il y avait autre chose, mais il ne voulut pas la forcer. "Il m'a dit de vous remercier pour le cadeau de 'convalescence' et de vous dire..." Elle fouilla dans sa mémoire pour trouver les mots exacts. "...que 'le magazine de bandes dessinées est moins bien que le programme holographique', mais que 'c'est l'intention qui compte.'"
Tom sourit et souffla un 'Capitaine Proton' en réponse au regard interrogateur de B'Elanna. Ce qui naturellement lui fit rouler des yeux.
Quand tous les officiers furent réunis, à l'exception d'Harry, le Capitaine commença leur réunion, arpentant la pièce toute en parlant. "Désolé d'interrompre votre soirée, mais une situation s'est développée qui exige notre attention immédiate. Comme certains d'entre vous le savent, l'Alliance a développé ce que nous croyons être notre première arme vraiment efficace pour repousser les Sernaix. Le dispositif est actuellement en évaluation sur une colonie Devore, non loin d'ici. Ce qui nous amène à la raison de cette réunion."
Janeway se décala sur le côté et laissa Kashyk prendre la parole. Tom vit les épaules de Chakotay se raidir.
"Quand les Vidiiens sont entrés dans l'Alliance, ils ont consenti à employer leurs connaissances médicales avancées pour nous aider à construire une arme qui serait mortelle pour les Sernaix et toutefois inoffensive pour nos propres gens." La voix de Kashyk était douce et forte comme du sirop et semblait montrer un besoin de sur-prononcer chaque mot qu'il prononçait. Il était mielleux comme tous les escrocs que Tom avait rencontrés auparavant. Seulement, l'écouter parler retournait l'estomac de Paris. "Une fois perfectionné, le dispositif nous permettra d'atteindre les soldats Sernaix à un niveau cellulaire sans avoir à recourir à des armes conventionnelles."
"Une guerre biologique, comme c'est charmant", entendit Tom dire le HMU dans un souffle. Le commentaire n'échappa pas au Capitaine Janeway.
"Ce fut ma réaction initiale, Docteur. Mais de la façon dont je comprends cela, les effets seront rapides et contenus aux cibles visées par cette arme. Le scientifique Vidiien qui a aidé à développer le dispositif m'assure que, quand ils auront fini d'évaluer l'agent, il n'y aura aucune contamination lente de l'environnement et aucun effet sur les civils."
Seven ne semblait pas concernée par la santé à long terme de leurs ennemis, cependant. "Combien de temps avant que le dispositif ne soit au point ?" demanda-t-elle.
"Et bien", répondit le capitaine, jetant un regard mortel à Kashyk. "Il y a quelques problèmes." Elle but une gorgée de café avant de continuer et Tom se demanda à quand remontait son dernier somme. "Un navire Krenim en orbite autour de la planète a été pris en embuscade et détruit, il y a un peu plus de trois heures. Leur signal de détresse a indiqué que les scientifiques Vidiiens et les colons Devore de la surface avaient subi une dure attaque mais que, jusqu'ici, ils avaient été capables d'empêcher l'arme de tomber dans des mains des Sernaix."
Elle s'arrêta de faire les cent pas et les regarda droit dans les yeux. Tom savait que cela signifiait de mauvaises nouvelles. "L'inspecteur... Pardonnez-moi, le 'Capitaine Kashyk' a demandé que nous participions à une mission commune d'évacuation de la colonie pour récupérer l'arme. J'ai donné mon accord."
Tom pouvait entendre Chakotay exhaler fortement, mais personne ne fut vraiment étonné. S'il existait une arme qui pourrait faire pencher les chances en leur faveur, ils devaient essayer. En aucune façon Janeway n'attendrait leur approbation avant de distribuer les affectations.
"Commandeur Tuvok, vous travaillerez avec le commandant Krenim pour évaluer les données relatives à la colonie. Je veux un plan tactique complet dans l'heure. Tom, je veux que vous coordonniez les recherches et les opérations de secours. J'ai besoin de quelqu'un avec votre formation médicale dans le cas où il y aurait des accidents. Chakotay, vous mènerez la mission de récupération de l'arme. "Elle hésita juste une fraction de seconde avant de continuer." Chacun d'entre vous sera accompagné de membres d'équipages des autres navires de l'Alliance. Ils seront sous votre commandement et je m'attends à ce que vous les traitiez avec professionnalisme et respect. Quelqu'un a-t-il des questions ? "
Il y eut un silence inconfortable avant que Chakotay ne prenne la parole. "Combien de temps avant que nous n'atteignions la colonie ?"
"Quatre heures à distorsion maximale", répondit Janeway. " Tom, Tuvok, je veux vous voir dans mon bureau dès la fin de cette réunion."
Elle regarda Kashyk, puis l'officier Krenim et les Vidiiens avant de se retourner pour faire face à son équipage. Tom voyait son hésitation en même temps que sa détermination. Il savait tout comme elle qu'ils n'avaient pas le choix. Janeway respira à fond et s'étira de toute sa hauteur. "Vous pouvez disposer."
Tom laissa la pièce se vider avant de se lever. B'Elanna sembla comprendre et attendit avec lui, faisant les cent pas derrière sa chaise. "Je suppose que j'aurai besoin d'un briefing météo dans notre briefing météo", lui dit-il finalement, essayant de paraître optimiste.
"J'imagine bien", répondit-elle, un sourire triste passant furtivement sur son visage. Il voyait qu'elle essayait d'afficher un masque résolu pour lui. Il voyait aussi qu'elle était déçue et également inquiétée. Cette mission était risquée et tous deux le savaient.
"Je repasserai par nos quartiers sur le chemin du hangar à navettes", annonça-t-il. "Tu m'attendras ?"
Elle hocha la tête. "Sûr". Ils sortirent ensemble avant de suivre leurs chemins séparés.
En se dirigeant vers l'ascenseur, Tom se projeta en arrière de presque huit ans, jusqu'à la prison située sous une forteresse de roche, où se trouvait une femme humaine terrifiée, qui était et n'était en même temps pas la femme qu'il épouserait. Dans moins de quatre heures, il mènerait une mission pour sauver les gens qui l'avaient torturée. Un jour, quelqu'un devrait lui expliquer si tout cela signifiait quoi que ce soit.
 
***
 
Autant pour la soirée relaxante de Tom à la maison.
Le briefing tactique dura plus de deux heures, quoiqu'il ait presque été fini avant même d'avoir commencé. Trois des officiers Devore avaient refusé de participer si un télépathe, Tuvok, menait la mission. Après quelques minutes de tension des deux côtés, le capitaine avait consenti à ce que son chef de sécurité coordonne l'assaut tactique depuis le Voyager et nommé Seven pour le remplacer sur le terrain. L'atmosphère était aussi lourde que pendant une tempête ionique de classe 2, mais au moins ils avaient pu continuer la réunion.
Le plan était assez direct. Chakotay et Seven se concentreraient sur la sécurité de l'arme tandis que Tom coordonnerait l'évacuation des colons. Après un autre débat plutôt tendu, avec Kashyk qui insistait pour que les scientifiques et les officiers de l'intelligence aient la priorité, Janeway avait convaincu les dirigeants de l'Alliance que, si ses officiers et elle devaient être à la tête de cette mission, les civils et les blessés seraient évacués d'abord. Ils seraient transportés par groupes jusqu'à un convoi Devore et des navires Krenim, le Voyager prenant en charge tout surplus. La vitesse était essentielle, Tom le savait. Des balayages à longue portée ne montraient qu'un seul navire Sernaix en orbite. Il ne resterait pas seul pendant longtemps.
Il existait un danger, bien sûr, qu'une telle démonstration de force ne montre du doigt l'importance de la colonie, attirant d'autres navires Sernaix dans ce combat. Leur espoir était donc de laisser la plus grande partie de la contre-attaque aux petits transports Krenim. Le voyager et les autres vaisseaux de l'Alliance prendraient position derrière trois planètes stériles aux fins fonds du système. Sur les ordres de Tuvok, les deux navires Krenim lanceraient leur contre-attaque, créant une diversion conçue pour permettre aux navettes plus manoeuvrables de la Fédération et aux vaisseaux commando Devore de déposer leurs équipes à la surface. Puis Ayala, pilotant le Delta Flyer, et les autres pilotes de navettes, s'aligneraient à des points d'interception prédéterminés moins susceptibles d'attirer le feu des Sernaix et commenceraient à servir de relais téléporteur de course, passant les colons de tampon en tampon de navette en navette, jusqu'à ce qu'ils soient en sécurité à bord d'un des vaisseaux cachés de l'Alliance. Le travail de Tom serait, après avoir été téléporté à la surface, de trier les accidentés en fonction de leurs blessures et s'assurer que le processus d'évacuation serait juste et impartial. En un sens, il avait un travail facile de civil et les blessés ne seraient probablement pas une cible primaire. Sécuriser l'arme serait le véritable défi.
Paris ressentait habituellement une grande décharge d'adrénaline au début d'une mission dangereuse, mais ce soir il était anormalement calme. Comme il l'avait promis, il s'arrêta dans ses quartiers en chemin du hangar aux navettes pour dire bonne nuit à B'Elanna. Pendant qu'il composait le code d'accès de leurs quartiers, il enterra les dernières traces d'appréhension assez profondément pour qu'elle ne soit pas capable de les voir. B'Elanna avait assez de choses à l'esprit pour ne pas avoir à s'inquiéter en plus de lui.
La télévision était allumée. Il vit un jeune couple réaménageant une vieille maison en bois. Une salade de poulet à demi mangée était encore sur la petite table. B'Elanna, cependant, n'était nulle part en vue. Il jeta un coup d'oeil dans la chambre à coucher, pas du tout étonnée de la trouver ramassée en boule dans leur lit contre Miral. Le bébé était couché au milieu, sa mère pelotonnée en protection autour d'elle.
Il pensa réveiller B'Elanna pour lui tenir compagnie pendant qu'il se préparerait, mais décida de ne rien en faire. Tom savait qu'elle était épuisée et qu'elle avait besoin du sommeil. Au lieu de cela, il jeta son uniforme sale sur une chaise et prit une douche sonique rapide. Il s'habilla en hâte, avant de s'apercevoir qu'il était en avance de dix minutes, un moment dont il décida de profiter au maximum.
Se déplaçant doucement afin de ne pas la réveiller, Tom s'assit sur le bord du lit puis laisser glisser son bras jusqu'à ce qu'il soit étendu derrière B'Elanna. Il plia les genoux pour suivre ses courbures, assez près d'elle pour pouvoir aspirer son parfum, cependant avec assez de prudence pour ne pas la réveiller. Sa tête posée sur sa main, il se reposa là le peu de temps dont il disposait pour simplement les observer dormir. Ses filles.
Il rit presque à cette pensée. B'Elanna ne l'approuverait probablement pas s'il l'appelait 'sa fille.' Encore qu'il aimait penser à elle de cette façon. Elle était son ami, sa petite amie, sa femme et la mère de son enfant. Elle et Miral étaient tout son monde. Peut-être était-ce pourquoi il avait été capable de garder son optimisme durant ces deux derniers mois terribles. Tant que tous trois étaient ensembles, il refusait d'imaginer que quelqu'un ou quoi que ce soit puisse vraiment les menacer.
Il resta là, pelotonné sur leur lit, observant son univers respirer autour de lui, jusqu'à la dernière seconde possible. Quand il sut qu'il devait y aller, il déposa un léger baiser sur les joues du bébé et toucha doucement des lèvres l'épaule de B'Elanna. Puis il sortit du lit aussi doucement que possible et partit sans se retourner.
Le hangar à navettes bourdonnait d'activités quand Tom entra, Chakotay rassemblant les troupes d'Alliance avec leurs commandeurs du Voyager.
"Lieutenant Paris", entendit-il. Il se retournant au son de la profonde voix grondante.
"Hé, Mike", répondit-il en voyant Ayala s'approcher. "Tu es dans mon équipe ce soir ?"
Ayala inclina la tête et remit une tablette à Paris. "Moi et Vorik. Je suis supposé prendre la relève une fois que nous vous aurons déposés. J'ai dit au Commandeur Chakotay que je n'étais pas sûr que tu me laisserais les commandes du Flyer, mais il m'a donné la permission de te les enlever de force s'il était besoin. Ce que, j'en suis sûr, je ne ferai pas."
L'Ancien Maquisard avait un sens de l'humour tordu. Tom le savait, mais sa blague avait été très sèche et l'homme ne souriait jamais. Il avait en partie raison, pourtant. Cela faisait de la peine à Paris de laisser un autre pilote faire voler 'son' navire, même s'il s'agissait d'un ami qu'il avait formé lui-même. Le déplacement d'Ayala de la Sécurité au Commandement dans les dernières semaines passées dans le Quadrant Delta était intervenu après de longs pourparlers pendant les dîners dans le mess et quelques dizaines de simulations de vol dans le holodeck. Il avait été évident dès qu'ils avaient commencé que l'homme était doué pour le pilotage. Cependant, le Delta Flyer était pratiquement le premier enfant de Tom.
"Contente-toi de le ramener en un seul morceau et de venir me reprendre et je promets de te le laisser sans rechigner", le taquina Paris. "Où est le reste de notre équipe ?"
Ayala inclina la tête vers les cinq extraterrestres et l'Enseigne Vorik debout et agités dans un coin. "J'ai jeté un coup d'oeil à la liste de l'équipe", dit-il, indiquant la tablette dans la main de Tom. "Trois Docteurs Vidiiens, un ingénieur de vol Krenim et un 'aspirant inspecteur ' Devore, qui est supposé diriger les détails de la sécurité, mais qui, je pense, est ici pour nous espionner pour ces rampants qui mènent la danse."
Tom renifla, mais il n'arrivait pas à rentrer dans le jeu. Il dirigeait une partie de cette mission et devait montrer le chemin aux autres. "C'est le Capitaine Janeway qui mène la danse et c'est tout ce qui compte. Toi et Vorik, faites monter notre... équipage... à bord. Je veux refaire le point avec le Commandeur Chakotay avant que nous ne décollions."
Ayala inclina la tête et se dirigea vers le Flyer. Tom rejoignit le Premier Officier qui passait en revue le plan de mission avec Seven. "Est-ce que je vous interromps ?" demanda-t-il une fois près d'eux. Ils eurent soudain l'air un peu mal à l'aise et Tom comprit qu'il aurait pu probablement exprimer cette question d'une meilleure façon. "Votre discussion à propos de la mission ?" clarifia-t-il maladroitement. "Je voulais juste voir si vous aviez des choses à mettre à jour avant que je ne parte."
Chakotay hocha la tête. "Les navires des Krenim sont prêts à ouvrir le feu sur les Sernaix dès que nous entrerons à portée de leurs détecteurs. Espérons que cela les distraira assez longtemps pour que nous atteignions la surface. Souvenez-vous juste que nous devons arriver et repartir aussi rapidement que possible. Nous sauverons autant de colons que nous le pourrons, mais si vous subissez une attaque, sortez de là quoi qu'il reste à faire. Aucun risque inutile, c'est un ordre."
Tom hocha la tête. "Oui, Monsieur" Il regarda Seven puis à nouveau le Commandeur. "Bonne chance pour l'arme." Seven inclina la tête avec assurance, mais Paris voyait la trace d'une appréhension au moment où elle s'éloigna. Chakotay, d'autre part, avait ce regard de détermination d'acier que Tom voyait toujours dans ses yeux quand on lui commandait de faire quelque chose dont il n'était pas sûr de croire bon.
Tandis que Tom marchait vers son vaisseau, il se rendit compte que ce n'était pas la première fois que l'équipage du Voyager suivait Catherine Janeway dans une alliance peu conventionnelle et douteuse. Elle avait presque toujours eu raison, quand tout était dit et fait. Cependant, Paris voyait à chaque fois qu'il regardait Chakotay la suivre à l'encontre ses instincts primaires que cela ne devenait pas plus facile pour l'homme. C'était une sensation que Tom connaissait bien. Pourtant, ils étaient tous les deux là, sur le point de risque le tout pour le tout pour prouver qu'elle avait une nouvelle fois raison.
La scène que Tom observa à l'intérieur du Delta Flyer rendit encore plus difficile sa détermination. Vorik et 'l'inspecteur' Devore, dont le nom était Plaxt selon la tablette qu'il avait dans les mains, étaient en plein milieu d'une discussion passionné. Enfin, aussi passionnée que pouvait l'être une discussion avec un Vulcain.
Plaxt était assis à l'arrière de la station technique, Vorik debout juste derrière lui. Leurs voix montaient. Pour n'importe quel autre Vulcain, le comportement du jeune ingénieur aurait pu sembler hystérique, mais Vorik avait passé presque huit ans à travailler pour B'Elanna et Sue Nicoletti. Apprendre à élever la voix pour affirmer son point de vue était devenue une habitude de survie depuis longtemps. Pourtant, le ton de sa vox restait posé et impassible.
"Monsieur, comme j'ai essayé d'expliquer..."
"Je ne suis pas intéressé par quoi que vous disiez, télépathe. Maintenant, éloignez-vous de moi!"
"Mon devoir exige que je..."
Tom se demanda que diable s'était-il passé. "Hé!" cria-t-il assez fort pour arrêter immédiatement les querelleurs. "Vorik, de quoi s'agit-il ?"
Les sourcils du jeune homme se levèrent avant de se rebaisser, puis il répondit. "Et bien, Lieutenant, j'essayais de..."
"Ce... ce liseur de pensées de chez vous", l'interrompit Plaxt, "a une ou deux choses à apprendre..."
"Est-ce que votre nom est Vorik ?" Tom le coupa avant qu'il ne puisse finir. "Je ne pense pas, alors fermez-là jusqu'à ce que l'on vous donne la permission de parler. C'est un ordre." Il respira alors à fond et revint au Vulcain. "Qu'est-ce qui est arrivé ?"
Vorik se tint le plus droit possible, regagnant immédiatement sa maîtrise de soi. "Cet homme est dans mon siège."
Tom n'était pas sûr de savoir s'il fallait rire ou protester. Il eut immédiatement la vision de longues vacances familiales avec les cinq enfants à l'arrière d'une voiture et lui au volant. 'Papa, il m'embête!' fit l'écho dans sa tête. Cela aurait été drôle s'il n'y avait pas tant de choses en jeu.
Paris baissa la tête vers le Devore récalcitrant. "Monsieur Plaxt, à moins que vous ne soyez un meilleur ingénieur qu'il n'est fait mention dans votre dossier, vous allez vous lever de ce siège et laisser l'Enseigne Vorik faire son travail."
L'homme tirait au phaseur de ses yeux contre Tom, mais il était surpassé et essayait stupidement d'intimider le mari d'une Klingonne au tempérament d'acier. Après un moment, Plaxt abandonna l'épreuve de force et se leva. Tom lui indiqua le strapontin de tribord. "Encore une manifestation de ce genre et je vous fais attacher."
Paris se dirigea vers les commandes, passant devant Ayala à la console tactique. "Pourquoi n'avais-tu pas réglé cette affaire ?" demanda-t-il à son robuste ami, l'ancien officier chargé de la sécurité, dans un souffle.
"Vorik est un grand garçon", répondit Mike tranquillement. "Et Plaxt prenait une nuance vraiment agréable de pourpre, tu ne trouvais pas ?"
Tom secoua la tête puis remarqua l'homme assis à la station technique avant. C'était un Krenim, une espèce dont ils ne connaissaient pratiquement rien, et il mettait Paris mal à l'aise. Ils étaient déterminés et sérieux, comme les Devores, et la seule rencontre du Voyager avec eux s'était résumée à un unique avertissement pour qu'ils restent hors de leur espace, un peu plus de quatre ans auparavant pendant leur voyage de retour vers la Terre.
Tom se souviendrait toute sa vie de ce jour. Il était aux commandes et il avait la sensation instinctive que l'on ne pouvait pas avoir confiance en ces gens. Et pourtant, cet homme était assis devant lui maintenant... Tom avait l'étrange sensation de l'avoir déjà rencontré auparavant. Il était jeune, peut-être juste un peu plus vieux qu'Harry, avec des traits ciselés et des cheveux bruns. La peau de ses tempes était marquée de motifs qui rappelait à Paris vaguement ceux d'un Trill. Peut-être était-ce pour cela qu'il semblait si familier. Cependant, il y avait quelque chose d'autre qu'il n'arrivait pas à cerner.
"Vous devez être... Le prélat Obrist", dit Tom, baissant la tête sur sa tablette. "Je suis le Lieutenant Tom Paris."
Le jeune homme hocha légèrement la tête. Il semblait un peu nerveux. "Oui, Lieutenant. Heureux de vous connaître. J'ai un peu de mal avec les spécifications de cette console."
Paris inclina la tête. "Le lieutenant Ayala peut vous aider un peu. Assurez-vous juste que vous ne touchez rien jusqu'à ce que vous soyez sûr de l'effet que cela produit."
Obrist hocha la tête et Tom se demanda de nouveau pourquoi il appréciait instinctivement cet homme qu'il n'avait jamais rencontré. C'était un moment de déjà-vu, mais il n'avait absolument pas le temps de réfléchir pour comprendre d'où cela lui venait.
Tom se retourna vers son copilote. "Les Vidiiens ?" dit-il, essayant de ne pas laisser son expression trahir son dégoût de les avoir à bord.
Ayala soupira. "Ils sont dans la section arrière et examinent les médicaments. Surveillez vos organes", plaisanta-t-il stoïquement.
Tom se contenta de secouer la tête et s'assit. Surréaliste. C'était le seul mot pour décrire comment cette soirée se déroulait. C'était sacrément trop surréaliste.
 
***
 
Chakotay vérifia les propulseurs arrière du Resnick et s'installa de nouveau dans son siège. Les spécifications de ces nouvelles navettes étaient légèrement différentes que celles des vieilles standards du Voyager et il avait dû se concentrer pour se rappeler ce qui venait ensuite dans les procédures précédant le décollage. Il piloterait durant la première partie de leur mission avant passer les commandes à Kirkendall. C'était tout ce qu'il pouvait faire pour rester concentré sur la check-list.
Son équipe, Seven, Molina, deux officiers des services secrets Krenims et deux tireurs d'élite Devore, se dirigerait vers le laboratoire souterrain, coordonnant la récupération de l'arme tandis que les forces terrestres et des vaisseaux de guerre Krenim tiendraient les Sernaix à distance. Au moins était-ce le plan. Selon Kashyk, l'Alliance incluait des centaines de mercenaires d'une poignée de races du Delta Quadrant, y compris certaines que l'équipage de Starfleet n'avait jamais rencontrée. Ils serviraient d'appât, attirant le feu de l'ennemi loin des missions de récupération et de sauvetage. Ces 'soldats de fortune' avaient été loués pour protéger la colonie et pourtant ils n'avaient eu aucun contact avec eux depuis des heures. Les choses semblaient mal parties.
Seven, assise dans le siège du copilote, était occupée à examiner le plan tactique de leur mission. Il voyait qu'elle était anxieuse, ce qui ne lui ressemblait pas. Normalement, cette femme était un modèle de calme et de précision pendant une crise. Ce soir, elle semblait distraite et il se demandait s'il y avait quelque chose qu'il pourrait dire ou faire pour la mettre à l'aise.
"Cela fait longtemps que je n'ai pas fait partie d'un raid armé", dit-il calmement. "J'ai presque l'impression d'être un maquisard à nouveau."
Elle l'ignorait, ou prétendait l'ignorer. Chakotay décida d'essayer de le savoir. "J'espère juste que nous ne reviendrons pas pour trouver Kashyk aux commandes du Voyager. Quand nous reviendrons, je pense que je surveillerai les détecteurs internes afin de pouvoir le surveiller dans le bureau du Capitaine." Il fit une pause. "Puisqu'il semble avoir décidé que c'était son bureau et non celui du Capitaine."
Seven ne réagit pas et il se demanda si elle l'écoutait seulement. "Je peux faire cela, ou alors organiser une révolte et clore cette Alliance une fois pour toutes."
"Oui, Commandeur", dit-elle catégoriquement, ne prêtant visiblement pas attention à leur conversation. Cela n'était pas de bon augure quant à leur succès. Il avait besoin que son partenaire de mission soit au sommet de sa forme. Chakotay se demanda un instant s'il ne devait pas appeler Tuvok pour la remplacer, peu importe ce que pourrait dire Kashyk.
Il arrêta son travail, s'approcha de Seven et mit une main sur son épaule. Elle tressaillit, effrayée, espérait-il, le faisant se demander un instant si elle interprétait mal son geste. A tout hasard, il retira immédiatement et rapidement son bras. "Seven, si vous avez quelque chose à l'esprit, j'ai besoin que vous passiez outre, et rapidement. Aucun de nous ne peut se payer le luxe de ne pas être concentré, même pendant une seconde."
Elle sembla embarrassée. "Oui, Monsieur. Compris", dit-elle sur un ton formel. Elle semblait maintenant nerveuse pour une raison complètement différente et Chakotay se demanda s'il ne devait pas juste partir tout seul. Mais il ne le pouvait pas. Il avait besoin de s'assurer que Seven surmonterait ce qui lui occupait l'esprit.
"Je ne vous réprimande pas", dit-il dit calmement. "Mais s'il y a quelque chose sur lequel vous avez un doute, quelque chose dans cette mission qui vous inquiète..."
Elle secoua la tête. "Non. J'étais juste... Je me demandais juste... Si quelque chose devait nous arriver, si nous devions être capturés ou..." Elle n'avait pas dit 'tué', mais Chakotay savait ce à quoi elle pensait. Ils avaient fait partie de missions beaucoup plus dangereuses. Ce n'était pas du genre de Seven d'avoir peur pour sa propre sécurité. Dès qu'il comprit cela, il réalisa ce qui la dérangeait vraiment.
"Rien ne va arriver", la rassura-t-il. "Harry est entre de bonnes mains et je suis sûr que la dernière chose qu'il voudrait est que vous vous inquiétez pour lui en ce moment. S'il était ici, il vous dirait de vous concentrer pour revenir saine et sauve sur le Voyager. Toute autre chose ne servirait qu'à vous rendre négligente. S'il y avait un moment pour profiter de la précision Borg..."
Elle se redressa sur son siège et Chakotay se donna mentalement un coup de pied. Il n'avait rien voulu dire en particulier par son commentaire. Il avait juste eu besoin qu'elle se concentre sur son amour pour la perfection pour supporter cette tâche des plus dangereuses. "Ecoutez", dit-il en revenant à sa console. "Vous vous concentrez pour récupérer cette arme et pour nous sortir de là sains et saufs, et quand nous revenons à bord, je vous aiderai à penser à un cadeau de 'bienvenue à la maison' pour Harry."
Seven pencha sa tête sur le côté. "Je ne comprends pas", dit-elle. "Est-ce qu'un cadeau de 'bienvenue à la maison' n'est pas habituellement offert à la personne qui revient ?"
Chakotay sourit. "Je pense que nous pouvons faire une exception dans ce cas", répondit-il, souriant. "Et si vous vous prenez à rêver à nouveau, rappelez-vous que vous avez quelqu'un pour qui vous devez revenir à la maison et qui préfèrerait beaucoup plus vous savoir concentrée sur votre mission que soucieuse de lui. Considérez cela comme un ordre, de notre part à tous les deux."
Elle inclina la tête et respira à fond. Chakotay vit que ses doigts reprenaient leurs gestes assurés pendant qu'elle évaluait les données tactiques de manière beaucoup plus rapide. Il se détendit un peu et revint à sa check-list.
"Commandeur", dit-elle, une fois qu'il eut la tête tournée. "Je ne recommanderais pas une révolte comme moyen de terminer l'Alliance. En considérant l'éthique douteuse de nos alliés, le cachot pourrait devenir surpeuplé plutôt rapidement." Ses yeux scintillèrent quand elle se tourna vers lui pour lui faire face. "Vous pourriez être forcés de former votre propre Alliance pour organiser une évasion", le taquina-t-elle.
Chakotay lui sourit, désormais confiant qu'elle savait ce qu'elle avait à faire. Ce qui signifiait, comprit-il, finir ce travail de titan et rentrer à la maison avec les gens qui les aimaient. La pensée le ramena quelques minutes en arrière quand il avait abordé le sujet, et son esprit commença à passer en revue les spécifications de la conception des détecteurs internes du bureau...
 
***
 
La colonie était droit devant, ou du moins ce qu'il en restait. Ils relevaient des traces d'armes, de tirs et très peu de signes de vie en achevant leur approche. Chakotay fit virer le navire vers une crevasse à l'intersection de trois grandes montagnes et confirma les coordonnées de l'évacuation médicale qu'on leur avait données. Il pouvait voir sur ses données que le Delta Flyer planait au-dessous d'eux. "Paris à l'Equipe Une", entendit-il sur le com. "Nous sommes sur place."
Seven accusa réception du signal de Tom tout en contrôlant son écran tactique. "Notre point de téléportation est à dix kilomètres à l'est, Commandeur, à la base d'une grande formation rocheuse. Je ne lis aucun signe de tir d'armes dans ce secteur."
Chakotay hocha la tête. Peut-être ont-ils fait une pause après cette mission, après tout. D'autre part, peut-être que les Sernaix avaient découvert le laboratoire plus tôt, l'avait déjà détruit et étaient repartis. "Bien reçu", dit-il également, refusant de spéculer plus avant. Il engagea le pilote automatique et appela Kirkendall pour qu'il le remplace aux commandes.
Quand Seven et lui furent armés et en position, il vida son esprit et pointa son arme devant lui. Ils allaient se téléporter en formation diamant de Decker, couvrant chacun les arrières des autres. Il espérait seulement que les Krenim et les Devore étaient de bons tireurs.
Au moment où le téléporteur commença à bourdonner autour d'eux, Chakotay saisit le regard de Seven. Elle déglutit visiblement et hocha de la tête. Elle était prête. Elle ne se laisserait pas distraire. Enfin, il espérait que c'était ce qu'elle essayait de dire.
Cinq secondes plus tard, ils se tenaient dos-à-dos, prêts à faire feu. Pourtant, tout était calme. Aucune arme en train de tirer, aucun bruissement dans les buissons ou le long de la paroi rocheuse, pas même un chant d'oiseau, un bruit de la faune ni de la flore. Chakotay échangea son arme pour un tricordeur et parcourut le secteur. Seven fit de même.
"Par là", entendirent-il dire un des Krenim, Malorax. Ils le suivrent jusq'au pied d'une falaise raide. En quelques secondes, ils furent devant le mur de roche solide. Chakotay ne comprenait pas pourquoi ils s'étaient arrêtés.
Il parcourut le mur et détecta un haut niveau de chronotons, fait étrange pour un environnement naturel. Avant qu'il ne puisse faire de remarque, le commandeur vit le soldat Krenim sortir un objet de sa poche et le passa devant le mur. Immédiatement, un passage apparut devant eux.
"Comment ... ?" Chakotay était ébahi. "Comment avez-vous fait... ?"
L'homme avait une expression en partie arrogante et indifférente. "C'est un générateur de champ temporel", dit-il impartialement. "Il nous permet de plier sélectivement le temps, dans ce cas en un point avant que cette ouverture n'ait été créée. Quand les Sernaix ont balayé ce secteur, tout ce qu'ils ont trouvé était un mur de roche solide. Ce que c'était... Il y a trois mois."
"Intéressant", dit Seven. "Un dispositif de dissimulation temporel."
"En quelque sorte", lui accorda Malorax. "C'est toujours expérimental, mais nous pensons que c'est prometteur."
Cela devait être l'euphémisme de l'année, s'imagina Chakotay. La capacité d'employer le temps de manière défensive impliquait également un potentiel offensif pour l'utiliser comme une arme. Il se demanda où en étaient les Krenim dans l'avancement de leurs expériences. Ils avaient certainement compris ses capacités offensives, aussi.
Il se fit une note mentale d'informer le capitaine aussitôt qu'ils seraient revenus. Pour le moment, cependant, il emmena son équipe à travers l'ouverture vers le laboratoire souterrain.
 
***
 
Paris parcourut un tas de décombres avec son tricordeur et retint son souffle. La puanteur de mort était sensible tout autour de lui. Il essayait de s'imaginer une autre odeur, comme le shampooing de B'Elanna, l'air empli de sel de la plage, la peau récemment poudrée de sa fille. Par l'enfer, une pleeka brûlée dans la poêle aurait senti la rose en comparaison.
La colonie était pratiquement rasée au moment où les troupes de l'Alliance étaient arrivées et Tom était désolé de voir le peu de colons qui restaient pour la mission de sauvetage. Même certains d'entre ceux qui avaient réussi à atteindre le point d'évacuation avaient été tués dans ce qui ressemblait à une attaque gratuite sur l'hôpital. Les Sernaix était des tueurs efficaces, impitoyables, quand ils décidaient de tuer, et Paris se rappela immédiatement que faire affaire avec le diable Devore était un petit prix à payer pour empêcher un carnage comme celui-là.
Tandis que Chakotay avait plaisanté dans le mess, plus tôt la nuit dernière, en affirmant que c'était une bataille pour sauver la galaxie, Tom essayait de ne pas se laisser déborder par les intérêts. Mais alors qu'il se tenait dans ce qui restait d'une tente médicale Devore, il commença à sentir la crainte qu'il avait réussie à ignorer pendant des mois.
 
Il essaya de se concentrer sur les données de son tricordeur. Il pensa avoir vu de faibles signes de vie sur son dernier scan, mais ils avaient disparu à nouveau. Il souleva un morceau déchiré de tissu, juste pour s'assurer. Ce qu'il vit le fit presque vomir.
"Lieutenant Paris!" entendit-il quelqu'un appeler derrière lui. C'était Obrist, l'ingénieur Krenim.
Tom s'éloigna des restes d'une femme Devore qui avait été tuée avant qu'ils n'arrivent. Elle était enceinte, très avancée, pouvait-il voir, et c'était tout ce qu'il pouvait faire pour repousser l'image de son esprit. "Qu'y a-t-il ?" se força-t-il à demander.
"Un message de quelqu'un nommé Seven of Nine", dit Obrist, essayant de reprendre son souffle. "Elle vous a appelés, mais apparemment votre communicateur fonctionne mal. Elle a donc contacté le site de transport et a dit aux Vidiiens de se préparer à recevoir des victimes militaires. Apparemment, une base près d'ici a subi le feu Sernaix, il y a quelques heures. Les médecins amènent quelques mercenaires blessés qui travaillaient pour l'Alliance. Seven a dit de se préparer pour 'l'Espèce 329'. Je suppose que vous savez ce que cela signifie."
Paris fouilla dans sa mémoire la signification de cette désignation Borg. 329... 329. Il ne voyait pas du tout de qui il s'agissait. "Vous avez mal supposé. A-t-elle dit s'ils avaient récupéré l'arme ?"
L'homme hocha la tête. "Oui, Monsieur On nous a ordonné de laisser à ces soldats dix minutes pour arriver avant de retourner sur le Voyager, avec ou sans eux."
Tom soupira de soulagement. Au moins avaient-ils récupéré l'arme. "Revenons au site de triage et préparons-nous à évacuer."
Obrist passa devant, tandis que Tom jetait un dernier regard derrière lui au carnage qui l'entourait. Un dernier regard à ces civils qui n'avaient pas eu une seule chance de s'en sortir. A une famille qui n'en serait jamais une.
Il se retourna et s'éloigna, se demandant combien de temps il lui faudrait avant de pouvoir retirer l'image du visage de la mère morte de son esprit.
 
***
 
Récupérer l'arme avait été plus facile que quiconque avait prévu et Chakotay ressentit un immense soulagement en se réinstallant dans le siège du pilote. Le camouflage temporel Krenim avait caché le bunker très efficacement. S'ils venaient un jour à adapter cette technologie pour protéger leurs vaisseaux, leur empire serait virtuellement invincible.
"Des nouvelles de Tom ?" demanda-t-il à Seven, un peu mal à l'aise en pensant la question.
"Non, Commandeur", répondit-elle, vérifiant ses détecteurs. "L'Enseigne Vorik a envoyé quelqu'un à pied pour le récupérer. Son communicateur semble mal fonctionner."
Le chronométrage est parfait, pensa Chakotay. Cependant, s'ils avaient un officier isolé en territoire hostile, il était heureux que ce soit quelqu'un qui avait les pieds sur terre. A la différence de leurs premiers moments dans le Quadrant Delta, le Premier Officier ne s'inquiétait jamais plus d'un comportement insouciant ou d'imprudent de la part de Paris. Le pilote casse-cou du Voyager s'était transformé en un mari responsable et un père de famille. Une fois qu'il avait eu quelqu'un pour qui il tenait à revenir, Tom avait abandonné son obsession pour le Capitaine Proton.
Néanmoins, Chakotay n'était pas ravi à l'idée de l'ordre final qu'il devait retransmettre à Paris et son équipe. Pour des raisons très personnelles, le sauvetage de ces mercenaires blessés lui semblait être une invitation au désastre. Une partie de lui aurait voulu laisser les soldats derrière eux sur ce bout de caillou sans vie... Cela semblait plus qu'idéal, si on y réfléchissait bien. Mais il avait fait une promesse au capitaine et elle à l'Alliance. Ce n'était pas son rôle de chercher et choisir ses alliés maintenant, peu importe à quel point il les trouvait désagréables.
L'espèce 329, les avait appelés Seven. Il se rappelait la conversation où il avait entendu cette désignation pour la première fois. Ce n'était pas la première chose qui lui serait venu à l'esprit pour désigner les Kazons. Brutaux, stupides, insouciants, inhumains. "Indigne d'assimilation", avait dit un jour son équipier Borg. Indigne de sauvetage, avait-il pensé.
Pourtant, ils les sauveraient aujourd'hui, contre son gré. De plus, c'était un groupe de voyous avec lequel Tom Paris avait eu plus que sa dose. Blessés, comme on les annonçait, ils ne seraient une menace pour personne. Cependant, il se sentirait mieux quand ils pourraient remettre ces hommes à leurs employeurs Devore une fois pour toutes.
Chakotay aurait voulu être capable de le dire lui-même à Tom plutôt que de dépendre d'un messager. Il s'imagina avec délice la tête de Paris quand il verrait qui on lui avait demandé de sauver. De quelle manière les données avaient totalement changées.
Malheureusement, il n'en avait pas le luxe. Son premier devoir était de rapporter l'arme sur le Voyager avant qu'ils ne soient détectés. Il soupira bruyamment et se retourna vers Seven.
"Nous ne pouvons pas attendre plus longtemps", lui dit-il. "Dites à Vorik de téléporter autant de Kazons blessés que la mémoire tampon le pourra vers le transport Devore le plus proche, puis dégagez de là dès que Paris sera revenu."
Seven ouvrait déjà le canal avant qu'il ait fini de donner ses ordres. "Entendu", dit-elle en envoyant le message codé.
Chakotay libéra un soupir, soulagé qu'ils retournent à la maison. Jusqu'ici, les vaisseaux Krenims avaient fait un travail convenable en distrayant les Sernaix. Est-ce qu'il était possible qu'ils reviennent sans même avoir essuyé des tirs ? Cela semblait inespéré, et pourtant ils étaient là, rentrant à la maison avec l'arme au chaud dans leur soute.
Il y avait longtemps qu'ils n'avaient profité d'une pause. Kazons ou non, peut-être était-ce leur jour de chance.
 
***
 
Tom suivit Obrist pour revenir au site de téléportation, se sentant soudainement incroyablement anxieux en arrivant sur place. Il espérait qu'ils n'auraient pas à attendre trop longtemps avant que leurs derniers patients n'arrivent. 'Des mercenaires', leur avait dit Seven. Le mot mettait Tom mal à l'aise.
Il n'y avait pas si longtemps qu'il n'était plus un mercenaire lui-même, un pilote d'élite recruté par le Maquis. Quelle différence cette décennie avait eu sur lui, pensa-t-il en lui-même. Et de quel genre était cette Alliance menée par deux "empires" pour mener le combat en louant les services de fantassins. Il se demanda à quel point les autres espèces étaient désespérées pour avoir accepté dans une telle entente. Lui-même avait désespérément voulu revoler, ou était-ce pour régler ses comptes ou s'éloigner aussi loin de son père qu'il le pourrait ? Est-ce que leurs motivations étaient plus nobles ? Etaient-ils originaires de planètes menacées par les Sernaix ?
Il ne voulait plus y penser. Il ne voulait même plus être ici. Tom se torturait l'esprit quand il vit Vorik et un des docteurs Vidiiens debout juste devant lui.
"Lieutenant", l'appela le Vulcain. "On nous a ordonné d'évacuer."
"Et en ce qui concerne les mercenaires ?" demanda-t-il, se forçant à dire le mot.
Vorik pencha la tête vers la ceinture de leur clairière. "Nous avons téléporté la plupart d'entre eux à bord du Delta Flyer. Le lieutenant Ayala les a ensuite envoyés vers un navire de transport Devore. Ils ont été très grièvement blessés, mais les docteurs croient qu'ils survivront. Nous attendons encore une arrivée, un homme blessé qui a été laissé pour mort par ses camarades. Les Vidiiens ont détecté ses signes vitaux à vingt mètres à l'ouest d'ici. Ils devraient revenir avec lui d'un instant à l'autre."
"Super", dit Paris en fouillant l'obscurité après un début de mouvement. "Dès qu'ils reviennent, je veux que vous..."
"Présence de tirs! Protégez-vous!"
Tom se retourna à temps pour voir Plaxt, l'inspecteur Devore, bondir sous la couverture du sous-bois. Malheureusement, il avait mal calculé la trajectoire de la détonation et Paris vit son corps se faire incinéré avant même de toucher le sol.
"Paris à Ayala", dit-il, esquivant les tirs et frappant son communicateur simultanément. Rien. Il se souvint alors des problèmes que Seven avait eus pour entrer en contact avec lui. Cet appareil n'aurait pas pu choisir un pire moment pour tomber en panne.
"Vorik!" appela-t-il donc. "Dites à Mike de nous nous sortir d'ici!"
Tom regarda l'Enseigne porter sa main à sa poitrine et saisit du coin de l'oeil les docteurs Vidiiens qui traînaient une grande forme dans l'obscurité. Dès qu'il vit les cheveux roux sales semblables à une éponge de l'homme blessé, la mémoire de Paris lui revint instantanément. L'espèce 329. Bien sûr.
Il se retourna vers le jeune ingénieur Krenim derrière lui. "Obrist, donnez-moi un coup de main!" cria-t-il avant de se précipiter vers le soldat blessé et ses sauveteurs. Tom vit une tache dans sa vision périphérique et sut que ses ordres avaient été suivis.
Juste au moment où lui et Obrist atteignirent les médecins, Tom sentit une détonation de chaleur et d'énergie derrière lui. Puis la terre se déroba sous ses pieds et il tomba d'un coup par terre, comme si la planète toute entière s'était ouverte sous eux comme la nappe d'un dîner qu'on aurait tirée d'un coup.
Deux pensées lui vinrent simultanément à l'esprit. Comment était-il possible qu'il meure en aidant deux Vidiiens en train de sauver un Kazon ? Et comment B'Elanna pourrait jamais lui pardonner de ne pas être rentré à la maison ?
 
***
 
Seven fut soulagée de voir le hangar à navettes du Voyager envelopper leur navire alors qu'ils avaient terminé leur mission peu ordinaire. Ils avaient fait ce qu'on leur avait ordonné et avait avec succès récupéré l'arme de la colonie Devore. Elle espérait seulement que ce serait la clef pour mettre définitivement en déroute les Sernaix, et soulèverait finalement le mystère des capacités mentales étranges d'Harry. Elle s'imagina sur le chemin de ses quartiers voyant le visage d'Harry heureux de la retrouver. Après un compte rendu rapide, elle irait...
Chakotay venait juste de les poser dans le hangar quand l'appel retentit. "Delta Flyer au Resnick!"
Seven se reconcentra immédiatement et ouvrit le canal de communication. Elle commença à répondre, mais Chakotay la coupa. "Ayala, au rapport! Quel est votre statut ?"
Quand Ayala répondit, ils purent entendre des explosions derrière les paroles du pilote. "Nous sommes attaqués! Un navire Sernaix a ouvert le feu sur la mission d'évacuation. J'ai dû baisser mes boucliers pour effectuer la téléportation et il en a profité pour me tirer dessus."
Seven retransmettait la transmission vers la passerelle du Voyager et elle ne fut pas étonnée d'entendre le capitaine l'interrompre. "Ici Janeway. Avez-vous sorti nos gens de là ?" demanda-t-elle gravement.
Il y eut un fort crépitement avant de pouvoir entendre la réponse d'Ayala. "J'ai récupéré Vorik et un des Vidiiens. Mais le Lieutenant Paris et les autres... sont partis."
Seven sentit sa gorge se nouer et elle échangea un regard avec son Premier Officier. "Que voulez-vous dire, 'partis ?'" demanda Chakotay.
Ayala était hors d'haleine et sa réponse, qui ressemblait plus à un grognement, fut inintelligible. Une seconde plus tard, ils entendirent une autre voix sur le canal. "Ici l'Enseigne Vorik." Pour un Vulcain, l'ingénieur semblait presque, eh bien, ému, pensa Seven. "L'onde de choc de l'arme Sernaix a fait s'effondrer une série de chambres souterraines situées sous le site d'évacuation", haleta-t-il. "Le lieutenant Paris, le Prélat Obrist et les autres ont été aspirés dans un grand abîme au moment même où j'ai été téléporté."
Janeway posa l'évidente question suivante, dont Seven n'était pas sûre de vouloir entendre la réponse. "Vorik, est-ce qu'ils sont vivants ? Ont-ils réchappé de l'écroulement ?"
Il y eut une pause interminable avant sa réponse. "Je n'en suis pas certain", dit-il avec une agitation indéniable avant qu'Ayala ne l'interrompe.
"Si nous ne secouons pas ces Sernaix, nous pourrions ne jamais le découvrir", cria le pilote. "Nous avons besoin de renforts, maintenant!"
Seven avait déjà anticipé l'ordre suivant de Chakotay et avait verrouillé les téléporteurs de la navette sur l'arme Vidiien. "Energie" dit-elle avant qu'il puisse seulement ouvrir la bouche. En deux téléportation simultanées, elle déposa leur équipe Krenim et Devore sur le pont du hangar et téléporta l'arme et le Lieutenant Kirkendall dans la Baie Cargo Deux. "L'arme est en sûreté et les détecteurs de la navette sont au maximum", dit-elle au commandeur dès qu'elle eut fini.
Chakotay hocha la tête et remis en route le navire. "Accrochez-vous", lui dit-il inutilement tandis que les compensateurs d'inertie jouaient leur rôle à pleine puissance. "Nous repartons les chercher."
Elle hocha la tête à son tour et vit cligner le champ de force du hangar quand ils passèrent au travers.
Les deux officiers étaient assis en silence en volant à vitesse d'impulsion maximale vers la colonie. Seven laissa ses pensées dériver à nouveau, cette fois vers l'ingénieur en chef du Voyager. Ecoutait-elle sur la passerelle quand on avait déclaré son mari manquant ? Ou quelqu'un aurait-il le devoir inimaginable de lui dire qu'il se pouvait qu'elle soit veuve ?
Seven sut immédiatement qui ferait cette visite si elle était nécessaire. Et elle lui envoya une pensée de force et d'amour à travers le vide froid qui les séparait.
 
***
 
Elle détestait la sensation d'apesanteur. L'action de flotter dans l'espace la rendait malade et ceci depuis l'Académie. Elle se retrouva en train de dire une prière silencieuse pour que le Voyager entende leur appel de détresse. Peut-être était-ce la tempête ionique, leurs estomacs grondants ou les effets subtils de la lente suffocation, mais le corps de B'Elanna la picotait, était comme électrique et elle eut soudainement peur d'être seule.
Elle regarda autour d'elle pour essayer de le trouver. Tom était collé contre elle, n'est-ce pas ? Elle tira la corde lâche à sa taille et fut reconnaissante de la résistance qu'elle sentit. Le moment d'inertie la fit tournoyer jusqu'à ce qu'elle fasse face à ce lien fragile. Elle soupira en voyant son scaphandre de cosmonaute.
Il s'était assoupi pour dormir, comprit-elle, et elle le tira contre elle. Il lui revint à l'esprit à ce moment-là qu'il aurait pu perdre connaissance et elle eut une envie irrésistible de le réveiller, de voir ses yeux ouverts, de lui parler encore une fois. Pour finalement lui dire qu'elle l'aimait, avant qu'ils ne meurent.
"Tom", dit-elle en le secouant par les épaules. La force le repoussa presque d'elle et elle dut le saisir par les bras pour L'empêcher d'aller flotter loin d'elle. "Tom. Réveille-toi!"
Son visage était paisible, mais cela lui fit soudainement très peur. Elle était maintenant désespérée et le secouait aussi fort qu'elle le pouvait, maudissant cette apesanteur en le sentant glisser de plus en plus loin.
"Tom! Réveille-toi! Réveille-toi, merde!! Réveille-toi..."
"B'Elanna, Il faut que tu te réveilles."
Torres se redressa d'un coup, cherchant son souffle, ses mains frappant violemment le lit à côté d'elle. Il lui fallut un moment pour recouvrer ses esprits. Où diable était elle ? Le Voyager. La maison. Son lit. Leur lit.
Elle ferma les yeux et s'effondra contre les oreillers. Le rêve l'avait désorientée. Elle était épuisée et hors d'haleine.
"Hé", entendit-elle une voix familière. Elle se força à rouvrir les yeux. La pièce était sombre et elle pouvait à peine voir les contours de l'homme debout dans l'embrasure. Cependant, elle l'aurait reconnu n'importe où.
"Harry", dit-elle, retrouvant lentement une respiration calme. "Que fais-tu ici ? Ce n'est pas le milieu de la nuit ?" B'Elanna étendit le bras et fit glisser sa main le long du panneau au-dessus de son lit. Les lumières s'allumèrent lentement, assez pour qu'elle puisse voir le visage de son ami sans risquer de réveiller le bébé.
Quand elle se retourna pour le regarder, elle sut tout ce qu'elle avait besoin de savoir. Presque tout. "Où est-il ? Qu'est-il arrivé ?"
Harry s'assit sur le bord du lit tandis que B'Elanna essayait de se lever. Il lui bloquait le chemin, maintenant. La seule possibilité de passer était en enjambant Miral. Miral ... Pourquoi n'était-elle pas dans son berceau ?
B'Elanna essaya de remettre ses pensées en ordre. Elle avait mis le bébé sur le lit en attendant... En attendant que Tom revienne de sa réunion. Elle avait juste voulu s'étendre pendant une seconde... Elle avait dû s'assoupir. Elle se retourna et vérifia l'horloge sur le lit. Trois heures quinze. Elle avait dormi plusieurs heures. Pourquoi n'était-il pas revenu lui dire au revoir ? Pourquoi n'était-il pas...?
Elle vit du coin de l'oeil la chaise. Son uniforme sale. Il était venu à la maison. Pourquoi ne l'avait-il pas réveillée ?
Pendant les quelques secondes qu'il avait fallu à B'Elanna pour se rappeler ce qui était arrivé, Harry s'était rapproché pour lui prendre la main. Elle la retira brusquement. "Ne me touche pas", dit-elle froidement, quoique sa voix soit restée monocorde. "Qu'est-ce qui lui est arrivé ? Qu'est-ce qui a mal tourné ?"
Kim semblait épuisé. Pendant un instant, elle se demanda s'il pourrait même arriver à parler. "Il y a eu un éboulement sur le site d'évacuation. Le Delta Flyer a été attaqué juste après et Mike n'a pas pu l'en sortir à temps. Nous ne savons encore rien d'autre. Il pourrait aller parfaitement bien. Il pourrait être... blessé, nous ne le savons pas encore."
"Il ne va pas bien", dit-elle, soudainement incertaine de savoir pourquoi elle savait que c'était vrai. "Mais il est vivant. Nous devons retourner le chercher." Elle luttait pour passer devant son ami qui, elle le savait, était trop faible pour se battre contre elle.
"Nous nous en occupons", la rassura Harry en résistant sur son passage. "Chakotay et Seven sont en chemin en ce moment même et le Capitaine a ordonné aux autres navires de l'Alliance de faire diversion pour tenir les Sernaix occupés. Nous ne partirons pas sans lui."
B'Elanna se rendit jusqu'à sa garde-robe et en retira un uniforme propre. "Tu as sacrément raison, nous ne le ferons pas. Maintenant, va voir si Samantha Wildman peut garder Miral. Je ne peux pas rester ici."
Kim regardait, l'air hésitant. "Je pourrais rester avec elle", dit-il à brûle-pourpoint.
B'Elanna s'arrêta un instant et le regarda fixement. "Harry..." fut tout ce qu'elle fut capable de dire.
"J'appellerai Sam", offrit-il, changeant d'avis en voyant son malaise. "Mais je reste quand même ici. Si Miral se réveille, je ne veux pas qu'elle ait peur. Si elle sent quelque chose..." Il ne termina pas sa phrase. Il n'en avait pas besoin.
Il sourit à B'Elanna, puis la laissa fermer les portes de la chambre derrière lui.
Elle ôta son maillot et en attrapa un propre dans l'armoire. En se retournant, elle découvrit l'uniforme de Tom fripé sur la chaise. Elle fut soulagée, pour la première fois, qu'il ne fasse jamais l'effort de le jeter dans le recycleur. Elle marcha jusqu'à la chaise et tira le tissu contre son visage. Il sentait toujours la poudre pour bébé, le beurre de cacahuète et le savon. Plus que ça. Il avait l'odeur de Tom, sa sueur, son parfum absolument unique. B'Elanna ferma les yeux et se reput de son odeur avant d'envelopper leur fille toujours endormie avec la veste.
Elle termina de s'habiller puis déplaça soigneusement le bébé, et l'uniforme 'couverture' jusqu'à son berceau. B'Elanna se permit un dernier regard vers le visage paisible de sa fille avant de se diriger vers la passerelle pour aider à retrouver son mari.
 
***
 
Sa tête le martelait à un rythme fou, juste légèrement décalé par rapport aux battements de son coeur. Il faisait froid et sombre et l'odeur de pourriture était accablante. Un mince rai de lumière filtrait de dessus lui, venant de très haut, mais n'était pas assez fort pour produire plus que quelques ombres sinistres. Tom avait vu assez de films d'épouvante pour être un peu effrayé dans le noir et en cet instant, il aurait donné l'intégralité de sa collection de modèles réduits de voiture pour une lampe de poignet. Il tapota le sol autour de lui, essayant de se souvenir. Portait-il un paquet ? Est-ce qu'il était seul dans cette mission ? Et le plus important, où diable était-il ?
Ses mains fouillaient le sol autour de lui et rencontrèrent une couche mince de substance gélatineuse. Soudainement, quelque chose rampa sur son doigt. Un ver, peut-être ? Il décida qu'il pourrait vivre sans son paquet, en admettant qu'il en ait eu un. En fait, peut-être pourrait-il se lever. Il essuya ses mains sur son pantalon d'uniforme et s'extirpa du sol.
Au moment où il se levait, il comprit pourquoi sa mémoire était si confuse. Il fut pris d'une vague de vertige et de nausée. Il fut immédiatement reconnaissant de ne pas pouvoir voir les murs tourner autour de lui. Ses tempes palpitaient et il était sûr d'avoir reçu un choc. D'un coup, un kit de médecine lui sembla plus important qu'une lampe de poignet. Bien que ça n'est aucune importance. Il ne semblait pas en avoir non plus, de toute manière.
S'appuyant contre le mur, il fit quelques pas vers le rai de lumière. Ses yeux s'adaptaient, à moins que ce soit sa vision qui se clarifiât, et il pourrait voir le contour d'un rocher juste sous la lumière. Très bien. Un endroit pour s'asseoir hors de la saleté. Il se concentra et se traîna vers lui. Deux pas avant d'atteindre son objectif, il trébucha sur quelque chose dans l'obscurité. Quelque chose qui gémit. Il se rattrapa juste avant de tomber tête la première sur le rocher et se retourna pour s'appuyer à nouveau contre le mur. Il entendait les faibles gémissements de la chose, ou de l'être, à qui il avait donné un coup de pied. Il fut quelque peu rassuré de savoir qu'il n'était pas seul.
Au bout de quelques secondes, il retrouva son souffle et le vertige diminua. Il regardait du coin de l'oeil dans l'obscurité, essayant de voir qui était avec lui. Il croyait discerner l'ombre faible de quelqu'un par terre à ses pieds, mais il ne voyait guère plus qu'une forme sombre. "Hohé", réussit-il à dire en cherchant son souffle. "Vous allez bien ?"
Rien. Juste un gémissement occasionnel, profond et grave. C'était certainement un homme. Peu d'équipiers du Voyager étaient plus grands que Tom, mais il pourrait voir, même dans l'obscurité, que l'être étendu sur le sol faisait au moins sa taille, voir plus. Peut-être était-ce quelqu'un de son équipe d'exploration. Tuvok ? Ayala ?
Pourquoi ne pouvait-il pas se souvenir ?
L'air était épais, froid, encore humide, et il avait un peu de mal à retrouver son souffle. Il essaya de respirer par le nez. Grossière erreur. L'odeur était assez forte pour lui faire tourner la tête. Il savait qu'il y avait un risque qu'il y reste. S'il pouvait se concentrer, peut-être parler à l'homme étendu à ses pieds, alors peut-être serait-il capable de rester conscient.
Il s'appuya contre le mur et s'agenouilla lentement. Tâtonnant dans l'obscurité, il toucha la manche de l'homme et souleva son poignet dans sa main. Une impulsion, faible et irrégulière. Avant que Tom ne comprenne ce qui lui arrivait, l'homme revint à la vie et le saisit par le cou.
"Qui êtes-vous ?" La voix était familière, mais il n'arrivait pas à remettre un nom dessus. "Répondez-moi! Qui êtes-vous, Fédération ?!"
Une série de souvenirs depuis longtemps enterrés s'imposèrent d'un coup à lui, l'un après l'autre. Pendant un instant, Tom se demanda s'il avait voyagé dans le temps dans le passé et à travers des milliers d'années-lumière. Etait-ce possible ? Cet homme pouvait-il être un Kazon ?
Les pièces du puzzle continuèrent de se remettre en place. Ils étaient rentrés à la maison, mais étaient de nouveau dans le Quadrant Delta. Les Sernaix... Ils se battaient contre les Sernaix. Et l'Alliance... Kashyk. Il y avait des mercenaires Kazons dans l'Alliance qu'ils avaient formée. Il devait être l'un d'entre eux. Mais où étaient-ils donc ? Que diable c'était-il passé ?
Dans ce qui sembla être le seul coup de chance du pilote ce soir, l'homme normalement à la force herculéenne qui lui serrait la gorge sembla être en plus mauvais état qu'il ne l'était lui-même. Sa poigne était aussi faible que son pouls et il ne fallut pas beaucoup d'effort à Tom pour se libérer. "Vous pouvez m'appeler Paris", dit-il prudemment. "Et votre nom est ?"
 
"Je suis Culluh", grogna l'homme. "Maje du Kazon-Nistrim."
 
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À suivre...

Ecrit par: Barbara Watson
version française: Laurent;
Producteurs: SaRa, MaquisKat et Coral
Remerciements aux différents correcteurs: SaRa (version originale), Delphine (version française).

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